Le parcours politique de Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) est schématisé par plus de bas que de haut. Sérieux prétendant au fauteuil présidentiel en 1992 dans la perspective du départ de Alpha Oumar Konaré, le Mandéka n’a jamais pu s’allier avec des hommes de conviction pour arriver à ses fins.
Le sachant très large, nombreux sont les opportunistes de tout acabit à profiter seulement de sa trop grande naïveté. De “Espoir 2002”, truffé d’arrivistes bon teint, au Front pour la démocratie et la République (FDR), miné par de petits politiciens de bas étage lorgnant très souvent son portefeuille, IBK n’a jamais eu de vrais amis (alliés) politiques. Ses prétendus “amis” se sont plutôt servis de lui.
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Le cas le plus significatif est l’ingratitude de Me Mountaga Tall à son égard. Elu député à Ségou grâce à la magnanimité de IBK, l’avocat, qui compte aujourd’hui parmi les hommes liges de ATT, a tourné casaque. N’évoquons même pas le retournement du député Oulématou Tamboura, aujourd’hui au Mouvement Citoyen. Ce fut le même cas. Elle aussi a été tirée du puits de l’oubli par le RPM de Ibrahim Boubacar Kéïta après son départ tonitruant du gouvernement. L’ancienne protégée de Me Mamadou Gakou (un des avocats du FDR) ne veut même pas sentir IBK et les siens. Ces deux personnalités picorent présentement dans la main du Président Amadou Toumani Touré (ATT). Que dire aussi de l’attitude blâmable de Zeinab Mint Youba, l’actuel Ministre de la Santé. Envoyée gouvernement par le RPM, elle a pris goût au pouvoir en démissionnant de son parti…
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Aujourd’hui, IBK ne semble pas pourtant tirer tous les enseignements du passé. Son sens de la parole donnée, son respect de l’engagement le perdront sûrement. Tout concourre pour cela. Entouré de “caïmans”, “Ladji Bourama” n’a jamais su que ses premiers fossoyeurs se recensent parmi les “siens”. Cette flopée d’individus obscurs qui l’entourent, rien que pour son argent. De ses prétendus proches, personne ne peut se targuer d’un mandat électif. Ils font le pied de grue à Sébénikoro simplement parce qu’il y a à boire et à manger. Et le gros Madinka ne semble pas comprendre cela. La plupart de ces “gens” n’ont aucune conscience.
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Certains sont même en passe de rejoindre ATT. Un pseudo intellectuel, télégraphiste à ses heures perdues, est en train même de négocier avec ATT le poste d’ambassadeur du Mali à Rome. Un autre, qui part pleurnicher à Koulouba après chaque meeting du FDR, veut à son tour un poste de Ministre de la République. IBK le sait-il ? Sûrement pas, car croit-il trop en la fidélité, la sincérité du Malien. Ce qui est d’être le cas. De nature, le Malien est faux, malhonnête, tricheur, voleur, menteur… Rare sont ceux qui peuvent se regarder fièrement dans une glace. Ils ont presque tous vendu leur âme au diable.
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Au FDR également, le scénario de “Espoir 2002” risque de se répéter. De microscopiques partis politiques, dirigés par des responsables politiques en quête de pitance, se font remorquer par le RPM. Après qu’ils eut obtenu des postes, ils tournent royalement dos à leur bienfaiteur. Ce fut le cas en 2002, et ce serait le cas en 2007. La seule personne qui n’arrive pas à comprendre cette chanson : c’est IBK dont la naïveté crève les yeux.
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Et IBK, s’il veut un jour se prélasser à Koulouba, doit vite changer de fusil d’épaule. Rien ne sert de faire du bien aux Maliens. Ils sont d’une ingratitude absolue. Le cas de l’ex richissime Babani Sissoko en est une illustration parfaite. Il a été un vrai distributeur de billets de banque dans ce pays. Les millions, sinon les milliards, qu’il a distribués aux Maliens ne lui ont servi à rien. Certains seront heureux de le voir aujourd’hui en prison. Vraiment ingrats les Maliens !
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Le gros Maninka doit revoir son plan de bataille pour la conquête du Palais de Koulouba en 2012. D’abord se débarrasser de ses nombreux courtisans (qui le sucent depuis des années), refonder le son parti le RPM, avoir le courage de prendre la tête de l’opposition, refusant alors tout compromis de façade avec les tenants actuels du pouvoir. Et savoir également son intérêt n’est pas dans les regroupements de circonstance à l’approche des consultations électorales. Qu’au demeurant le rôle de locomotive que s’octroi maladroitement le RPM n’engendre aucune dividende pour le Parti du tisserand. Le RPM peut certes s’allier à des formations politiques avec lesquelles il a quelques affinités. Mais vouloir être “l’âne” à tout faire, pour tirer constamment n’importe quelle charrette peut être au finish fatal pour le mammifère équidé.
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Ibrahim Boubacar Kéïta doit savoir qu’en politique, rien ne sert d’être sincère, honnête, franc… Des fois, il faut enfiler la toge du roublard pour arriver à ses fins.
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Par Ibrahim Guindo
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