Interview de Cheickna Hamala Bathily de l’URD: «L’anniversaire, c’est de chercher une solution à la crise du Nord»

0

9 ans une interview exclusive, le 5ème vice-président du parti de la poignée de mains parle du 9ème anniversaire qui se tient dans une situation difficile pour notre pays. A cet effet, l’Urd a décidé avec tous ses amis et partenaires de se retrouver pour une proposition de solutions de sortie de crise, notamment pour la libération du Nord de notre pays. Alors, il n’y aura ni tam-tam ni trompette mais seulement des idées.

ZB : Bonjour M. le Président ! Votre parti s’apprête à fêter son 9ème anniversaire dans une situation particulière dans notre pays. Sous quel signe placez- vous cet anniversaire?

Cheick H. Bathily : Je vous remercie ! Le 9ème anniversaire coïncide avec une situation très grave, très triste pour le peuple malien. Nous avions voulu être dans une situation qui n’est pas celle-là. Nous avions voulu fêter avec éclat, malheureusement la situation que nous vivons aujourd’hui est honteuse. J’ai l’habitue de dire avant le coup d’Etat que l’Armée malienne est la meilleure de la sous région. Lorsque le Mali est devenu indépendant, j’étais là. Je sais que le Président Modibo KEITA a préparé, à l’époque, de jeunes soldats braves et dignes. Et puis, j’étais fier de voyager en 1964 dans un avion piloté uniquement par les Maliens. A notre arrivée au Congo, c’était le vol inaugural Bamako-Brazzaville, les Congolais sont venus voir. Lorsque les gens sont sortis, ils parlaient dans leur langue que le pilote est un Français. Mais quand tout le monde est sorti et que les portières de l’avion se refermaient, ils n’y croyaient pas. Un noir piloté un avion ? C’était la question. Finalement, ils ont applaudi. C’était à l’aéroport de Maya-maya. J’étais encore fier de mon pays et de son Armée de tous les événements qui se sont passés en 1974 et en 1985. Je me rappelle de cette phrase du Général Amadou Baba Diarra en 1985, je cite : “Le Mali, c’est 1.241.308 km2, batron atibôla (aucun copeck n’y sera enlevé)”. Ce Mali est coupé en deux sinon en trois aujourd’hui parce que les 2/3 restent de l’autre côté. Donc, nous allons fêter mais cette fête ne sera pas comme les autres. Il n’y aura pas de tam-tam ni de trompette. Par contre, nous allons appeler nos sections et ensemble nous allons réfléchir sur la situation actuelle du Mali notamment le Nord. Nous voulons donner des informations et recevoir des informations sur la situation du Nord. C’est cela la décision de la direction du parti. Parce que la situation du Nord est catastrophique. ZB : Monsieur le Président, votre parti a été créé dans une situation particulière et ce parti se nomme Union pour la République et la Démocratie (URD). Aujourd’hui, on peut se permettre de dire que la République et la Démocratie sont en danger.

 

 Quelles sont vos propositions pour une sortie de crise ?

C.H.B. : Oui ! La République est en danger et la démocratie aussi. Heureusement, je suis convaincu que les différentes composantes de notre pays vont se donner la main pour une sortie de crise. Nous avons un gouvernement qui est en train de conduire une transition d’un an. Je pense que la priorité des priorités du gouvernement et du peuple malien c’est de libérer le Nord, ensuite organiser des élections libres, transparentes et crédibles. L’appel que j’adresse à ce gouvernement surtout au Premier ministre qui a dit au cours d’une rencontre au siège de notre parti, à l’époque il a déclaré ceci : “Si on me donne le dossier du RAVEC, je vais le faire en 3 ou 6 mois.” Alors, Dieu a fait qu’aujourd’hui c’est lui Cheick Modibo Diarra qui est le Premier ministre. Dans ce cas, la balle est dans son camp. L’URD voulait des élections avec les données biométriques pour que le gagnant soit réellement le gagnant et qu’il soit félicité par tous. Comme au Sénégal ou ailleurs. Il faut pas qu’on fasse comme ATT qui depuis 2007 jusqu’à son départ, lui et son gouvernement ont reçu l’argent du contribuable mais ils n’ont rien fait. Je ne sais pas, en réalité, ce qu’il avait derrière la tête. En tout cas, je ne souhaite pas que le gouvernement de la transition tombe dans le même piège.

 

ZB : De la création de votre parti à nos jours, il y a eu beaucoup d’adhésions, de fusions et d’alliances. Est-ce aujourd’hui il y a une symbiose entre tous ces acteurs ? Et puis, ont-ils les mêmes visions pour le parti ?

C.H.B. : A l’URD, il n’y a aucun problème, il n’y a que l’entente. A l’Urd, nous regardons dans la même direction. Au sortir des dernières élections législatives c’est-à-dire celles de 2007, nous sommes sortis avec 34 Députés confirmant notre position de 2ème force politique. Car, déjà après 6 mois d’existence, aux municipales, nous étions 2ème derrière l’Adéma Pasj. Ensuite, en 2009, nous sortons avec 2.300 conseillers, toujours la 2ème force politique du pays. Mais, est-ce qu’à la date d’aujourd’hui, nous ne sommes pas la 1ère force politique du pays ? Le temps nous édifiera. Alors qu’il y a des partis de 20, 40 ans et plus. Donc, l’URD est un parti fort. Dans notre parti, le plus important c’est qu’entre nous, nous nous donnons la main. Pourtant, je vous affirme que toutes nos réunions sont huileuses. A l’URD, nous avons un homme que j’appelle toujours L’OISEAU RARE, Soumaïla CISSE. Tant qu’il sera notre parrain, l’URD n’a pas peur. Je suis convaincu qu’un jour le Peuple du Mali lui confiera sa destinée. Au parti, nous tous tournons autour d’un homme à qui le monde entier a fait confiance, je ne vois pas pourquoi le Mali ne peut pas lui faire confiance. Tout le monde se rappelle ce qu’il a fait à la CMDT, aux différents postes ministériels et à la présidence. Le plus récent, c’est l’UEMOA. Comme moi, plusieurs Maliens ignoraient l4UEMOA avant que Soumaila CISSE n’y arrive. Aujourd’hui, le monde entier a connu l’UEMOA à travers lui. Ce qu’il a fait dans ces pays, je ne sais pas comment il peut ne pas le faire en République du Mali. Avec les derniers événements, Il n’y a pas pu avoir les élections. Nous prions Dieu pour qu’il aide les Maliens à libérer le Nord. Après, nous montrerons au peuple malien ce dont l’URD est capable.

 

ZB : Quel adresse avez-vous à faire à l’URD, et au peuple malien ?

C.H.B. : A l’URD, je demande à chacun de prendre courage, main dans la main comme notre symbole (la main blanche et la main noire). C’est ce qui existe dans tout le monde. L’objectif de nous les militants de l’URD, c’est la libération du Nord. Il faut que le Nord soit libéré. Au peuple malien, je demande que l’on se donne la main pour libérer le Nord, pour relever les défis auxquels notre pays est soumis. Au gouvernement de ne pas attendre demain, de faire appel à tous ceux qui peuvent nous aider. C’est-à-dire nos partenaires techniques et financiers, l’UE, l’UA, la CEDEAO qui sont nos bailleurs de fonds. Il faut qu’on aille très vite pour sauver le Mali. Il faut solliciter l’appui de la communauté internationale pour que la faille que nous avons eue dans notre armée ne se répète plus. On doit reformer l’Armée en bannissant les fils à papa. Et que désormais, il y’ait les hommes qu’il faut aux places qu’il faut. L’armée, c’est le courage, l’engagement, le patriotisme. Sinon, aujourd’hui, notre honneur est bafoué mais au temps colonial quand tu parlais de brave africain, de vrai homme, le colon n’hésitait jamais à te dire le Malien. Que les hommes ne soient plus choisis par affinité ou pour un quelconque diplôme falsifié. Seulement qu’ils soient par la rigueur, l’amour de la patrie afin que nous puissions regarder les autres en face. Alors, il faut aller vite à la libération parce que les bandits ont beaucoup de soutiens occultes.

Propos recueillis par B. DABO

Commentaires via Facebook :