Il a su se transformer en l’incarnation de la lutte contre le système et contre ATT. Les Maliens se sont souvenus qu’IBK avait affronté deux fois dans les urnes ATT en 2007 et en 2002 lors d’un scrutin contesté. Ils se sont aussi souvenus qu’IBK s’était montré critique à l’égard d’ATT ces dernières années. L’art d’IBK aura été d’avoir fait oublier qu’il fut longtemps l’un des piliers de ce même système en tant que premier ministre puis en tant que président de l’Assemblée nationale.
Un homme fort et décidé
Le nouveau président malien a aussi recueilli les fruits de ses attaques contre la politique d’ATT vis-à-vis des Touaregs qualifiée dès 2006 de trop favorable. Car, tout autant qu’un référendum anti-ATT, l’élection de cet été fut pour les Maliens un moyen d’exprimer leur méfiance envers les Touaregs, souvent perçus comme les seuls responsables des malheurs du pays.
La dernière raison au triomphe d’IBK tient à sa personnalité et à son image d’homme fort et décidé. Après des années de consensus, les Maliens ont apprécié les phrases fortes et les postures gaulliennes du candidat. Le choix de son slogan, «Pour l’honneur du Mali», démontre à quel point IBK a su jouer de la fibre patriotique froissée de ses compatriotes.
Mais en voyant les noms des ministres nommés dimanche dernier, le citoyen n a cessé de se poser des questions. Alors au président IB K de lever les défis que les maliens attendent de lui.
Wait and see
Yattara Ibrahim