Le dialogue politique inclusif tant attendu par tous les acteurs politiques et de la société civile est amorcé. Le président de la République, après avoir nommé les trois facilitateurs, les ont installés le mardi dernier, à Koulouba. C’était à la faveur d’une cérémonie solennelle dans la salle des banquiers du palais présidentiel.
Devant les responsable politiques, religieuses et de la société civile, IBK n’a pas manqué de réaffirmer sa confiance aux facilitateurs et son intérêt quant à la réussite de ce dialogue très décisif pour la suite de la vie de la nation. Car il permettra aux Maliens de poser les nouveaux jalons de la refondation du Mali.
En effet, les trois personnes qui ont la charge de conduire le dialogue inclusif ainsi que le processus subséquent de reformes institutionnelles ont été installées par le président IBK. Une femme et deux hommes. Selon le chef de l’Etat, les trois personnalités ont des qualités pour réussir leur mission. La femme d’abord : une femme attachée au terroir, au territoire, à l’Afrique, dans un monde partageux, où les uns ne sont pas des loups pour les autres. Une femme au verbe et claire et haute : Aminata Dramane Traoré. Maintenant, les deux hommes, aînés respectables du président IBK. Baba Hakhib Haïdara, le médiateur de la République, militant infatigable, persuasif et loyal. Il vient à cette mission, fort des décennies d’expérience dans la science de l’écoute, de l’interaction et de la synthèse. Puis, Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier ministre, homme d’action porté sur le résultat, avec la poigne et l’autorité qui lui sont reconnues, mais également avec le respect qui lui est témoigné, y compris par ses adversaires. Dans ces travaux, ils auront certes besoin de tout le Mali dans son ensemble, mais pour coordonner et harmoniser cet ensemble, un homme d’expérience les accompagne: l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra dont le parcours pour le moins élogieux milite en tous points pour lui, là encore au bénéfice du pays tout entier.
Pour le chef de l’Etat, ce ne sont pas seulement les vœux qui les accompagnent ; c’est toute la Nation malienne, avec toutes ses ressources, sans exclusive aucune, qui les porte et les supporte !
Les acteurs y s’intéressent !
IBK dit avoir adressé en mai dernier une lettre à tous les partis politiques, aux mouvements et aux regroupements politiques, à la société civile, aux autorités religieuses et coutumières, aux centrales syndicales et aux syndicats autonomes pour solliciter leur contribution à la tenue du dialogue politique inclusif. Et il se réjouit de la réception de propositions de qualité à hauteur des enjeux nationaux, et qui serviront de base au travail du Triumvirat. Il a tenu à remercier vivement tous ceux qui ont fourni ces propositions, avant de solliciter encore une fois leur accompagnement et leur soutien pour enrichir les débats à venir lors du dialogue politique inclusif.
IBK fait confiance aux facilitateurs !
C’est leur art, dixit IBK, qui fera le succès de ce grand moment d’évaluation et de propositions que doit être le dialogue politique inclusif. Arbitres et joueurs, ils seront appelés souvent à monter au filet autant qu’à garder les buts. A travers ce dialogue politique inclusif, il s’agira de faire l’inventaire des problèmes auxquels notre pays est confronté avec l’ensemble des acteurs, et de proposer des solutions avec un chronogramme et un plan d’actions de mise en œuvre. La mission, sous l’autorité́ du Président IBK, consistera à : - assurer l’inclusivité du dialogue politique avec l’ensemble des forces vives de la Nation ; - assurer l’adhésion de l’ensemble des acteurs aux résolutions et conclusions du dialogue; - favoriser l’adhésion des acteurs aux réformes politiques et institutionnelles; - assurer l’orientation du dialogue politique inclusif; - connaitre les attentes de toutes les forces vives de la nation ; - contribuer à l’apaisement du climat social ; - trouver un consensus politique en vue de l’organisation des élections ; - s’entendre sur la loi fondamentale ; - renforcer la confiance entre les Institutions de la République et les populations ; - encadrer le dialogue politique inclusif.
Pour IBK, c’est à la fois à une œuvre de correction et de refondation de notre démocratie que nous sommes conviés. Egalement à vérifier et raffermir notre volonté de rester une nation unie et solidaire, appelée à prendre sa part dans un contexte de forte concurrence où seul le mérite prévaudra. Selon le locataire de Koulouba, le dialogue politique inclusif part d’un vécu, et que le pays avait eu à organiser plusieurs réflexions stratégiques sur son avenir et ses choix. Des débats forts édifiants se sont déroulés toutes ces années, dont les conclusions méritent d’être prises en compte lors des travaux qui s’annoncent. Les assises de la décentralisation, les assises nationales sur le nord ont été autant de moments d’incubation et de résultats qui doivent être versés au débat. Il ne peut donc s’agir d’enfoncer des portes ouvertes. Pour lui, le Triumvirat nous aidera à circonscrire les pièges de l’enlisement et de l’irréalisme. Enfin, le président de la République a réaffirmé sa confiance totale aux facilitateurs. Il leur a fait savoir que le Mali compte sur eux. Et que le Mali a raison de compter sur eux.
André Traoré