IBK trinque, les Maliens se soûlent

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Ibrahim Boubacar Keïta
Ibrahim Boubacar Keïta

Six mois après son investiture à la magistrature suprême de notre pays, rien ou presque n’a bougé. Ni au nord où, l’insécurité le dispute à la misère. Ni au sud où les populations vivent avec la hantise du lendemain. Partout, un seul constat : l’espoir, suscité par son arrivée au pouvoir, a fait place au désespoir, voire à la désespoir.

 

 

« Il faut parler moins, voyager moins, faire attention à la famille et faire face au quotidien, de plus en plus, difficile des Maliens », tels seraient, selon nos informations, les conseils d’un ambassadeur européen, accrédité dans notre pays, au président IBK.

Six mois après son investiture, ces conseils restent d’une brûlante actualité.

 

 

L’espoir en agonie

Promises aux populations au lendemain de sa prise de fonction, la sécurité et la paix tardent à revenir dans le nord.

Tirs de roquettes sur les villes de Gao et de Kidal, racket des civils par les groupes armés… tout y passe.

La semaine dernière encore, plus de 700 Tombouctiens, travaillant dans les mines de sel de Taoudéni, localité située à 900 Km de la ‘‘Cité des 333 saints’’, ont été sommés de quitter les lieux, par des hommes armés circulant de véhicules 4×4.

 

 

En dépit de la présence du gouverneur sur place, Kidal n’en demeure pas une « République au sein de la République ».

Kalachnikov en bandoulière, les combattants des groupes armés s’y comportent comme des éléphants dans un magasin de babioles. Cantonnée dans ses casernes, l’armée peine à organiser ses patrouilles. Sans se faire escorter par les troupes de la MINUSMA.

 

 

Au sud du pays, les choses n’ont guère bougé. Du moins, pas à la hauteur des attentes. Malgré le versement de 700 millions d’euros, versés par les partenaires techniques et financiers sur les 3,25 milliards promis, l’économie malienne peine à décoller. Le chômage des jeunes –avec ou sans diplôme –n’est plus chronique. Il est clinique. Sept familles sur dix peinent à s’offrir trois repas par jour.

 

 

Dans certains quartiers périphériques de Bamako, la misère est si forte, que certains chefs de famille se voient obligés de quitter le foyer conjugal dès l’aube. Et sur la pointe des pieds.

 

 

Car, ne disposant pas des 500 ou 1000 CFA pour faire bouillir la marmite.

Trop de frustrations et d’amertune

Annoncée à grands renforts de publicité, la lutte contre la corruption et la délinquance financière reste, pour l’heure, un leurre. En dépit de quelques coups d’éclat.

 

 

Autres raisons du malaise quasi –général : la descente de Karim Keïta, fils du président de la République dans l’arène politique. Elu député, en commune II du district, il vient d’être bombardé président de la ‘‘Commission Défense’’ de l’Assemblée nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, son beau –père, Issiaka Sidibé, député élu à Koulikoro, s’est fait élire président de l’Assemblée nationale.

 

 

S’y ajoutent les interminables voyages du président IBK. Avec, parfois, des délégations estimées à plus d’une centaine de personnes.

De son investiture à nos jours, le président de la république a, rarement, passé un mois d’affilée au Mali.

De son investiture à nos jours, IBK n’a pas mis pieds dans les régions du nord.

 

 

Elu avec plus de 77 % des voix au second tour de l’élection présidentielle, IBK a vu sa côte de popularité dégringoler, en moins de six mois, au sein de l’opinion nationale et internationale. Tous ceux qui ont chanté et dansé, le jour de son investiture, semble déchanté, y compris au sein de son propre parti politique : le RPM (Rassemblement Pour le Mali).

 

 

Bref, trop de frustrations et de déception se sont cristallisées, ces six derniers mois, dans les cœurs. Mais aussi, dans les esprits. Trop d’espoirs déçus. Trop de désespérance.

 

 

Si rien n’est fait pour inverser cette tendance, le réveil risque d’être brûtal. Trop brûtal. Si brûtal qu’il provoquera le vertige chez les « princes » qui nous gouvernent.

Oumar Babi

 

 

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. vous n avez rien vu d abord le regret ne revien qu au petit soir. ce nalloma ne pense ka sa famille et ses beax parents. ma famille d abord.

  2. Comme vous n’avez plus rien à voler comme au temps de votre mentor ATT c’est normal que vous aboyez non !!! ça ne va pas ça ne va pas PCHI. Qui nous a mis aussi bas si ce n’est le clan Alpha et ATT. On vous connait tous dans ce pays et continuer à aboyer

  3. Le Président IBK va mettre le dispositif en place pour que l’avion du Développement décolle et n’atterrisse plus! Ayons la patience et la sagesse de comprendre qu’il n’est pas bon de changer en six mois un pays si profondément touché. Cela signifierait qu’on a tout bâclé. Unissons nous autour d’IBK, de sa famille, de son Gouvernement et du Mali. Dieu bénisse notre pays!

    • Nous devons nous rassembler peut être autour du président qui est aujourd’hui le président de tous les maliens, mais autour de lui et de sa famille cela serait de légitimer le népotisme.

  4. Alla Hou Akbar. DIEU aime le Mali. D’après Poutine ” Des grands espoirs naissent les grands désespoirs”. Nous voici aujourd’hui devant notre grand désespoir après l’élection du KANKELETIGUI. Ne faisons plus confiance aux politiciens Maliens, ils sont les mêmes. Ne prenons pas les gens aux mots, mais aux actes. Nous n’entendons plus le mot fétiche ” IN CHA LA” ou “PLUS JAMAIS CA AU MALI” Que DIEU sauve le Mali et les Maliens. AMEN.

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