Certains barons de l’Adema et non les moindres pensent que le président du parti Dioncounda Traoré est allé trop vite en besogne en affirmant haut et fort lors de sa sortie médiatique que l’actuel Premier Ministre Modibo Sidibé n’est pas militant du parti et par conséquent, qu’il ne sera pas le candidat des abeilles aux présidentielles de 2012. Tout comme en 2002, une aile dure est entrain de se constituer depuis un certain temps pour soutenir le locataire actuel de la primature afin qu’il soit le porte étendard des abeilles en 2012. Le syndrome de 2002 se répétera-t-il ?
L’Adema PASJ est-il un parti maudit ? Bon nombre d’observateurs pensent que oui, d’autant plus que malgré son statut de fer de lance et ses atouts indéniables, les héritiers de Alpha Oumar Konaré peinent à se frayer un chemin depuis 2002. A la veille des échéances de 2012, la crainte de la répétition du syndrome de 2002 est dans toutes les pensées. On se rappel encore qu’une franche très importante du parti avait soutenu contre l’avis du Comité Exécutif, la candidature de ATT au détriment de celle de Soumaïla Cissé. Déjà, la guerre de positionnement fait rage dans la ruche. La sortie médiatique de Dioncounda sans répondre à la question de la candidature en a rajouté. En cherchant à se positionner, le président de l’assemblée nationale s’attire logiquement les foudres des pro Modibo qui ne manquent pas d’arguments. Avec comme contingent 2 ministres, 41 députés, 23 membres du comité exécutif et un nombre incalculable de militants dans la ruche, on peut dire que le premier ministre est bien parti pour conduire les abeilles. Sans forcer, l’histoire est entrain de rattraper petit à petit cet homme discret, efficace et méfiant. A défaut d’un candidat digne de ce nom, les abeilles ont-ils le choix ? Pour beaucoup, entre Modibo Sidibé et Dioncounda Traoré, la balance pencherait logiquement du côté du Premier Ministre.
La parade du caméléon est-il un moyen pour Dioncounda et ses partisans de décourager un probable porte étendard qui n’est pas forcement demandeur ? Tout comme en 2002, le président de l’Adema est mieux placé pour savoir si le salut de son parti ne viendra pas forcement d’une candidature interne. L’échec de Soumaila Cissé en 2002 du fait de l’indiscipline politique de certains membres en est une parfaite illustration. Au lieu de se rabattre coute que coute sur une candidature interne, les abeilles doivent d’abord régler les distensions internes qui, a coup sure, handicaperont le candidat du parti interne ou pas. C’est à ce prix qu’on pourra parler d’un parti fort. A défaut, l’Adema restera toujours un géant au pied d’argile. Et n’importe quel autre candidat pourra en profiter pour se hisser sur la colline du pouvoir.
A suivre…
Lemzo