IBK écrira-il de nouvelles pages glorieuses ou sortira-t-il par la petite fenêtre de l’histoire du Mali ? Pris entre trois feux le président se cherche un chemin entre les pourparlers inter maliens d’Alger qui ont du plomb dans l’aile, les négociations entre le gouvernement et les travailleurs qui n’ont pas connu les avancées escomptées et le troisième feu le plus virulent l’audit du FMI qui connaitra bientôt son épilogue.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita aura-t-il les ressorts nécessaires pour rebondir ? S’interrogent les plus sceptiques. L’année 2014 décrétée année de la lutte contre la corruption est en passe de devenir l’année des plus grands scandales liés à la corruption.
En effet, le président de la république, dans son discours de fin d’année 2013 avait placé l’année 2014 sous le signe de la lutte contre la corruption et de la délinquance financière. Discours d’espoir pour un peuple Malien habitué à entendre un autre son de cloche pendant les dix ans du président ATT qui cautionnait la malversation en des termes non voilés comme « je ne peux pas humilier un chef de famille ».Où en sommes nous après deux rapports accablants du vérificateur général ? à ce qu’on sache La seule arrestation qui a défrayé la chronique est celle du PDG de PMU-Mali, la suite de l’histoire est connue : une liberté provisoire suivie d’un exil. Tous les autres gros poissons se sont procurés la carte du parti présidentiel RPM qui est une couverture contre toute poursuite judiciaire. Nous rappelons au Président de la république qu’Il ne lui reste plus que trois petits mois pour éviter une année blanche et pour redonner espoir à tout un peuple épris de justice et avide d’une vie plus meilleure.
On ne lui en voudra pas s’il ne créait pas d’emplois ou s’il ne relançait pas l’économie, car chaque année à son agenda. Son attitude nous pousse à nous interroger si entre le discours et la réalité il n’ y a pas une grande vallée insurmontable, a-t-il perdu son latin, son glaive anti corruption contient il encore du poison mortel ou devient-il un vieux lion édenté et sans griffe ? Voici une série de questions qui taraudent les esprits. Questions bien légitimes quand on sait que c’est en tenant un tel discours de fermeté qu’une autre bande d’affairistes pillent les maigres ressources financières dans deux affaires rocambolesques qui ont éclaboussé la république à savoir l’achat du Boeing présidentiel et le contrat d’armements. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que des commissions ont été partagées entre certaines personnalités, qui dans les jours à venir risquent d’avoir des soucis. Ces deux affaires qui ont été à la base du malheur du peuple, seront inscrites en lettres noires dans les annales de l’histoire de notre pays dans le passif d’IBK. Il est à rappeler que le gel de laide du FMI et des autres partenaires financiers, ainsi que la grève des travailleurs sont les conséquences directes de ces mirobolants marchés qui n’ont profité qu’à une poignée d’individus. C’est tout simplement de la mauvaise utilisation des fonds publics. Ainsi pour sortir de cet engrenage voici Mr le président de la république nous vous proposons ici sept mesures à prendre :
1 Dissoudre ce gouvernement, dont certains membres sont trempés dans des scandales et qui a montré toutes leurs limites tant dans les négociations avec les groupes armés que dans la résolution des problèmes de la nation comme l’école, la santé l’amélioration des conditions de vie des citoyens et l’emploi des jeunes.
2 Poursuivre en justice tous ceux qui seront impliqués, fussent-ils vos proches collaborateurs, dans les malversations financières après l’audit du FMI,
3 Mettre en place un gouvernement très réduit composé d’hommes et de femmes qui n’ont comme souci que le Mali. Cette équipe doit avoir à sa tête non un technocrate, mais un homme politique capable de mobiliser au-delà de son parti et qui peut être entendu par l’opposition.
4 Diminuer le poids de la famille et des amis dans les hautes sphères de l’état car cette stratégie, au lieu d’être bénéfique devient plutôt un obstacle pour une gestion transparente des affaires publiques.
5 S’inspirer de l’exemple Rwandais en matière de développement et surtout de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Nous étions de ceux-là mêmes qui se réjouissaient des multiples visites que vous avez effectuées au Rwanda. Nous avons pensé à tort que vous avez été séduit par le model Rwandais, mais hélas les visites n’ont jamais été suivies d’actes concrets.
6 Organiser une conference nationale bis autour des grandes questions de la nation pour aller rapidement a la quatrième république qui donnera une nouvelle constitution, un nouveau code électoral, une nouvelle charte des partis politiques, etc.
7 Réduire les charges de l’état : les émoluments des ministres et du président de la république en baisse car un état en crise comme le nôtre a besoin des sacrifices de tous à commencer par les plus hautes autorités de la république.
Monsieur le président de la république le panthéon est rempli d’hommes et de femmes qui ont marqué l’histoire, la belle histoire de leur pays, alors avant qu’il ne soit trop tard, vous avez une occasion idoine pour écrire de nouvelles pages glorieuses de notre histoire ou sortir par la petite fenêtre de l’histoire du Mali
Youssouf SISSOKO