IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA: Cet homme n’est pas courageux

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Par sa faute, le Conseil national de son parti (RPM) dont les militants attendaient des grandes décisions, a accouché d’une souris. Au moment où la majorité des ses cadres et militants s’attendaient à ce qu’il se démarque définitivement de la gestion d’ATT, Ibrahim Boubacar Kéïta, le président du RPM a joué, encore une fois, à la " veuve éplorée ", justifiant le maintien de ses cadres aux postes qu’ils occupent comme une façon de servir le pays. Seulement, peut-on envoyer un pays qu’on aime et qu’on veut servir à la Guerre ?
in 1999, début 2000, tous les regards sont braqués sur les relations entre le président de la République d’alors Alpha Oumar Konaré et son Premier ministre Ibrahim Boubacar Kéïta. Le premier (qui, il faut le dire a fait du second ce qu’il est), pour des raisons qu’ils sont les deux seuls à savoir (en plus de quelques privilégiés, bien sûr), veut débarquer le second de son poste de chef de gouvernement et…de tout puissant chef du parti au pouvoir.
Tous les moyens sont mis en œuvre. Des deux camps, tous les coups sont permis. Alpha emploie certains de ses amis pour convaincre IBK à partir de son plein gré, IBK pour sa part continue à médire son (ex) protecteur et refuse de partir en s’accrochant à son fauteuil primatorial. Il fait courir le bruit qu’Alpha veut le faire partir car, il ne veut pas de lui comme successeur. Les choses se sont précipitées et finalement IBK a été obligé de faire ses valises de la Maison de peuple. Avant, celui qui était resté six ans à la Primature avait fait une sortie tonitruante (qui a d’ailleurs finalement eu raison de lui) dans un quotidien de la place. Une sortie dans laquelle, personne n’a été épargné, Alpha, Soumaïla Cissé, Soumeylou Boubèye, Mme Sy Kadiatou Sow etc… Tous ceux qui sont soupçonnés, à tort ou à raison, d’avoir des accointances avec le président de la République.
Le mauvais perdant qu’est devenu IBK dès son départ de la Primature a, en sa façon, "régler leur compte" à tous ceux qu’il considérait comme ses ennemis. Les accusant tous de lui tirer dans le dos. Il avait oublié que c’était lui qui avait personnellement pris des mesures pour écarter ces derniers de toutes les structures du parti qu’ils avaient contribué à mettre en place et à dynamiser pendant que lui, IBK, se la coulait douce dans sa villa de Faladiè loin des gaz lacrymogènes et autres grenades à fragmentation.
 
La vengeance  est un plat qui  se mange à froid
C’est exactement ce que les " rénovateurs " ont appliqué à IBK. Débarqué de la Primature, il devenait de plus en plus fragile, n’ayant plus à sa disposition l’appareil d’Etat qui lui permettait de mettre en œuvre sa dictature. On découvrait, au fur et à mesure, que l’homme qui a imposé sa volonté sur tous les Maliens n’était qu’un épouvantail et que ses faux airs d’homme d’Etat et de dur à cuir n’était qu’une fausse carapace.
Finie la Primature, il fallait qu’IBK se batte pour qu’il se maintenir à la tête du parti au pouvoir, l’Adema-PASJ dont il se réclamait le candidat naturel pour la succession d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République. Il le chantait à tout vent et avait chargé certains de ses lieutenants de le faire à chaque fois que besoin se faisait sentir. Une véritable campagne fut mise en place. " IBK : candidat naturel ", " IBK est le président qu’il nous faut après Alpha ", " Il a été celui qui a su restaurer l’autorité de l’Etat ". Ce qu’on ne disait pas, c’est qu’IBK a été soutenu dans sa soi-disant restauration de l’autorité de l’Etat par tous les patriotes de ce pays et qu’il savait qu’il serait le dernier à répondre des actes posés contre les citoyens de ce pays. Il disposait de toutes les garanties. C’est cela IBK. Sans cela, il n’existe pas.
Le faire partir du parti a été comme faire passer une lettre à la poste. De manière très déplorable, IBK a jeté l’éponge au Palais des Congrès en fin 2000 avant même que le combat entre lui et les " rénovateurs " ne soit enclenché. Il n’a jamais accepté de croiser le fer avec ses adversaires préférant se transformer en victime et accusant (sans avoir le courage de le faire publiquement) ces derniers d’être manipuler par Alpha Oumar Konaré. C’était lors du congrès extraordinaire du parti. L’après-midi du premier jour des assises, coup de théâtre, IBK à travers un discours dans lequel il n’a pas eu (encore une fois) le courage d’aller jusqu’au bout annonçait sa " sa démission de toutes ses fonction au sein du parti ". Là où on croyait que l’ex-Premier ministre allait faire des révélations sur les pratiques qu’il a dénoncé dans la presse, il a préféré fuir le combat, faisant ses valises pour des congés bourgeois à l’hôtel 2 février de Lomé, tous frais payés par Feu le président Gnassingbé Eyadema.
Uniquement parce qu’il a été débarqué de la tête de son parti (c’est lui d’ailleurs qui a refusé de se battre pour s’y maintenir, comme l’aurait fait tout bon et courageux responsable politique), pendant plus de six mois, le désormais président de l’Adema-PASJ a abandonné tous ses militants et sympathisants ne s’inquiétant nullement de leur sort, ni de celui de son pays, préférant se tenir à carreau dans d’autre pays de la sous région sillonnant les suites d’hôtel les plus luxueux de la Côte d’Ivoire, du Togo et d’autres pays. Il venait de prouver, une nouvelle fois, à tous les Maliens son manque de courage et son égoïsme. Pour IBK, ses compatriotes venaient de le comprendre, tout se résume à lui et à lui tout seul. Après lui, c’est le déluge. Le tout puissant Premier ministre, président du parti au pouvoir, le restaurateur de l’autorité de l’Etat, venait de se métamorphoser comme aucun homme ne l’avait jamais fait auparavant. Parce qu’il ne bénéficiait plus d’aucun pouvoir, IBK était devenu méconnaissable.
Celui, le seul qui avait osé gazer des associations musulmanes, celui qui avait arrêté, mis en prison des opposants, non sans les avoir fait faire un tour dans le centre de Bamako au su et au vu de tous leurs parents et beaux-parents, celui qui a mis l’école malienne dans la crise dans laquelle elle se trouve aujourd’hui avec ses années facultatives et une année blanche, celui qui a arrêté les leaders estudiantins, venait de se montrer sa vraie face à ses concitoyens, abandonnant son pays et tout son peuple derrière lui. C’est d’ailleurs ce que nous décrions dans une de nos précédentes parutions par rapport à sa position quant à la crise au Nord. Qui peut affirmer avec certitude qu’il n’aurait pas fait la même chose en cas de guerre ? Qui sait si IBK ne se serait pas retirer chez Faure Eyadema au 2 février si les rebelles décidaient d’attaquer notre pays. Car, qu’on se dise la vérité, celui qui a refusé le combat contre ses camarades politiques aurait-il le courage d’affronter des rebelles dans les collines de Teghar ghart ? Que non !
Alors, de quel droit, IBK pense-t-il qu’il peut envoyer notre pays à la Guerre ? Quand il traite les Accords d’Alger d’ " Accords de la honte ", c’est, ni plus ni moins, de cela qu’il s’agit. A-t-il déjà oublié l’affaire Bahanga au moment où il était tout puissant Premier ministre ? Pourquoi ne se prononce-t-il pas sur cette sinistre affaire dans laquelle un officier malien a été froidement assassiné et ses éléments pris en otage ? A l’époque, aussi puissant Premier ministre qu’il était qu’a-t-il fait pour punir Bahanga ? Il a érigé la zone de Bahanga en commune et lui a offert des millions, lui et son ancien frère et ami, Alpha Oumar Konaré. N’est-ce pas d’ailleurs parce qu’ils ont mal géré cette triste affaire que l’on se trouve, encore une fois, devant cette situation ? Lui qui était si prompt à mâter ses opposants et les étudiants, a-t-il eu un seul jour le courage de croiser le fer avec les rebelles ? Non jamais.
 
IBK, un danger  pour le Mali
Un célèbre adage de chez nous dit qu’ " une soirée qui sera intéressante, on le pressent dès l’après-midi ". Ceci résume à suffisance ce que réserve l’accès d’IBK à la magistrature suprême aux Maliens. Des Maliens qui ont vu IBK à l’œuvre pendant longtemps. D’abord pendant six ans en tant que Premier ministre, chef du parti au pouvoir avec tous les pouvoirs, au propre comme au figuré, ensuite comme président de l’Assemblée nationale pendant plus de quatre ans.
Comme Premier ministre, la seule image que l’actuel président de l’Assemblée nationale a laissé aux Maliens, c’est celle d’un dictateur près à tout pour préserver son fauteuil, et faire plaisir à ses maîtres et aux flatteurs dont sa Cour ne désemplissait jamais. Il suffisait simplement qu’Alpha ordonne pour qu’IBK exécute sans réfléchir et qu’il s’octroie la paternité de la chose, ou que les griottes entonnent les louanges des Kéïta pour qu’IBK verse des larmes et se prenne véritablement pour Soundiata Kéïta lui-même. Là, il ne se contrôlait plus, il devenait capable de tout et se moquait royalement de ses autres concitoyens. L’important, c’était la satisfaction de ses désirs et le soin de son image.
S’il fallait dresser un bilan d’IBK à la Primature, tout ce qu’on pourrait faire, c’est énumérer toutes les marches réprimées avec force, son accaparement des médias d’Etat qu’ils n’hésitait pas à réprimander quand il n’était pas content d’une image qui est passé ou quand une des cérémonies qu’il a présidé n’était pas diffuser à temps. Des médias qui continuent à le servir encore malgré ce qu’il fait croire. On couvre même des événements qui se tiennent chez lui (ce qui est en soit contestable). On peut aussi reprocher à IBK son goût très prononcé pour le gaspillage des fonds de l’Etat, son train de vie digne d’un responsable de pays super développé. L’ardoise de la cellule de communication qu’il a mise en place au niveau de la Primature existe encore et il est temps que toute la lumière soit faite sur cette affaire. 
A la tête de l’Assemblée nationale, IBK n’a fait que mettre des bâtons dans les roues de celui à qui il doit d’ailleurs ce poste. Contre vents et marrées, ATT a tenu à propulser IBK au perchoir.
Il ne l’aurait pas fait que le Mali allait continuer sa marche, IBK le sait. Cependant, ATT, pour ne pas l’humilier et le laisser flâner dans les couloirs de l’Assemblée nationale comme un simple député de la Commune IV a promis et l’a fait président de l’Assemblée nationale. Malgré cela, et tout ce qu’il dit par rapport à l’honneur et au Mali, IBK ne manque aucune occasion pour dénigrer ATT et le traiter de tous les noms. Champion de la victimisation, il fait croire à tous qu’ATT ne lui veut que du mal. Tout cela emprunt d’un manque de courage dégoûtant et débordant. Le 8 juin 2004, par exemple, après que le RPM ait remis au président de la République une déclaration dans laquelle il dénonçait la gestion du pays (une gestion dont le parti est entièrement comptable à travers ses ministres qui sont dans le gouvernement), IBK dira que c’est contre sa volonté que ce document a été publié et qu’il ne le cautionnait pas.
Récemment, également, pendant que ses ministres soutiennent les Accords d’Alger lui, en tant que président de l’Assemblée nationale, dans une sortie maladroite, et non à propos, incite les citoyens à la violence en dénonçant ledit document. Au lieu qu’il retire ses ministres du gouvernement (sur lesquels il n’a d’ailleurs plus aucune autorité), il joue au plus malin et cherche des justificatifs et des faux-fuyants. Sachez raison gradée, Honorable président de l’Assemblée nationale, le Mali, c’est nous tous. On l’aime, ou on fait ses bagages pour…Lomé. Après tout, il y a encore toujours un autre Eyadema à la tête de ce pays. Il saura bien s’occuper de vous en respect à la mémoire de son père.
Makan KONE

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