Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, 68 ans, ancien Premier ministre de 1994 à 2000, sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, et ex-président de l’Assemblée nationale, est le candidat officiel du Rassemblement pour le Mali (RPM). Il se donne pour objectif de « refonder » l’Etat malien « indivisible ».
Ibrahim Boubacar Keïta est né le 29 janvier 1945 à Koutiala, dans la région de Sikasso, au Mali. Dauphin malheureux d’Amadou Toumani Touré lors de la présidentielle de 2007, IBK part, cette fois-ci, en campagne pour la présidentielle de 2013, pour ce qui sera peut-être son « dernier combat », a-t-il déclaré lors d’un entretien, le 3 juillet 2013, à Paris, avec un groupe de journalistes.
Avant d’entrer activement en politique, Ibrahim Boubacar Keïta a fait des études de sciences politiques et d’histoire des relations internationales, en France, ainsi que ses études secondaires au prestigieux lycée Janson-de-Sailly, à Paris.
Une longue carrière politique derrière lui
Très proche du président Alpha Oumar Konaré, ce dernier l’appelle, en 1992, comme directeur-adjoint de campagne lors de l’élection présidentielle, organisée après la chute du président Moussa Traoré.
Après la victoire électorale du président Konaré, Ibrahim Boubacar Keïta a d’abord été nommé ambassadeur en Côte d’Ivoire avant d’entrer, en 1993, au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères puis, Premier ministre pendant six ans.
Sa séparation avec Alpha Oumar Konaré survient en février 2000. Il démissionne de son poste de Premier ministre après avoir traversé la grave crise qui a secoué le Mali lors des élections – présidentielle et législatives – de 1998. Il quitte l’exécutif mais garde la présidence du comité exécutif du parti au pouvoir, l’Adéma-Pasj (Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice) car il a, en tête, la future présidentielle prévue en 2002.
Le président Alpha Oumar Konaré ne pouvant pas se présenter pour un troisième mandat à la présidentielle de 2002, Ibrahim Boubacar Keïta – en tant que son ancien Premier ministre – se considère alors comme son « dauphin » et candidat naturel de l’Adéma. Ibrahim Boubacar Keïta ne comptait sans doute pas sur les ambitions des uns et des autres au sein même du parti où l’on se déchirait entre « réformateurs » et « conservateurs ». Il finit par quitter le parti et, avec une partie des militants et des cadres de l’Adéma-Pasj, et fonde, en février 2001, le mouvement Alternative 2002 pour soutenir sa candidature à l’élection présidentielle. Ce sera néanmoins, Amadou Toumani Touré qui arrivera en tête de la présidentielle de 2002.
Prêt à dialoguer avec le MNLA
En juin 2002, il crée le Rassemblement pour le Mali (RPM) – parti qu’il préside – et qui deviendra la deuxième force politique du pays avec 45 députés, à l’issue des élections législatives. C’est alors qu’Ibrahim Boubacar Keïta obtiendra la présidence de l’Assemblée nationale qui lui permet, pendant cinq ans, de tisser un efficace réseau de relations tant en Afrique qu’en Europe via l’Internationale socialiste dont son parti est membre.
En attendant, et cinq ans plus tard, il sera de nouveau battu par le même président malien – Amadou Toumani Touré – lors du scrutin d’avril 2007. Cette fois-ci, l’ancien Premier ministre – l’un des favoris pour le scrutin du 28 juillet – promet de « refonder » l’Etat malien « indivisible » et se dit prêt, lui aussi, à dialoguer avec le MNLA, mais refuse d’envisager une amnistie envers les dirigeants du mouvement rebelle touareg qui font l’objet de mandats d’arrêts lancés par Bamako. Ils sont notamment accusés de crimes commis lorsque – avec les islamistes liés à al-Qaïda – ils ont lancé l’offensive contre l’armée malienne, en janvier 2012.
Par Ursula Soares/RFI