Interpellation du ministre de la Sécurité à l’Assemblée nationale : Tout un programme

C’était dans l’après-midi de jeudi dernier. Ce jour-là, l’honorable Karim Keïta n’a pas raté l’occasion, celle de matérialiser l’idée d’interpeller le ministre de la sécurité, à la suite de la barbarie du 13 novembre perpétrée sur le Radisson Blu.

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L’exercice parlementaire il faut le lui reconnaître, est intervenu dans un contexte très particulier. Quelques mois après les attentats terroristes sur la terrasse à l’hippodrome, à Sevaré dans un hôtel de la place et le 13 novembre dernier à Bamako Radisson Blu. Par son acte politiquement correct et très républicain, l’honorable Karim Keïta entendait rassurer l’opinion publique nationale malienne de ce qui est fait, de ce qui est entrain de se faire et de tout ce qui devrait être fait afin que le malien aspire à une réelle sécurité. C’est pourquoi,
il  a fait venir le ministre Traoré, à l’hémicycle, lui poser directement des questions liées à la sécurité du Mali dans les villes et campagnes. Il ne l’aurait pas fait, les maliens ne comprendraient pas la raison de l’existence d’une commission défense à l’Assemblée Nationale. Prévue au moins pour une heure d’horloge, la séance conduite par l’honorable Issaka Sidibé, très courtoise et fort policée, n’a pas duré plus de 30 minutes. Toutes les questions, à en croire l’honorable Keïta de la CII, ont eu de bonnes réponses, d’où le satisfecit du parlement adressé au nouveau ministre qui venait de réussir ainsi son baptême de feu parlementaire. L’exercice à en croire nos confrères de l’Essor, selon lesquels confrères, l’interpellation de jeudi dernier, « vise à assurer l’opinion de la pertinence et de la cohérence des actions conduites par le gouvernement. La nature de ces interpellations va du tout critique au besoin d’information et d’assurance. C’est dans cette deuxième catégorie que l’on peut classer l’interpellation hier du ministre de la Sécurité et de la Protection
civile, le colonel-major Salif Traoré par Karim Keïta sur la situation sécuritaire de notre pays» « en réponse aux questions se rapportant à la création du Centre de lutte contre le terrorisme, l’apport des TIC dans la lutte contre le terrorisme et du déficit de communication
gouvernemental sur le terrorisme, le ministre qui a salué l’opportunité que cette séance d’interpellation lui offrait, dira que c’est pour lui une nouvelle opportunité de donner la bonne information à l’opinion publique. Il a rappelé ses multiples interventions médiatiques sur l’attaque contre le Radisson.
Dans le souci de ne pas compromettre l’enquête judiciaire en cours, le ministre n’a pas voulu aller au-delà de ses précédentes déclarations sur la façon dont l’attaque a été menée, sur l’intervention des forces de sécurité, sur l’appui des forces étrangères ou encore le bilan de
l’opération…. » « … Dans le souci de ne pas compromettre l’enquête judiciaire en cours, le ministre n’a pas voulu aller au-delà de ses précédentes déclarations sur la façon dont l’attaque a été menée, sur l’intervention des forces de sécurité, sur l’appui des forces étrangères ou encore le bilan de l’opération. Salif Traoré a assuré que pour le moment, toutes les informations qui contredisent celles données par ses soins ne sont que pures
spéculations. Il a précisé que l’enquête avance et que l’observation de l’Etat d’urgence y contribue pour beaucoup.
Concernant la question de savoir si le Mali dispose d’une stratégie adéquate de lutte contre le terrorisme, le ministre dira qu’elle existe bel et bien et qu’elle est conforme à la politique de défense et de sécurité telle qu’adoptée par le Conseil de défense en décembre 2014. Cette stratégie combine les trois fonctions d’anticipation, de protection et d’intervention. En termes de plan d’actions, Salif Traoré soutient que le département qu’il dirige a développé une
approche participative axée sur la préparation, la formation, l’équipement et la réorganisation du dispositif de commandement. A ce propos, le ministre a évoqué la création d’un centre de communication, d’un centre de réflexion et d’action mixte au niveau du ministère, et l’implication des autorités communales et coutumières dans le combat contre l’insécurité. Il a aussi fait état du renforcement des contrôles sur les personnes à l’intérieur du pays et aux frontières.
Le ministre a par ailleurs promis qu’une attention particulière sera portée à la formation et à l’équipement des forces spéciales pour leur donner plus d’efficacité.
Enfin la question du radicalisme religieux. Le colonel-major Salif Traoré estime qu’elle doit être traitée avec toute la rigueur qu’il faut et a annoncé l’organisation prochaine d’un séminaire sur la question par le ministère des Affaires religieuses et du Culte, en collaboration avec les leaders religieux… »  Extrait de l’Essor du vendredi 27 novembre).
Ce genre d’exercice, les maliens en demanderont aussi bien sur le plan sécuritaire que financier, qu’agricole. L’initiative du  député RPM doit vite et très vite inspirer son collègue en charge de l’Energie et des Mines par rapport au malheur qui  s’abat sur les maliens de
Bamako, notamment ceux de la commune IV et sans doute de beaucoup d’autres citoyens d’autres communes du District. L’eau potable, sans laquelle aucune vie n’est possible. C’est donc cette manne incontournable qui manque le plus à Bamako. Faites un tour à
Hamdallaye et vous comprendrez non seulement la gravité de la situation mais pire, du sinisme des responsables de la SOMAGEP qui ne sont jamais descendus sur le terrain pour réconforter ces familles qui peinent, non pas qu’elles soient sanctionnées pour n’être pas en règle avec des factures, occasion que la structure ne donne même pas le temps de traîner les pieds, mais juste pour apprendre de leur galère.
C’est donc sur ce terrain là que les bamakois à l’instar de la sécurité, voudraient voir et sentir leur parlement.

Sory de Motti

Source : Essor

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