IBK à ses détracteurs : « On ne me trimballe pas, on ne me trimballera jamais »

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Le Président IBK inaugure l'Hôpital Sominé DOLO de Sévaré
Le Président IBK inaugure l’Hôpital Sominé DOLO de Sévaré (le 18 mars 2014)

C’est avec un ton de fermeté et dans une allure martiale que le président de la république Ibrahim Boubacar Kéita a répondu à ses détracteurs qui lui reprochent d’avoir effectué plus de voyages à l’étranger qu’à l’intérieur.

« Il me fallait d’abord rassurer la communauté internationale. Il fallait parler du Mali avec ceux qui nous accompagnent dans nos moments difficiles. Il fallait faire savoir à nos partenaires qu’on pouvait compter avec le Mali. Partout où je suis passé, je n’ai parlé que du Mali. » A martelé le président avant d’ajouter « on ne trimballe pas, on ne me trimballera jamais. Comment voulez vous que je sois absent des fora où on discute Mali ? » S’est il interrogé.

 

 

Discours prononcé par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, à Sévaré le 17 mars 2014, à l’occasion de la visite du chef de l’Etat IBK à Mopti.

« Je voudrais vous dire combien les Forces armées maliennes (FAMa) sont honorées de vous recevoir au Camp Amadoun Bocary Barry dit Ba Lobbo où vous leur réservez le 1er acte de votre visite dans la Région Mopti.

Les FAMa sont fières de recevoir à travers vous l’hommage et la reconnaissance de toute la Nation, hommage et reconnaissance qui, au delà d’elles, s’adressent aussi à tous les civils ainsi qu’à tous nos amis étrangers qui se sont mobilisés pour la libération de notre territoire et qui ont quelquefois payé de leur vie leur engagement pour la défense de la liberté et de la dignité.

Sévaré symbolise la capacité de résilience de notre peuple. C’est ici que se sont repliées nos troupes après la chute des régions du Nord pour constituer notre ligne de défense sur l’axe Konna-Diabaly, sous la direction du colonel-major Didier Dakouo (aujourd’hui général de brigade), commandant du théâtre à l’époque, et que s’est préparée l’opération de reconquête après un intense effort de reconstruction psychologique et de réorganisation opérationnelle.

Sévaré symbolise le sens retrouvé de l’honneur, du devoir et du sacrifice.

Ici nous avons bénéficié d’une extraordinaire solidarité. C’est le lieu de remercier, au nom des FAMa, la population civile, ainsi que tout le personnel de l’hôpital Sominé Dolo qui s’est totalement dévoué, y compris au niveau des services de la maternité dans la prise en charge des blessés de la bataille de Konna.

A Konna et Diabaly, nous avons enregistré près de 300 blessés dont 3 civils et 75 morts auxquels il faut ajouter le Français Damien Boiteux. En leur mémoire et en celle de tous nos enfants et amis tombés au champ de l’honneur je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence.

– Reconstituer notre capacité de défense et de surveillance du territoire,
– Faire voter et appliquer avec rigueur une Loi de programmation et d’orientation militaire (LOPM) pour mettre à niveau notre appareil de défense pour lui permettre de faire face aux nouveaux défis,

– Reformer la gestion des ressources humaines dans l’armée
– Améliorer les conditions de vie des troupes,
– Créer les conditions pour mieux utiliser les ressources financières des forces de défense et de sécurité,

– Prendre l’initiative de l’aboutissement de la force de défense permanente africaine,
Tels sont vos engagements et votre ambition pour le Mali. Telle est notre mission.
La réorganisation en cours au niveau de notre département est menée selon trois grands axes :

– Le renforcement de nos capacités opérationnelles,
– Une meilleure gestion des ressources humaines,
– Notre engagement résolu dans la construction de la sécurité régionale.

D’une ligne relativement statique Sévaré-Diabaly, les FAMa sont aujourd’hui déployées sur un théâtre de plus de 900 000 km2couvrant une partie des régions de Koulikoro, de Ségou et de Mopti et l’ensemble des régions du Nord. Elles y mènent des actions combinées avec la Minusma et Serval ou en autonomie, des actions qui ont abouti au cours des dernières semaines à l’arrestation ou à la neutralisation d’éléments terroristes (Houka Houka, Aliou Touré, Oumar Hamaha). Les acquisitions réalisées ou en cours, conformément à vos directives, nous permettront très bientôt d’atteindre des capacités significatives pour faire face à toutes les missions qui nous seront fixées.

Dans cette réorganisation, Sévaré est appelé à devenir notre principale plate-forme logistique. C’est dans ce cadre que nous y lançons aujourd’hui – sur la base d’un partenariat Public-Privé – les premières structures de la réforme des conditions d’hébergement, d’alimentation et de restauration dans les casernes et écoles.

La modernisation nécessaire de l’alimentation des FAMa vise à améliorer l’approvisionnement en produits alimentaires de nos troupes en leur assurant à terme un service de catering, à rénover les cuisines des garnisons et mettre à disposition une buanderie collective. Cette action touchera aussi la rénovation de l’ensemble des infrastructures de casernement.

Dans la gestion des ressources humaines et en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie de la troupe, vous avez procédé à la pose de la première pierre du premier programme de 1800 logements sociaux destinés aux militaires de toutes catégories.

Toujours, en ce qui concerne les aspects non miliaires de la vie des hommes, nous avons lancé le samedi dernier avec le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, un programme de consolidation des capacités des femmes des camps, qui va dispenser à Kati et Bamako des formations dans 8 corps de métiers au bénéfice de 1820 femmes.

Conformément à vos instructions, tous ces programmes de logement au bénéfice des militaires et de renforcement des capacités des femmes des camps vont s’étendre à l’ensemble des régions militaires.

Pour garantir un meilleur plan de carrière aux hommes, plus de 4000 soldats et sous-officiers suivent actuellement les formations classiques (abandonnées depuis 2008), une seconde vague de la même importance prendra le relais en juillet. Entre-temps 2500 éléments repartis en 2 brigades, vont également entamer leur formation pour l’acquisition du Certificat interarmes (CIA) au mois de juin.

Au plan régional et sous régional, votre engagement pour une indispensable mutualisation de nos capacités s’est traduit par la création récente du G5-Sahel.

En application de vos orientations réaffirmées en cette occasion, nous sommes engagés dans des concertations régulières avec nos voisins et partenaires extrarégionaux en vue de la construction progressive d’une capacité commune de réponse aux menaces et défis à la sécurité et à la stabilité de nos pays.

Pour les FAMa, le choix des armes est un choix de vie. Sans aucune équivoque les armes sont strictement subordonnées à la toge, sans préjudice de la reconnaissance par la nation du caractère exceptionnel de leur engagement qui peut conduire jusqu’à devoir donner la mort et risquer sa vie au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat.

Aujourd’hui, nul ne doit redouter ou espérer une immixtion des militaires dans le champ politique.
Les FAMa sont entièrement et exclusivement mobilisées pour faire face avec honneur à leur raison d’être : la défense et la préservation de l’intégrité territoriale, protéger l’unité et la souveraineté nationales, sécuriser les populations et leurs biens au Mali et partout où la liberté et la dignité seraient menacées, pour tout dire incarner constamment la force, la cohésion et l’ambition de notre Nation.

Vive les FAMa
Vive le Mali
Je vous remercie ».

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  1. Le quotidien français “Le Monde” daté de vendredi fait état d’une enquête lancée par la justice française contre Michel Tomi, homme d’affaires corse à la tête d’un empire industriel en Afrique. L’affaire inquiète les milieux diplomatiques et pourrait impliquer plusieurs chefs d’État du continent, dont Ibrahim Boubacar Keïta et Ali Bongo Ondimba.

    D’après Le Monde daté du vendredi 28 mars, les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent depuis plusieurs mois sur l’homme d’affaires corse Michel Tomi, 66 ans. Au bout des ramifications de son empire industriel : l’Afrique et certains chefs d’État notamment, dont il serait très proche.

    Selon le quotidien, la justice française, qui a ouvert une information judiciaire pour “blanchiment aggravé en bande organisée”, “abus de biens sociaux” et “faux en écriture privée”, soupçonne Tomi de blanchir en France une partie de l’argent gagné en Afrique. Et d’avoir impliqué dans son système quelques dirigeants locaux aujourd’hui au pouvoir.

    Le Monde rapporte en particulier plusieurs scènes accablantes pour le chef de l’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). La première remonte à avril 2012. Le futur président sort alors du restaurant parisien huppé “La Maison de la truffe” avec Michel Tomi avant de le serrer dans ses bras, le tout sous l’oeil de policiers en planque qui commencent à enquêter sur les liens entre les deux hommes. Dans les mois qui suivent, le “parrain” corse aurait “fournit des vêtements de marque” et payé à IBK “ses séjours à l’hôtel parisien La Réserve”, le tout en mettant “à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle”.

    Déplacements et hébergement tous frais payés

    Début septembre 2013, Michel Tomi aurait également assisté en toute discrétion à la cérémonie d’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta à Bamako. Les liens entre les deux hommes ne s’arrêtent pas là. Quelques mois plus tard, en décembre 2013, en marge du sommet Afrique-France à Paris, le président malien aurait effectué “un déplacement privé à Marseille”, où il aurait été “pris en main par les hommes de M. Tomi”. Et Le Monde de poursuivre : “plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme”.

    L’industriel corse aurait par ailleurs sollicité Bernard Squarcini, ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, les services de sécurité intérieure français), désormais consultant en sécurité dans le privé, pour organiser la protection d’IBK. Enfin, selon Le Monde, le chef de l’État malien aurait aussi des parts dans la salle de jeu bamakoise du Fortune’s club, propriété de Michel Tomi.

    Lire l’article sur Jeuneafrique.com

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