Ibrahim Boubacar Keïta : La décrépitude d’un pays

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Ibrahim Boubacar Keita

Qui pouvait imaginer qu’avec son avènement, le Mali, qui était en perdition de repère depuis Mars 2012, allait tomber aussi bas ? Les avisés de la scène politique malienne avaient déjà pronostiqué cette chute sans précédent de l’Etat malien pour qui connaissaient Ibrahim Boubacar Kéïta auquel les maliens avaient placé leur confiance.

 

A Ségou, les bambaras disent : « Lorsque le grain de sel de l’aveugle tombe à terre, il va sucer beaucoup de sable ». Désorientés qu’étaient les maliens et ne sachant plus dans quel fleuve se baigner, au regard des promesses faites au peuple, ils ont cru que la venue d’Ibrahim Boubacar Kéïta au pouvoir serait celle du messie. Que de regrets et de désespoirs !

Diantre ! La montagne a accouché d’une souris et l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé. La chute du Mali est fracassante aujourd’hui. Aucun domaine ne reste à nos jours épargné de la démagogie, de l’incompétence d’un régime véreux et vorace qui n’a de plaisir que dans le mensonge.

 

Gouvernance actuelle médiocre voire ridicule.

« Celui qui dit un mensonge ne prévoit point le travail qu’il entreprend ; car il faudra qu’il en invente mille autres pour soutenir le premier » disait Alexander Pope. Que de supercheries et de galéjades qui ont émaillé ce régime canular. En témoigne la fréquence de détournement et d’enrichissement illicite qui a atteint le seuil critique de la complaisance. La gouvernance actuelle est médiocre voire ridicule.

Le malien ne se reconnait plus dans ce pouvoir d’IBK qui frôle déjà la décadence après quatre ans d’insouciance véritable à donner au peuple ce changement tant scandé et promis par le Chef de l’Etat. La déception est le quotidien du malien face aux capacités du pouvoir à lui offrir le lendemain meilleur attendu.

Les maliens restent sevrés du paradis de mirage promis

Faisons la rétrospective de ce qui a valu le plébiscite de l’homme fort de Sébénicoro. Il avait juré de recouvrer l’intégrité territoriale du Mali, d’instaurer l’autorité de l’Etat, de ne pas négocier avec les ennemis de la paix, de lutter contre la corruption, d’offrir la paix tant recherchée aux maliens, de donner plus de moyens aux Famas, etc. Les maliens restent toujours sevrés de ce paradis de mirage.

Aujourd’hui le Mali reste plus que jamais fragmenter et cela à un rythme qui dépasse l’entendement au regard des discours laconiques toujours tenus au sein du pouvoir. Le Mali n’existe qu’à Bamako et alentours. Certes l’insécurité zéro n’existe nulle part mais le cas Mali est exponentiel. Aucune région aujourd’hui n’est à l’abri de ce mal dû à la duplicité et la complicité. 

La tartuferie dans laquelle le pays sombre n’est en fait que le résultat de l’entendement mégalomaniaque qui détermine le pouvoir. Le poisson pourrissant par la tête, l’image du pays reste ternie par la complexité d’apparence qui caractérise les hautes autorités maliennes. Hélas ! Au Mandé, « accepter son incompétence et son ignorance est une preuve de maturité » dit-on.

Un régime démagogue reste toujours à la solde des partenaires hypocrites

L’insécurité a atteint son paroxysme. De Kidal à Ségou, le Mali est pourfendu et tout le monde est à la merci des forces du mal. Ce régime est aujourd’hui incapable d’apporter la paix aux maliens car ceux qui en guide le bateau ont perdu le nord. Complexé devant la communauté internationale et hypocrite devant le peuple, IBK nous guide vers la dérive.

Toujours des milliers d’enfants, leaders de demain, sont privés de leur droit à l’éducation sans coup férir. Que dire si la gouvernance actuelle ne prend pas en compte les aspirations et préoccupations du peuple en assurant les services sociaux de base tout en améliorant le panier de la ménagère ?

Un régime démagogue reste toujours à la solde des partenaires hypocrites qui dessineront pour lui une carte de départementalisation qui ne servirait que ses propres intérêts. « La France n’a pas d’amis, elle a des intérêts » avait martelé De Gaulle, en son temps. Sinon comment comprendre qu’avec tout l’arsenal militaire dont dispose ce pays, soi-disant ami du Mali, notre pays ait toujours l’échine courbée sous le poids des bandits déguisés en terroristes ?

« Un homme qui pleure n’est pas un ours qui danse »

Anguille sous roche, il y a en ! Au delà de toutes ces incertitudes que cette coopération nous donne, il est temps de se dire certaines vérités. Mais la désillusion sera notre salut tant que les hautes autorités maliennes ne distingueront pas les vrais des faux amis. Une reconquête des territoires est plus que jamais primordiale. IBK doit s’assumer car il n’est pas sans savoir que les indépendantistes n’ont jamais sincèrement renoncé à la partition du Mali.

Mais que dire si le régime divorce avec le peuple dans ses aspirations ? Le train semble déraillé. « Un homme qui pleure n’est pas un ours qui danse » disait Aimé Césaire. L’homme fort de Koulouba semble l’ignorer. Sinon pourquoi tout ce folklore autour de l’essentiel ? Le régime n’a de pouvoir que dans le peuple et celui de Ladji Bourama se plait dans l’achat de conscience, la désagrégation, l’apostasie pour enivrer ce dernier.

 La corruption n’avait pas atteint un tel niveau que sous le régime fanfaronnade d’IBK. Le favoritisme, les places dites « politiques », ont mis à nu les déceptions et les escobarderies qui caractérisent le régime. Les postes sont attribués par affinités et non dans les règles de l’art. Le dernier rapport du vérificateur général nous fait croire à cela avec un chiffre élevé de mauvaise gestion que de vol.

Saurions-nous continuer à encaisser les propensions d’un pouvoir stérile et incompétent qui n’a épousé les aspirations du peuple que dans les vanités et la liquidation de nos valeurs intrinsèques ? Voilà pourquoi le Mali ne se relève pas de cette inclination qui le mine au jour le jour. A quand une prise de conscience des maliens car seul le peuple peut changer la donne ?

Sinaly M DAOU

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