A la demande des députés Boubacar Sissoko et Zoumana N’Tji Doumbia, le Ministre des Transports et de la Mobilité urbaine ainsi que celui des Domaines et des Affaires foncières, respectivement Ibrahima Abdoul LY et Alioune Badra BERTHE étaient devant la représentation nationale, le 25 octobre 2019. Objectifs : édifier les députés sur un certains nombres d’interrogations sur le trafic ferroviaire et les immeubles étatiques.
En effet, Moulaye Ahmed BOUBACAR, alors ministre des transports, assurait depuis Pretoria que «Le Mali a acquis trois locomotives grâce à un partenariat avec une société Dubaï Pord-Word des Emirats-Arabe.» deux ans après, l’élu de Bafoulabé voulait savoir la suite de cette acquisition. Le député Sissoko s’est également interrogé à quand le train sifflera-t-il à nouveau ?
Pour sa part, le ministre des Transports et de la Mobilité urbain, pour motiver la non-livraison des trois locomotives promises par son prédécesseur, a expliqué que le processus d’approbation de ladite convention n’a pas abouti à cause des observations formulées par la partie malienne. Et qu’après relecture le 13 septembre 2019, la société DP-World est appelée a payer 3,9 millions de dollars afin que le Mali cherche sur le marché des locomotives qui correspondent à son système. Toutefois, une manifestation d’intérêt pour l’achat desdites locomotives a été déjà lancée et des réactions sont déjà tombées.
Quant à la relance du chemin de fer, le ministre, après avoir rappelé les grandes lignes de la communication du gouvernement en date du 02 octobre 2019 sur la question, a rassuré les députés que sous réserve d’aléas liés à la fourniture par les fabricants des pièces de rechange indispensables pour certains équipements, le gouvernement respectera le délai imparti, notamment mars 2020.
Le ministre Ly a par ajouté que la région de Kayes ne va plus monopoliser les rails car le Mali sera relié par la Mauritanie, la Guinée et la Cote d’Ivoire. Pour ce qui concerne le butinage du tronçon Kita-Boufoubabé, il dira que celui-ci relève des compétences de son collègue des Infrastructures et de l’Equipement. Peut-être pas assez persuasif pour effacer définitivement le doute qui plane sur l’avenir du chemin de fer au Mali, seul pays de la sous-région qui n’en dispose pas de nos jours.
Quant au député élu à Bougouni, Zoumana N’Tji Doumbia, il a particulièrement insisté sur un immeuble acquis par l’Etat du Mali depuis 1976 que les héritiers du vendeur ont réussi à récupérer en 2016 pour une somme de 59 millions et aussitôt revendu à plus 200 millions de FCFA. Le président de la Commission Loi en a déduit un grand banditisme autour de la cession des bâtisses étatiques, qui lui a inspiré une batterie d’interrogations en rapport entre autres avec le nombre réel des immeubles vendus ou qui sont encore en location, le montant généré par la cession des immeubles depuis 2013.
Le ministre des Domaines et des Affaires foncières a expliqué que le dossier auquel fait référence le député est pendant devant la justice et qu’une explication en profondeur pourrait selon lui influencer la procédure. Une considération qui a forcément déteint sur le débat et laissé l’assistance sur sa faim par rapport aux contours d’un sujet qui brûle les lèvres.
Amidou Keita