Nous ne sommes pas loin de connaître le scénario de 1997. En effet, IBK et Me Kassoum Tapo ont plongé notre pays dans une crise politique sans précédent du fait de leur obstination à organiser une élection dont aucune condition idoine n’était réunie. Aujourd’hui, malgré, les protestations et les manifestations des partis politiques, des intellectuels, de la société civile et des jeunes contre le référendum constitutionnel du 9 juillet, ce duo, qui ne veut plus rien entendre, est décidé contre vents et marées à conduire notre pays vers une destination inconnue.
Arrivé à la primature, en février 1994, après la démission de deux (02) Premiers ministres (Younoussi Touré, Me Abdoulaye Sékou Sow), Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK n’a pas tardé à se faire découvrir aux Maliens.
Partisan de la manière forte, il a réprimé tous les mouvements hostiles au régime ADEMA dont il venait de prendre la tête suite à une purge organisée par Alpha Oumar Konaré, son mentor, pour mieux asseoir son pouvoir despotique.
Les associations musulmanes (Hesbolla malien) ne diront pas le contraire, elles qui sont aujourd’hui ses amies et qui ont de surcroit donné des consignes de vote à leurs fidèles, en 2013, en faveur du candidat IBK. Ils ont été matraqués, gazés, bastonnés, abandonnant, chapelets, chaussures sur le parcours de la manifestation. Leur tort ? Ils ne devaient pas manifester leur mécontentement sous le pouvoir absolutiste du Premier ministre IBK qui ne voulait pas entendre la moindre voix discordante.
Et c’est par la même brutalité qu’il a maté les militants de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) qui ne demandaient rien d’autre à l’Etat que l’amélioration de leurs conditions d’études.
Par fini, son incapacité à contenir les grèves, les mouvements de protestation de l’AEEM l’a conduit à fermer les classes. IBK pensait bien qu’il venait de trouver le remède le plus efficace pour guérir l’école malienne des maux dont elle souffrait depuis les promesses mielleuses tenues par les vrais faux démocrates à l’AEEM. Ceux-ci ont d’ailleurs fini par prendre en otage la victoire du peuple sur les vingt-trois (23) ans de mensonge du général Moussa Traoré.
Avec cette ‘’victoire’’, sur les associations musulmanes et l’AEEM, IBK se croyait tout permis et imaginait que la gestion d’un pays et de ses hommes reposait désormais sur la violence, le mépris pour la personne humaine et l’arrogance. Il récidive, en 1997, plongeant notre pays dans une des crises politiques les plus profondes que le Mali ait jamais connue depuis son indépendance. Son bras droit dans cette déstabilisation de notre pays s’appelait Me Kassoum Tapo.
Il était le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), organe chargé d’organiser les élections générales de 1997. Me Tapo a eu le mérite d’organiser les plus mauvaises élections dans notre histoire politique et les plus coûteuses (21 milliards de F CFA partis en fumée).
Les Maliens appellent les élections bâclées qu’il a organisées, en 1997, de fiasco électoral. Malheureusement, elles ont crispé la situation politique. Et ce qui était annoncé comme une fête électorale s’est transformé en cauchemar pour les leaders politiques regroupés au sein du Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO). Ils (feu Almamy Sylla, feu Mamadou Lamine Traoré, Seydou Badian, Me Mountaga Tall, Choguel Kokala Maïga, Hammadoun Dicko, Fanta Matchini Diarra) ont été tous embastillés et éparpillés entre les prisons à l’intérieur du pays.
Ces arrestations n’ont rien enlevé à la détermination des militants du COPPO qui ne voulaient pas accepter et cautionner le coup d’Etat électoral organisé par IBK et Me Tapo pour installer des autorités de fait à la tête de l’État. Ils ont enchaîné meetings, marches de protestation (place Sakaly, point de ralliement des militants du COPPO), conférences de presse pour dire non à des élections dont aucune condition n’était réunie pour son organisation. Et cela malgré l’intervention de la communauté internationale demandant aux autorités maliennes de réunir d’abord les conditions nécessaires à l’organisation des élections afin d’apaiser la tension politique.
Ces activités des militants du Collectif des partis politiques de l’opposition ont été durement réprimées par les forces de l’ordre. Le summum de cette tension entre le tandem IBK-Me Tapo et l’opposition a été atteint par la mort de Moussa Diarra, un agent qui avait infiltré les militants du COPPO lors d’un meeting au palais de la Culture. On était en août 1998. Ils doivent toujours avoir cette mort sur leur conscience.
La presse, dans sa mission d’information, a subi la furie du Premier ministre IBK. Après une marche violemment réprimée par les forces de l’ordre, les responsables du COPPO se replient sur le siège du Mouvement pour l’indépendance, la renaissance, et l’intégration africaine (MIRIA) à Bolibana et invitent la presse à une conférence de presse sur la situation politique qui prévaut dans le pays.
À la grande surprise des animateurs de ladite conférence et des journalistes, la police boucle le secteur. Bonjour les dégâts. C’était sauve qui peut. Cette descente musclée des forces de l’ordre s’est soldée par un bilan lourd. Notre confrère, directeur de publication du journal, Le Tambour, Yéro Diallo, s’en est sorti avec un bras cassé.
Vingt (20) ans après, le tandem IBK-Me Tapo se retrouve, cette fois- ci avec le pouvoir réel entre leurs mains. Le premier est le président de la République et le second, son ministre chargé des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat. Ils ont en commun le mépris des hommes et des textes.
Malgré les manifestations contre leur projet de réforme de la Constitution, ils ne veulent pas céder d’un iota pour un véritable consensus autour de leur fameux référendum du 9 juillet. Et s’ils continuent sur cette lancée, on connaîtra la récidive de la crise électorale qu’ils ont créée de toutes pièces, en 1997, pour faire croire à l’opinion publique nationale que IBK est l’homme de la situation.
Ce qui est sûr et certain et au regard de l’évolution de la situation politique dans notre pays, ces deux hommes qui travaillent pour des forces obscurantistes et mafieuses dont la Franc-maçonnerie ne vont jamais abandonner leur dessein funèbre contre le peuple malien. À savoir, maintenir les Maliens dans le carcan de leurs mentors français au nom desquels ils agissent dangereusement contre les intérêts supérieurs de la nation malienne.
Il est important de rappeler que IBK et Me Tapo ont récemment intégré la secte maçonnique qui se nourrit du sang du peuple. Mais qu’ils sachent que le peuple est un rempart contre les abus et les dérives totalitaristes. Pour cela, IBK doit demander à celui qu’il a qualifié de ‘’grand républicain’’, Moussa Traoré, balayé par le peuple pour n’avoir pas accepté la démocratie multipartiste.
Yoro SOW
Merci pour ce rappel historique des accointances de ce duo qui risque de nous plonger dans le chaos. Mais j’aurai voulu que vous approfondissiez votre analyse sur les profils des autres acteurs de la scène politique de cette époque jusqu’à maintenant, à commencer par l’ancien roi déchu AOK pour le quel IBK et TAPO étaient à l’oeuvre. Mais vous avez omis de parler de Me TALL l’une des figures tutélaires du COPPO aujourd’hui à la CMP, hier chez ATT, demain…Que dire de Tiémoko Sangaré l’un des barons du MIRIA à l’époque. Aujourd’hui cette classe politique crasse et malfaisante veut nous faire croire que le seul fait d’avoir inscrit dans le projet de révision de la constitution la fin de la transhumance politique, constitue une avancée majeure, sinon la seule. Cela suffit pour situer les ambitions des tenants actuels du pouvoir.
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