Implication des musulmans dans le processus électoral : L’UJMMA dénonce le machiavélisme sous-jacent de l’initiative

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Depuis quelques temps, nous constatons une levée de boucliers autour des mosquées de la capitale. Des comités dits électoraux ont été créés au niveau de certaines mosquées à des fins inavouables, notamment sous le prétexte fallacieux de favoriser la participation des musulmans aux scrutins, et en faisant croire à une initiative des jeunes musulmans, alors que la vérité serait toute autre. Initiative contre laquelle se dresse l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA) et que d’aucuns ont interdit dans leur mosquée. De quoi s’agit-il ?

 

Pour en savoir plus, nous avons approché le Président de l’UJMMA M. Macki Bah. Selon lui, des informations font état de la mise en place de comités électoraux dans les mosquées pour élever le taux de participation. Il a appris que le ministre du culte et des affaires religieuses en compagnie du Président du Haut Conseil Islamique ont rencontré le Premier ministre pour qu’il cautionne cette initiative en présidant l’ouverture d’un forum organisé à l’occasion. M. Macki Bah tient à affirmer et à réaffirmer, comme il l’a dit à qui de droit, que l’UJMMA ne partage pas cette initiative, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Selon lui, l’UJMMA n’a été associée ni de loin, ni de près à l’initiative, et ceux qui pensent l’y associer doivent se détromper.

 

 

Après recoupement, il nous est revenu que le Secrétaire à la jeunesse du Haut Conseil Islamique est également un nommé Bah, mais qui est différent de Macki Bah. C’est lui qui prend le malin plaisir de se prononcer au nom des jeunes musulmans alors qu’il n’est pas à ce poste par la volonté de ceux-ci et donc il ne les représente pas. C’est tout comme le ministre de la jeunesse n’est pas à cette fonction par la volonté des jeunes, il doit servir de facilitateur entre le gouvernement et la jeunesse.

 

 

Pour ces manœuvres, nombreux sont ceux qui pointent du doigt le Président du Haut Conseil Islamique Mahmoud Dicko que Macki Bah n’est pas du tout près à suivre dans ces démarches qu’il dénonce plutôt.

 

 

En effet, nul n’ignore les accointances entre le Président du Haut Conseil Islamique Mahmoud Dicko et le Président candidat du Rpm Ibrahim Boubacar Kéïta qui, en 2002, avaient tenté le même scénario de donner des consignes de vote en faveur de Ibk. Cette année, la mise en place de comités électoraux procéderait de la même tentative, mais cette fois en faisant croire qu’il s’agit de faire voter les musulmans en vue de relever le taux de participation alors que la véritable raison serait d’inciter cette communauté à voter pour IBK. Le pire, c’est qu’il s’agit d’une initiative personnelle de Mahmoud Dicko, car la décision n’est pas collective d’autant plus que des membres influents du Haut Conseil comme Chérif Ousmane Madani Haïdara et une aussi importante association comme l’UJMMA ne sont pas au fait de cette décision. D’aucuns parlent d’une affaire entre wahhabites et c’est là où le mal s’empire jusqu’à ce que des intentions sont en cours pour demander le renouvellement du Haut Conseil Islamique à très forte majorité de wahhabites alors que ces derniers ne sont pas majoritaires dans le pays.

 

 

Aussi, pourquoi créer un conflit entre religieux pour des motifs qui ne sont ni saints, ni démocratiques car en contradiction flagrante avec la liberté de vote ?  Les musulmans ne savent-ils pas ceux qui défendent la cause de l’Islam ? Nous parlerons volontiers de Me Mountaga Tall qui, depuis l’avènement de la démocratie, a noué de multiples démarches au profit de l’Islam alors que Ibk était Premier ministre et plus tard au perchoir, mais il n’a rien fait pour soutenir Tall, au contraire il a tout mis en œuvre un certain moment pour le chasser de l’hémicycle. Que dire de Amadou Toumani Touré qui a construit plusieurs mosquées à travers le pays, contre lequel en 2002 les musulmans ont été appelés à voter IBK ? Pourquoi ne pas engager les imams lors des différentes prières du vendredi à convaincre chaque musulman de retire sa carte et d’aller voter pour son candidat et de s’impliquer pour la paix et la concorde en période électorale ?

 

 

Enfin, les comités auront certes besoin de prise en charge. Et les rassemblements sont aussi coûteux, avec une prise en charge budgétaire par l’Etat. Qui veut tirer profit de ces initiatives infructueuses et polémiques ?

Le Mali n’a pas besoin d’autres conflits surtout sur le terrain religieux. Ça suffit !

 

 

Mamadou DABO

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2 COMMENTAIRES

  1. Ceux qui veulent utiliser le vote des confreries religieuses pour se faire elire,violent la Constituion Malienne .Ils ne sont pas qualifies pour etre candidats et s’ils sont elus ,les votes des confreries doivent etre annulees.

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