Ibrahim Boubacar Keïta : La réconciliation dans les mots et les actes

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(CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.
(CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.

La pluie avait pris rendez-vous avec le processus électoral malien. Après les averses qui avaient été de beaucoup dans la baisse du taux de participation, lors du second tour du 11 août dernier, c’est également sous une pluie battante qu’a eu lieu la cérémonie d’investiture du nouveau président, Ibrahim Boubacar Keïta, hier mercredi, au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Pour la circonstance, celui qui sera à la tête du pays pour les cinq prochaines années a réitéré ses engagements à faire face aux multiples défis dans ce pays qui essaie de sortir d’une grave crise sociopolitique d’environ deux longues et douloureuses années. Mais de tous les chantiers, IBK dit que celui relatif à la réconciliation nationale demeure le plus pressant. L’idée qu’en a le nouveau président est d’autant plus rassurante qu’il est allé au-delà des simples mots. En effet, dans la salle du CICB où il a prêté serment, on a remarqué la présence symbolique de l’ancien président, Moussa Traoré, mais aussi celle du très élégant candidat malheureux, Soumaïla Cissé. Un bon début. Même si l’absence d’Alpha Oumar Konaré est tout de même un bémol à cette perception des choses…

 

 

Pour la cérémonie très solennelle d’hier, Ibrahim Boubacar Keïta avait opté pour la sobriété. Sachant tout ce qui l’attend et surtout d’où vient son pays, il s’est voulu solennel et responsable.Superbement serein.

 

 

Justement, dans son discours de circonstance, ce trait de responsabilité est également ressorti. Ibrahim Boubacar Keïta a voulu donner de lui-même l’image d’un chef qui a pleinement conscience des tâches qui l’attendent. 

 

Au nombre de celles-ci, toutes aussi prioritaires les unes que les autres, il a tout de même élevé au premier rang, la réconciliation nationale. Il s’engage à réconcilier les cœurs et les esprits et à rassembler toutes les composantes de la nation malienne et de toutes les générations. A propos, il ne s’est pas seulement limité à ces professions de foi. Se voulant pragmatique et concret, il avait tenu à ce que son challenger Soumaïla Cissé soit de la cérémonie. Il en est de même de l’ancien président Moussa Traoré. Le nouveau président a également rendu un vibrant hommage au président de la transition sortant, Dioncounda Traoré.

 

 

Le tableau aurait été cependant parfait si Alpha Oumar Konaré aussi était là. Certes, les divergences entre l’ancien président malien et IBK engagent moins le pays dans son entièreté. Mais s’il avait réussi à faire venir son ex-mentor à la cérémonie d’investiture d’hier, le nouveau président aurait autrement fait montre de sa capacité à transcender certains malentendus. 

 

De même, Ibrahim Boubacar Keïta devrait veiller à se référer moins aux écrits coraniques dans ses discours. Naturellement, on sait que cette posture de leader proche des grandes obédiences musulmanes dans son pays a beaucoup pesé dans son élection. Mais il doit se rappeler que la République qu’il incarne désormais est laïque. Au risque de créer d’autres frustrations. CE dont le Mali comme il le sait n’a point besoin.

 

 

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info   / 00:32 05.09.2013

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    Bonne chance au Président Malien, Ibrahim Boubacar Keïta.

    Un élan d’ensemble intégrant et unissant tous les Maliens est maintenant nécessaire pour relever les défis de la réconciliation et de la reconstruction durables du Mali ainsi que celui de la lutte contre la corruption tout en garantissant la paix, la sécurité et le bien-être pour tous.

    Par exemple, la lutte contre la corruption, pour être efficace, doit être acceptée et mise en œuvre par tous.

    Pour ce faire, les salaires et les conditions de vie doivent être revus, mais pas seulement, il faut aussi que les Maliens changent de mentalité et de comportement.

    En particulier, en participant, autant que possible, à la vie de la nation à travers la gouvernance participative, la citoyenneté et la démocratie, et l’application, partout (pas évident), de la bonne gouvernance à travers le respect et le contrôle par tous de la chose publique sont nécessaires.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE

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