Tout débat sur ce thème est déjà piégé. Peut-être sommes-nous en mesure de dire qu’il n’y a eu aucune étape-clé dans la préparation des élections générales de 2012? A trois mois du premier « tour de manivelle » de ces scrutins, la tendance est encore au « vrac ».
Des propos sans rapport obligé avec la réalité du terrain.
Pourquoi le Président ATT multiplierait-il ainsi les effets pour montrer le sérieux de son entreprise à travers son administration générale ? Peut-être cherche-t-il à remettre un coup de projecteur sur son bilan ? Aujourd’hui, ceux qui se préoccupent des élections disent que nous sommes en face de vérités factuelles qui viennent dynamiter les discours sentencieux ou avertis de nos gouvernants. On pourrait multiplier à l’envie les petits impairs ou ratés dans cette organisation. Exemple : le problème des cartes d’électeur non enlevées des scrutins passés. La loi électorale ne dit rien sur leur destruction, et la CENI feint d’ignorer ici un mystère qu’elle est en train d’organiser ou tolérer à son corps défendant. Un trouble diffus gagne aussi la DGE, et toutes deux (CENI et DGE) attendent la communication d’ATT qui va gérer ici le lancement .Pourquoi donc serait-ce toujours à Koulouba de venir nous apporter, comme on dit, « les solutions à qui parler » ? D’un autre côté, le Président ATT ne vient-il pas de dévoiler la part décisive de l’administration dans ces élections de 2012 ? On dit que partout, c’est comme cela et que c’est à l’administration (entendez le ministère de l’Intérieur) de mettre le plus la main à la pâte électorale. C’est peut-être ici l’occasion de dire aussi qu’on se retrouve face à l’imposition d’un dogme rabâché. Quel pouvoir viendra dans cette troisième République ? Ou faut-il espérer une suite logique ou imposer une maxime sévère pour l’organisation de nos élections ? Comment ? En disant et en démontrant que sur le terrain des réalités institutionnelles, on peut faire plus avec moins d’argent. C’est à ce prix qu’on enlèvera toutes les saletés qui se greffent sur le « cuir chevelu » de nos élections. Que faut-il espérer par là ? Un nouveau contrat sans doute et qui n’accordera plus à la va-vite le label de « maître du genre » à l’administration pour les élections.
Le temps des élections n’est pas celui de la distribution des satisfécits.
Il s’agit du temps des organisations toutes humaine. Pourquoi donc le Président ATT deviendrait-il pareil à un service de notation de sa propre administration ? Ne confondons pas visibilité et intensité. Les Maliens veulent savoir ce qu’il y a derrière ces scrutins. Même les partis politiques ne se bousculent plus au portillon du cadre de concertation : ils se feraient « retoquer » par l’administration…Les a-t-on associés à chaque étape de raisonnement sur le fichier électoral ? Si le ministère de Kafougouna Koné se retrouve ciblé dans les critiques, il reste impassible même quand il est désavoué dans certaines pratiques.
L’impréparation signe un bilan, dit-on. Souvenons-nous des élections de 2007 avec le fameux « takokélén ». Avons-nous trouvé remède à nos maux électoraux du passé ? Si oui, on en vient à constater alors qu’il ne fait qu’empirer le mal, à moins que les Maliens n’aient pas encore assez donné pour ce « bordel électoral ». Une double occasion se présente à nous avec les prochains scrutins qui nous diront sur quel sentier nous nous dirigeons. Tous les échelons ont un rôle à jouer dans la préparation de ces messes électorales. Le feront-ils avec talent pour répondre aux besoins des administrés et électeurs ? Si l’efficacité de l’action publique (à travers le MATCL) vient à se renforcer, elle le sera aussi pour la légitimité et la compréhension des autres parties citoyennes, tant il est vrai que le président de la CENI, le Dr. Diamouténé, disait (comme s’il se trouvait devant des jurés) : « Quoi qu’il arrive, je m’engage à dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité».
S.Koné