Interpellation du Gouvernement par l’Assemblée nationale : Le PM Cheikh Modibo Diarra fuit le débat

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Cheick Modibo Diarra, Premier ministre du Gouvernement de transition, devait être devant les députés, le 28 juin 2012. Mais, la séance d’interpellation n’a pas eu lieu parce que le Premier ministre n’est pas venu. Pourquoi ?

Cheick Modibo Diarra, le Premier ministre de transition du Mali. AFP

Par une lettre adressée au Premier ministre Cheick Modibo Diarra, l’Assemblée Nationale  a interpelé le Gouvernement pour sa  séance publique du 28 juin 2012. L’Assemblée Nationale voulait entendre le Premier ministre sur l’agression du Pr Dioncounda Traoré, Président de la République par intérim, à l’époque des faits. Il devait aussi s’expliquer sur les occupations des espaces publics et la situation au nord du pays. Pour  prendre part à cette séance d’interpellation, nombreux sont les députés  qui ont pris d’assaut l’Assemblée nationale dès les premières heures de la matinée. Vu les sujets inscrits à cette séance d’interpellation publique, il n’y a aucun doute, les députés n’allaient pas rater l’occasion de se racheter des hésitations commises du temps où ATT était Président de la République et Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, Premier ministre. Mais, la séance d’interpellation n’a pas eu lieu. Et pour cause : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra n’est pas venu. A-t-il fui le débat ? S’est-il dérobé à cet obligatoire et impératif  exercice démocratique ? Sa décision a-t-elle été motivée parce qu’il n’a pas confiance aux députés, quand on sait que cette interpellation a lieu à un moment où des responsables politiques demandent le départ de son Gouvernement ? Il y a un peu de tout cela, selon les analystes et les observateurs de la politique malienne.

Le Premier ministre s’est contenté d’adresser  une lettre au Président de l’Assemblée nationale, dans laquelle il donne, en quelque sorte, les raisons qui l’ont conduit  à ne pas répondre à cette interpellation. Lue par l’honorable Younoussi Touré, Président par intérim de l’Assemblée nationale, à l’attention des élus du peuple, la lettre du Premier ministre, quoiqu’on ne peut plus claire, prend des allures de pirouette.

En effet, après avoir rappelé au Président de l’Assemblée nationale que le Gouvernement a été interpellé sur des problèmes qui portent sur les questions sécuritaires de notre pays, il a indiqué qu’il se serait plié à cet exercice démocratique, si la situation du pays s’y prêtait. « Vous conviendrez avec moi qu’un Gouvernement de transition ne pourrait pas discuter de questions pendantes devant la justice », a-t-il rappelé aux honorables députés. Au regard de la situation du pays, il n’est pas acceptable de se prononcer, de l’avis du premier ministre, en séance publique d’interpellation, sur des questions qui relèvent du  secret défense. Un  argumentaire fallacieux si l’on sait qu’il s’agissait de parler d’une agression diurne et publique du président de la République dont l’essentiel du déroulement est connu du grand public.

En la matière ce dont il s’agissait, et sans doute ce que craint le PM, c’est qu’il explique à la représentation nationale  comment une telle infamie a-t-elle été possible et pourquoi à ce jour, malgré la condamnation de la quasi-totalité des Maliens et de la communauté internationale  seuls deux tondus et trois pelés ont été inquiétés, de surcroit pour troubles à l’ordre public. Ce qu’il voulait éviter devant le parlement, c’est l’aveu d’un échec patent, une incapacité notoire à agir sur un appareil, une machine dont il est le garant, au nom « des pleins pouvoirs » qui, à la pratique, s’est avéré un machin informe sans contenu véritable vidé de son suc vital. C’est en donnant  à sa fonction tout son sens, en prenant ses responsabilités, qu’il aurait prouvé  aux Maliens meurtris qu’il était une alternative  crédible. Ou, tout aussi souverainement parce que passé à côté de l’essentiel dans ce dossier, quels qu’en soient les raisons, se démettre.

Le « secret défense » qu’il évoque donc dans son courrier n’était qu’une dérobade, un maladroit prétexte pour éviter de  faire face. Les députés qui le conviaient à un exercice républicain auquel il n’aura d’autres choix que de s’y plier  savent, plus que tout autre, ce qui relève du secret national ou pas et au sein de l’institution ont prévu le cadre légal et sécurisé pour évoquer les problèmes graves de la Nation. Le Pm vient tout simplement de repousser l’échéance, reléguant dans un coin, comme au temps de GMT, un fourneau rempli de feu dans une case aux fétus affaiblis par les temps.  Mais où est donc le secret dans un débat sur l’occupation anarchique des lieux publics ? Où est le secret quand c’est au grand jour qu’on meurt sous les balles de bandes armées, de tous acabits,  à Gao, Tombouctou et Kidal quand on vole, viole, pille et humilie, en toute impunité, sous le regard impuissant,  incapable d’un gouvernement  de pure forme  qui n’a que ses yeux pour pleurer.

Le Premier ministre demandait à  l’Assemblée nationale de surseoir à son interpellation en attendant  des moments beaucoup plus sereins. Comme si un seul indicateur, dans un quelconque domaine pouvait laisser à penser à lui  et même aux Maliens  que des « temps plus sereins » c’est pour demain.  Les temps sereins ça ne s’invente pas, ça se crée avec de la sueur, des larmes  et beaucoup de courage dont le premier est de défier la réalité  pour espérer vaincre sa morgue et son arrogance. Le monde dans lequel nous vivons, à n’en pas douter, sort de la forge  des hommes teigneux.

Et le  Président de l’Assemblée nationale par intérim de demander  aux députés de prendre acte de la défection du Premier ministre  et de passer à l’examen des autres points inscrits à l’ordre du jour. Chose qui a été faite, dans un silence pour  certains, et dans des applaudissements pour d’autres. Tout le témoignage des cafouillages ambiants. Les mandants du peuple, les vrais, reviendront à la charge !

S. Elkounta

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17 COMMENTAIRES

  1. koumah les vrai sujet on en parles pas au mali ,pourquoi se contourner autour de la verité, l’affaire de dioncounda et l’occupation des espace publique,tout sa là se du faut problème, se de nous faire oublier le vrai problème, le pays et sous occuper, on en parles pas sa asser, le petit quérelle qui entre nous on devait laisser sa a coté

  2. Ce gouvernement est bidon et le Premier malheur de la République fait penser à Zan-Pauli (rôle que Guimba jouait dans une ancienne pièce de théâtre). la mère de Zan-Pauli se fait tabasser devant ses yeux et Zan-Pauli recommence inlassablement “ka néba bougo ah! recommence encore une fois et tu verras ce qui t’arrivera) et l’agresseur recommençait de plus belle. Heureusement c’était une pièce de théâtre sinon la pauvre mère aurait rendu l’âme devant son lâche de fils qui estimaient, à chaque fois, que les coups portés à sa mère n’étaient pas encore assez violents pour justifier son intervention.

  3. J’estime une bonne allure avec ce gouvernement.
    Là ce sont les hommes à la place qu’il faut; on comprend toutes ces manigances des troupes de l’exgouvernement mais je sais que DIEU est avec nous pour avoir choisi ce gouvernement. Laissons le faire leur travail car il est trôp tôt pour le juger…

    QUE LE BON DIEU NOUS EN GARDE POUR TOUJOURS; AMEN!!!

  4. Ce qui est impensable c’est qu’on demande un bilan à un gouvernenement moins de 2 mois après son installation. Un gouvernement n’est pas une petite entreprise. C’est tout un appareil, un système.Disons les choses en face, ceux qui s’agitent veulent une place pour eux mêmes. Ils ont la peur au ventre. La peur de perdre tout ce qui a été amassé comme richesse et privilège pendant des années. Leur intention est loin d’être patriotique. Mais le peuple n’est pas dupe. La refonte de ce gouvernement nous ramenera davantage en arrière. On a plus du temps à perdre.

  5. C’est vrai que nous sommes impatients pour la libération du nord, mais vouloir ouvrir un débat à L’AN sur le sujet aura plus de mal que de bien. Pourquoi les honorables députés n’avaient pas agit de la même sorte en son temps quand leurs partis respectifs étaient au pouvoir?.
    Ces mêmes partis ont salué le retour à l’ordre constitutionnel et ont félicité et encouragé le PM et son gouvernement. Alors, accompagnons ce gouvernement même si beaucoup parmi nous ne parviennent plus à détourner de l’argent public. Priorité à la guerre du Nord.

    • La libération du Nord devait commencer depuis, pour te montrer seulement que ce gouvernement n’est pas à la hauteur c’est la continuité de l’existence même du CNDRE, car 1er boulot c’était la dissolution du machin là après la mise en place du gougernement…à plus forte raison les actions du CNDRO, soyons responsables…..

  6. IL FAUT QUE LE PEUPLE DEGAGE DIARRA IL FUIT SES RESPONSABLITER IL FAUT QUE LES JEUNNE DE BAMAKO MONTE DEGAGER SANOGO IL FAUT PLUS AVOIR PEUR CEST FINI
    REGARDER LES JEUNNE DE GAO FFRONTER LES KALACH AVEC DES CAILLOUX JEUNNE DU MALI RETOURNER MOBNTEER A KATI POUR DEGAGER SANOGO ET RETROUVER VOTRE LIBERTE VOLER PASR SANOGO ET DIARRA
    DIARRA DOIT ETRE DECAP/ITER PAR LES MALIEN DIARRA EST CONPL/ICE DE LAJU/NTE CEST POUR CELA IL A FUIT IL FAUT ETRE DETERMINER A DETR/UIRE CETTE BANDEC DE SAN/OGO
    DIARRA VA DEMANDER A TAMERE SI TU EST UN VRAIT BANBARA FIL DE PT TU EST UN SANG MELANGER DIARRA UN BAT COMME ONT LE DIT UNE RACE INP/URE TOI ET SAN/OGO LUI IL EST UN SUD AFRICAIN QUI SE DIT MALIEN SANG CONTAMINER :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  7. Quand on écrit sur le Patron de Kati on signe PM BK LAPIN je ne sais pas quoi encore. Mais sur le PM c’est vrais noms ont écrit c’est quoi? on a peur de se faire chopé oup!!! je n’est rien dis. Bonne nuit.

  8. “seuls deux tondus et trois pelés ont été inquiétés et le galeux? parce qu’il s’agit bien là des :”Animaux malades de la peste” l’âne qui tend sa langue dans une prée il n’en avait pas le droit.oups!! 😆 !

  9. Ce PM se paye la tête du peuple. Un secret défense est recevable quand il produit du résultat. Mais un secret défense de passivité totale et d’incapacité absolue n’est que poudre aux yeux. Moi qui suit profondément athée viens à me demander si les islamistes ne défendront pas mieux l’intérêt du Mali que ces incapables de Bamako. Eux produisent du résultat. CMD nous dit attendez, attendez, on veut bien attendre mais on peut pas attendre le vent, le vide absolu. S’il n’a pas le moyen de gérer la situation ou s’il fallait attendre 100 ans pour amorcer un début du commencement de quelque chose, ne vaudrait-il pas mieux faire appel à la communauté sous-régionale? On n’a pas l’ambition d’envoyer des robots sur mars mais juste des soldats au nord. Qu’il se bouge les fesses ou qu’il demande l’incorporation de tous les hommes du pays en âge de se battre; je serai le premier sur la liste. Les peuples perdent espoir dans l’immobilité et c’est peut-être la meilleure arme que le PM donne ici aux occupants.

  10. En définitive, face à un gouvernement et une armée fantoches QUI NE PEUVENT REAGIR QUE SOUS LA PRESSION NATIONALE OU INTERNATIONALE, c’est la société civile malienne qui est responsable de toute cette impasse (des actions individuelles surgissent çà et là, mais elles manquent de coordination et de tonus). Elle (COREN et d’autres) s’est un peu démenée quelques instants et s’est tue (ou censurée ?). Pour apparemment se désagréger dans des prières interminables (qui ont leur intérêt en d’autres temps et sous d’autres cieux), des appels véhéments à la paix et au secours, des distributions de vivres. Il a été dit que la seule aide qui vaille est celle qui consiste à se passer de l’aide. Il est évident que ce n’est pas par le dialogue que vous allez convaincre un bandit armé qui entre par effraction chez vous de vous laisser en paix. Soit vous vous soumettez à sa loi, soit vous vous battez. Et pourtant, les cinq commissions créées par le COREN sont on ne peut plus pertinentes, cohérentes et complètes. Il faut simplement les mettre en œuvre. On est sidéré de voir le peuple du 26 mars 1991 si passif et désabusé au Sud en tout cas, devant la dégradation continue de tous les indices socio-économiques. En attendant, on s’enfonce doucement vers la somalisation et la nigériasation…

  11. Je pense que les députés sont en train de créer des problèmes plus qu’ils ne les résolvent. La prolongation de leurs mandats durant cette transition sera une grosse erreur.
    “Les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables.”

  12. Où étaient les députés quand ATT piochait dans les caisses publiques nos maigres ressources pour les donner à ses complices rebelles? Quand ATT refusait d’envoyer les paras commandos sur Aguelhoc? Quand ATT reintégrait les multidéserteurs?

    L’honnorable Maître TAPO en reconnaissant à la télévision nationale que le retour à une vie constitutionnelle ne peut être que partiel reconnait au PM le droit de répondre comme il l’a fait.

    Ce journaliste à mon avis mange dans le ratelier des déchus:

    – il fait preuve de prétention en essayant de prendre parti,
    – c’est la nouvelle variété de “mouche du coche”,
    – il n’est pas député,
    – il ne peut parler au nom de l’assemblée nationale.

    Pourrait-il attendre un communiqué de l’Assemblée Nationale ou la prochaine législature pour être élu si jamais cela doit arriver?

    Un adage du Mali dit “A se précipiter pour enterrer un aveugle,i

  13. Le titre de cet article ne reflète pas son contenu ”Interpellation du Gouvernement par l’Assemblée nationale : Le PM Cheikh Modibo Diarra fuit le débat””
    ”le Premier ministre Cheick Modibo Diarra n’est pas venu. A-t-il fui le débat ? S’est-il dérobé à cet obligatoire et impératif exercice démocratique ? Sa décision a-t-elle été motivée parce qu’il n’a pas confiance aux députés, quand on sait que cette interpellation a lieu à un moment où des responsables politiques demandent le départ de son Gouvernement ? Il y a un peu de tout cela, selon les analystes et les observateurs de la politique malienne.”
    Ce journaliste affirme une chose mais dans le developpement de cette chose il se pose des questions quelle idiotie?

    • je pense qu’il essaye de comprendre l’attitude lâche du premier ministre. Même sanogo doit être interpeller. Il n’y a pas de secret de défense du moment ou il n’y apas de réaction contre la rébellion.

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