Installation du bureau de l’AN : Le RPM fait valser une opposition au rabais

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Lorsque les alliances contre nature ont été scellées, l’indignation d’une grande majorité de la population fût profonde. Nous nous sommes consolés en pensant qu’une fois à l’hémicycle, les partis reprendraient leur coloration politique. Mais hélas, les soi-disant partis de l’opposition ont tous prêté allégeance au Président. Peut-être ont-ils voulu barrer la route à quelques personnes plus ambitieuses! Peut-être ont-ils voulu doter le président de la république de l’assise nécessaire pour mener, sans encombre, sa vision politique !

Mais au lendemain de l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, le dauphin constitutionnel du président de la République, le discours du vainqueur éveille quelques soupçons. Un président de l’AN qui donne l’impression d’avoir été nommé par le président  de l’exécutif, c’est la preuve d’un manque de confiance en ceux qui ont vendu leur conscience politique pour l’elire au second poste le plus important.

Cette opposition incohérente, qui a barré la route, lors de la présidentielle de 2018, à un candidat susceptible de créer un équilibre profitable à cette démocratie decadente, n’a fait que révélé sa nature vénale. Le peuple ne peut que prendre note de cette trahison. Il se demande si le pouvoir actuel est aussi mauvais que le disait cette opposition d’opportunistes. Peut-être que ces partis du changement n’étaient là que pour des intérêts égoïstes dont leur comportement récent trahit l’existence.

Aussi, pour éviter de faire désordre, l’URD, l’ADEMA et le RPM doivent-ils fusionner. Il est temps de faire place à ceux dont les convictions politiques s’opposent réellement à celles de la nouvelle majorité. Ce serait faire preuve d’honnêteté politique, même si cette notion est dépourvue de sens pour bon nombre d’hommes politiques maliens.

Face à un président inféodé à l’exécutif, l’AN aurait bien besoin d’un nouveau chef de fil de l’opposition qui garantirait l’équilibre des institutions et le respect des intérêts des peuples dans le processus législatif. On s’était habitué à une assemblée nationale bureau d’enregistrement des projets de loi de l’exécutif, la majeure partie de nos projets de loi étant d’initiative gouvermentale. Faut-il maintenant craindre une assemblée nationale “boîte aux lettres”, comme certains le soupçonnent ? Il est donc impérieux qu’une opposition se dessine, fut-il sous la coupole du candidat malheureux de l’élection du président de l’AN.

Cela est nécessaire pour la paix sociale. Cette paix est si fragile, et cela d’autant plus vrai que le peuple soupçonne une tentative d’anticipation des élections présidentielles de 2023. D’aucuns ont même soutenu la théorie du complot visant à morceler le pays. En attendant d’avoir la preuve d’une théorie du complot, nous ne pouvons qu’exhorter à la prudence et inviter nos élus à ce rappeler du mandat à eux confié. Le peuple malien demeure souverain quoi qu’il arrive !

Dr  Moussa Dougouné

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