Il faut le dire : De fausses promesses

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Dioncounda Traoré

Mardi dernier, Dioncounda Traoré a créé  la surprise en adressant une lettre à Alassane Dramane Ouattara, chef d’Etat ivoirien et président en exercice de la Cédéao, correspondance dans laquelle le président par intérim demande une intervention de la force en attente de la Cédéao au Mali. Mais si beaucoup attendaient cette démarche du chef de l’Etat, celui-ci n’en avait jamais fait la promesse. D’ailleurs, après qu’il ait publiquement affirmé qu’il se fiait aux forces armées et de sécurité maliennes pour assurer la sécurité des organes de la transition, avec les réticences de certains responsables de l’ex-junte de voir les bidasses de la Cédéao se balader à Bamako, les observateurs les plus avertis avaient cru que Dioncounda Traoré ne ferait jamais appel à une force militaire étrangère pour intervenir ne serait-ce que dans les seules régions du nord occupées par divers groupes islamistes et terroristes. Cependant, on ne peut l’accuser de s’être dédit  puisqu’il n’avait rien promis.
Il faut le dire, en revanche, des promesses, Dioncounda Traoré en a fait, et il est toujours attendu sur ce terrain.
En effet, lors de son adresse à la nation  tenue quelques heures après son retour de son exil parisien, le président de la République a évoqué une nouvelle architecture institutionnelle et politique pour diriger la transition. Il s’agit d’un Haut conseil d’Etat (Hce) présidé par lui-même et ayant deux vices présidents (un représentant des forces de défense et de sécurité, un représentant des forces vives de la nation), d’un Conseil national de transition (Cnt), d’un Comité national de négociations (Cnn). Ces différents organes ont été promis au peuple malien dans la quinzaine qui suivrait la formation d’un gouvernement d’union nationale. Si elle ne fait pas l’unanimité quant à son appellation, une équipe a bel et bien été constituée depuis le 20 août dernier par un Cheick Modibo Diarra reconduit à son poste de Premier ministre. Vingt et un jours donc après la formation de ce gouvernement, les organes de la transition se font toujours désirer.
Et il n’y a toujours pas d’autres organes de la transition que ceux qui existaient déjà et qui ont été institués à l’aide de viols en série des textes et du peuple. A savoir le président par intérim, le Premier ministre de transition et l’Assemblée nationale à mandat prolongé.
Le premier ne tient pas les promesses faites au peuple malien et fait auprès de la communuaté internationale une requête qui, bien que salutaire, divise les forces vives de la nation et les forces armées et de sécurité. Le deuxième gouverne sans feuille de route, sans visibilité et sans lisibilité. Sans non plus avoir fait devant l’Assemblée nationale une déclaration de politique générale qui l’engage personnellement et légitime l’action gouvernementale. Quant aux députés, ils ne feront leur rentrée parlementaire qu’en octobre. Jusqu’à cette date, ils se sont libérés de tout engagement vis-à-vis de leurs électeurs.
Dioncounda Traoré n’est pas le seul à ne pas tenir ses promesses et engagements. Cheick Modibo Diarra également avait promis à ses amis, notamment ceux de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), d’organiser le plus rapidement possible une convention nationale souveraine qui prendrait les grandes décisions nationales. Mais si une commission d’élaboration des termes de référence de la convention nationale a vu le jour dans une opacité totale, avec des membres dont certains seraient de moralité douteuse, la tenue de la convention elle-même n’est plus évoquée que par des esprits nostalgiques du début du procesus démocratique au Mali. Et dans tous les cas, telles qu’elles seraient voulues par les organes de la transition, ces concertaions nationales ne serviraient à rien si elles ne devaient aboutir à aucune décision à laquelle doivent se soumettre les autorités.Or, aux dires d’un responsable de parti particulièrement bien informé, la Copam s’est magistralement fait rouler dans la farine par le Premier ministre qui aurait demandé d’organiser une convention nationale non souveraine, juste pour le plaisir de se réunir et de bavarder de rien et de tout sauf l’essentiel.
Cheick Tandina

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4 COMMENTAIRES

  1. j’y adhère mais il faut que l’etat dimuniele nombre de ministères, ça peut aider aussi.

  2. Encore de la diversion: HCE, convention nationale, et que sais-je encore pour constater ce que tout le monde sait déjà.
    Dioncounda (Président du Mali ?) se fait insulter par son armée sur une chaine internationale (RFI) en se faisant traiter d’IRRESPONSABLE. L’armée ou CNDERRIERE, par son porte parole, désavoue la décision prise par le Président au nom de la nation, le malheureux ne réagit pas, son parti non plus. AUCUNE PROTESTATION VIGOUREUSE COORDONNEE DES ACTEURS CONSCIENTS DE LA SOCIETE CIVILE. VOUS NE POUVEZ PAS ENTRER DANS UN GOUVERNEMENT ET NE PAS ETRE COMPTABLE DE SES RESULTATS. Certains politiciens ont le même culot de soutenir la COUARDISE des militaires déguisée en SOUVERAINETE (les ¾ ou plus du pays sont entre les mains de petits bandits de grand chemin). Depuis plus de 5 mois miantenant, l’armée malienne se prépare, est prête à l’assaut. Le Nord brûle sous les bandits barbus. Le Sud est quotidiennement outragé avec les bandits militaires qui ont fui le front. Même des marabouts sont maintenant arrêtés par la junte sous prétexte qu’ils étaient le marabout de tel béret rouge ou de tel dignitaire d’ATT! C’est ce qu’on appelle en bambara MOLOBALI, HORONKOLON. A chaque fois que les partenaires se disent que le gouvernement a maintenant les mains libres, qu’ils veulent revenir au Mali, les militaires font une sortie intempestive pour tout remettre en cause, pourrir la situation, empêcher le gouvernement de réussir sa mission de libération du Nord et d’organisation d’élections sur fichier biométrique, UNIQUEMENT POUR ASSURER LEUR PROPRE SURVIE A BAMAKO. Cela peut-il durer ? Et récession oblige, on n’entend de plus en plus que des appels désespérés de chefs de famille qui perdent leur emploi, qu’ils proviennent d’entreprises privées ou d’ONG. Alors le gouvernement n’a d’autre choix que de REAGIR face à l’inertie et à l’opposition des militaires, ou DE DEMISSIONNER. On verra alors si les militaires peuvent gérer de façon solitaire l’un des pays les plus pauvres au monde, isolé de la CEDEAO, de l’UA, des NU…

  3. M T C
    Ingénieur – Consultant
    DEF 1969 – BAC- SET 1972

    Lettre ouverte à tous les Maliens,
    Mes chers compatriotes, nous sommes tous conscients que l’heure est grave. L’affrontement militaire pour libérer le Nord de notre pays est inévitable, une crise financière sans précédent se profile à l’horizon. Quelque soit la nature et la forme de l’appui que l’extérieur peut nous apporter, ou nous apportera, c’est notre engagement qui sera déterminant.

    La guerre coûte cher, elle coûtera toujours cher en moyens humains, matériels et financiers. Le sacrifice suprême revient à ceux qui ont fait le serment qu’ils sont prêts à mourir pour le pays, c’est-à-dire les militaires et autres hommes en uniforme. Nous autres citoyens qui ne sont pas sous le drapeau quelle doit être notre contribution à l’effort de guerre?

    L’histoire du Mali indépendant, nous enseigne qu’à certains moments de notre république, devant certaines crises financières, l’état a eu à demander à chaque malien de cotiser une somme symbolique (souvent 25 Francs Maliens par personne) pour faire face à ses difficultés.
    Aujourd’hui je propose que tous les Maliens acceptent qu’à chaque communication avec le téléphone portable, le coût de la communication soit majoré d’une somme fixe de 10 FCFA et cela pendant au moins une année. Cet impôt aura l’avantage d’être juste, indolore et non perceptible par les citoyens. La somme récoltée pendant chaque mois sera versée par les opérateurs de téléphonie mobile dans un compte d’effort de guerre.

    Si une majorité d’internautes valide cette idée ou toute autre idée allant dans le même sens, il faudrait étudier la faisabilité, qui peut être l’œuvre d’une commission ad hoc composée de :

    – Ministère des Finances
    – Ministère de la défense
    – Comité de Régulation des Télécommunications
    – Malitel Sotelma
    – Orange Mali
    – Centrales syndicales
    – Chambres consulaires
    – Patronat
    – Associations de consommateurs

    J’invite les uns et les autres à soutenir cette idée ou éventuellement faire une proposition plus pertinente.

    Salutations patriotiques.
    MTC

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