Implication des artistes dans la politique : chers politiques de tous les bords

8
Ibrahim Boubacar Keita, ici le 10 mai 2018, est officiellement candidat à un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Mali. © Sia KAMBOU / AFP

Pourquoi voudriez-vous limiter notre débat à «Boua ba bla» et à «Boua ta bla» ? La crise que traverse notre pays doit nous obliger tous à nous interroger sur nos choix, à imaginer une nouvelle dynamique du Mali post-crise et à proposer des voies qui nous y amènent. La proximité des élections présidentielles était une occasion constitutionnelle pour cet exercice. Nous sommes en train encore une fois de faillir à notre obligation de sortir notre pays de la défiance généralisée.

Dans le domaine où je me tromperais le moins, c’est-à-dire la culture,  j’y observe des pratiques qui ne nous honorent pas : on a donné beaucoup d’argent à des pauvres rappeurs et autres artistes urbains, jusqu’à présent totalement laissés à eux-mêmes, pour qu’ils disent simplement sur leur page «Boua ba bla» ou «Boua ta bla».

Cependant, aucune politique sectorielle ne leur a été proposée pour améliorer leur condition. Qui peut me dire que Gaspi, Iba One, Petit Guimba et autres… ont un statut qui leur permet demain d’accéder à une retraite ? Qui leur permet demain de bénéficier d’une couverture sociale ?  Qui peut me dire que si Gaspi, Iba One, Petit Guimba et autres…, demain, créent une nouvelle œuvre, peuvent accéder à un marché ? Que ce marché les rendrait suffisamment crédibles pour accéder à des services comme les crédits bancaires, les programmes immobiliers et autres prestations de développement que portent des programmes comme l’APEJ ou le PROCEJ….. RIEN !!!

On préfère les garder en «mode survie». Et au besoin les utiliser comme des «kleenex». Vous savez, vous ne pouvez pas demander à quelqu’un en «mode survie» d’avoir de la jugeote. Chers politiques, aidez-nous à protéger le secteur culturel qui est déjà suffisamment moribond. Ne détruisez pas le peu de crédit qui y reste. C’est une des rares richesses qui nous reste. C’est un des rares mécanismes qui nous reste pour construire la confiance des jeunes, pour reconstruire nos symboles communs, pour faire face à la défiance généralisée.

S’il vous plaît… Aidez-nous…. Laissez-nous sortir du petit jeu. Avec mes excuses pour les personnes que j’ai désobligées.

Alioune Ifra NDIAYE

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. Dans tous les pays du monde les hommes politiques passent par des hommes connus de la société pour les besoins de campagne politique.
    Le MALI n’est pas une exception.
    BOUA KA BLA ,BOUA TA BLA est aussi un slogan politique qu’utilise les hommes politiques.
    Un slogan marche à côté des idées politiques.
    L’un n’empêche pas l’autre.
    C’est aux artistes de prendre les dispositions pour se faire respecter.
    L’artiste est un citoyen qui a aussi ses préférences des hommes politiques .
    Il peut utiliser son talent et son aura pour aider son choix.
    Il doit surtout ÉVITER d’être le jouet des hommes politiques .
    Malheureusement c’est ce qu’ on constate avec les jeunes artistes qui sont manipulés par l’argent des hommes politiques .Aucune conviction pour résister aux sommes colossales minoritées .
    Que les articles restent soit dans leur rôle d’amuser la galerie,soit qu’ ils s’engagent avec conviction pour un candidat,mais en évitant d’être manipulé pour faire MAL à l’autre.
    On le sait la jeune génération est sans conviction.Elle n’est animée que par l’appât du gain.
    L’avenir du pays est le cadet de leurs soucis.
    C’est ce que la majorité de nos compatriotes dénoncent.
    Contrairement à ce que pense l’auteur de l’article BOUA KA BLA renferme des idées qu’ explicite régulièrement son inventeur.
    BOUA KA BLA renferme les idées que le président sortant a défendu en défendu en 2013,mais qu’ il s’est rendu incapable d’appliquer.Il s’agit de la bonne gouvernance,de la sauvegarde des deniers publics ,de la capacité à relèver L’ÉTAT pour faire face aux défis sécuritaires….
    BOUA TA BLA conteste cette charge attribuée au président sortant,qu’ on ne lui laisse pas le temps de réaliser ses promesses.
    Deux conceptions qui renferment bel et bien des idées qui tendent à convaincre l’électorat à soutenir ou à ne pas soutenir le président sortant.
    On peut regretter que le débat soit limité aux idées défendues par le président sortant
    Mais c’est à d’autres tendances de révéler une autre conception pour attirer l’électorat.
    Les campagnes présidentielles sont l’occasion pour cela.

  2. Tignèfò
    Votre analyse est correcte. Toutefois, en faisant un peu de recherche, vous vous rendriez compte que des propositions concrètes ont été faites concernant la promotion et la protection de l’industrie culturelle et artistique dans notre pays, y compris une diplomatie artistique et culturelle. Plusieurs autres préoccupations nationales sont également traitées dens “Nos 14 propositions pour stabiliser le Mali à partir de 2018.” Dommage que personne n’engage le débat. Consultez notre site http://www.anwbefasodo.com. Vous y trouverez des réponses pratiques aux maux dont souffre notre pays.

  3. J’espère que Amadou Aya et ses compagnons l’arme se portes bien le pouvoir en place à des internet de leurs libéré avant le 29 juillet prochain vive la vérité à bas néocolonialisme et bas la force du mal au Mali

    • La vérité est que Général BOKÊLA lui-même ne veut pas sortir de prison parce que c’est seulement là bas que sa sécurité est assurée. S’il était dehors, il serait déjà en Enfer. 😜😜😜

  4. C’est l’argent qui est leurs motifs pour impliqués dans la politique je pensé le rôle fondamental des artistes de aidé la société civile mais pas dans la politique je veut vous donné un exemple comme le Mali est un pays qui une valeur de traditions les politiciens ont besoin des conseils de griots je vois pas aucun candidat qui respecté cette tradition que Président Ibk fin de situation

    • Les griots ne sont pas des bons conseillers, c’est eux qui ont trompé Sanogo et aujourd’hui le pauvre est entrain de chier devant les serpents. 😀😀😀😀😀😀😀😀😀😀😀

  5. “Cependant, aucune politique sectorielle ne leur a été proposée pour améliorer leur condition”

    NON cher Alioune,vous posez tres mal probleme,c”est aux artistes de s”organiser ,de savoir et de proposer ce qu”ils veulent,sinon personne ne degagera vos priorites a votre place.Il faut tuer cette culture d”attentiste en nous et devenir plus proactifs..

Comments are closed.