IBK-MARA : Du duo au duel ?

16
Mara sauve IBK d’un naufrage politique
SEM Ibrahim Boubacar Keita et le PM Moussa Mara

Les affaires sales ont fortement contribué à polluer l’atmosphère entre le pouvoir et les populations d’abord. A présent, la suspicion se propage jusqu’au niveau des partenaires techniques et financiers, nonobstant les démentis du gouvernement à ce sujet. Curieusement, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, semble pitoyablement seul à faire face à ce qui ressemble de plus en plus à une fronde généralisée.

Dans un contexte aussi défavorable, certains des “amis politiques” ou proches collaborateurs du président de la République jettent de l’huile sur le feu par leurs maladresses, leur arrogance, leur amateurisme et leur zèle démesuré. Parmi ceux-là et au centre de ceux-ci, se trouve, malheureusement, son Premier ministre, Moussa Mara, pour avoir été le premier à faire “mentir” le chef de l’Etat sur le prix de l’avion présidentiel en le portant à 20 milliards de F CFA contre 17 précédemment annoncé par IBK.

IBK, est ainsi contraint de se démener comme un beau diable pour faire face, seul contre quasiment tous. Une situation aggravée par une communication que lui-même décrit comme “lamentable”. N’est-ce donc pas un combat perdu d’avance, si l’on se réfère à la chute drastique de sa cote de popularité au sein de l’opinion publique, notamment dans son propre camp ?

Appelé à la rescousse d’un régime en panne de compétences par un président de la République sérieusement affaibli et aux abois suite au jet d’éponge de son Premier ministre d’alors pour, dit-on des raisons de “dysfonctionnements graves dans la gestion de l’équipe gouvernementale”, le duo, que devrait constituer l’équipe Ibrahim Boubacar Kéita et Moussa Mara a tendance à se transformer en un véritable duel au sommet de l’Etat. Ce qui serait incontestablement un record en la matière dans toute l’histoire du Mali, voire de l’humanité.
En effet, nommé il y a à peine un peu plus d’un mois (5 avril 2014) en remplacement d’Oumar Tatam Ly démissionnaire, Moussa Mara risque, à l’allure où il entame sa fonction, de vite se poser comme un obstacle majeur au succès du quinquennat du président Ibrahim Boubacar Keita.

Tant ses actes et propos tranchent avec l’image de collaborateur ou d’exécuteur zélé qu’il veut se donner à travers notamment ses diatribes et autres envolées lyriques devant les députés à l’Assemblée nationale lors de sa Déclaration de politique générale et ses justifications maladroites sur les réseaux sociaux au sujet de l’achat de l’avion présidentiel.
Aujourd’hui, il apparait de plus en plus évident qu’au lieu d’être un allié, un soutien et à la limite un paravent pour le pouvoir d’IBK, le Premier ministre, par ses déclarations à l’emporte-pièce et le discrédit que ses mensonges portent à l’image et à la crédibilité de l’Etat, est loin d’être l’homme qu’il aurait fallu à la Primature en un moment aussi délicat pour notre pays.

Les défis auxquels le Mali est confronté en cette année de 2014 sont nombreux, complexes, multiformes et multidimensionnels. Tout est aujourd’hui prioritaire au Mali. Mais la priorité absolue reste incontestablement la situation de l’intégrité du territoire et les questions sécuritaires y afférentes.

Si Ibrahim Boubacar Kéita a été élu sur la base d’un programme, les questions sécuritaires et la défense de l’intégrité du territoire y occupent une place de choix. Sur ce point, la situation demeure encore d’autant plus volatile que le scepticisme l’emporte aujourd’hui sur toute autre considération dans l’opinion nationale. La situation parait actuellement plus complexe et inextricable qu’elle ne l’était au moment de l’élection présidentielle en 2013.
Un flou magistral, délibérément orchestré par certains acteurs et non des moindres, persiste notamment dans la région de Kidal. Gao et Tombouctou sont régulièrement la cible d’attaques à la roquette par des djihadistes. La Minusma et l’Opération Serval font, certes, de leur mieux. Mais le rôle de ces partenaires de la communauté international n’est pas bien perçu dans l’imagerie populaire des Maliens. Ce qui entretient une impression de doute sur “leur volonté” à aller véritablement au dénouement de la crise dans le septentrion du pays.
L’incertitude devant cet imbroglio à Kidal aggrave les inquiétudes qui tiraillent de nos jours chaque Malien et chaque Malienne.

Face au problème du Nord, les autres préoccupations des populations sont de fait reléguées au second plan. Tant il urge de trouver une solution définitive et durable à la problématique de l’insécurité et de l’instabilité, en générale et dans la partie septentrionale du pays, en particulier.

A ce sujet, il est à craindre qu’à force d’attendre une hypothétique solution qui tarde, les populations ne tombent dans le piège de la lassitude, du désintérêt, du découragement et du fatalisme. Toute chose qui ferait le jeu des lobbies séparatistes, tant de l’intérieur (MNLA et consorts) que de l’extérieur (Dieu sait qu’il y en a et en nombre insoupçonné). Pour faire face à un tel risque, l’Etat se doit d’impulser une véritable dynamique nationale autour du sujet. Le plus tôt serait le mieux. Il y a lieu d’espérer que la récente désignation d’un Haut représentant du président de la République, chargé du dialogue inclusif entre tous les Maliens, en la personne de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, participe effectivement à enclencher cette dynamique. Pour l’instant en tout, beaucoup de questions demeurent sans réponses apparentes à ce sujet.

En sus de la question sécuritaire, d’autres problèmes sont en train de se greffer aux nombreuses difficultés liées aux conditions de vie auxquelles les populations avaient fini par s’habituer, si ce n’est la résignation. Il s’agit notamment des effets de la mauvaise gouvernance, des dilapidations des maigres ressources de l’Etat dans des dépenses ostentatoires et de prestige, selon la majorité des compatriotes, de la cherté de la vie, de la rareté de l’argent, de la chasse aux sorcières à outrance en cours actuellement au niveau de l’administration publique (cabinets, éducation, santé, etc.), le délestage sauvage qui se poursuit malgré les premières pluies de l’hivernage et qui annihile tous les efforts des entreprises dont l’activité dépend exclusivement de l’électricité, etc.

La DPG qui devrait apporter des éléments de réponse concrète à ces préoccupations selon un ordre de priorité bien établie, s’est avérée une véritable catastrophe, à cause de l’absence de clarté, de lisibilité, de vision et de chiffres devant accompagner ce qui est apparu aux yeux de nombre d’observateurs comme une simple litanie de belles intentions théoriques. Pis, confondant vitesse et précipitation, M. Mara a enfoncé le clou en perdant son sang-froid, sa sérénité et toute lucidité, lorsqu’il a cru pouvoir trouver son salut dans des attaques gratuites et grossières contre ses devanciers, dont IBK soi-même.

Au regard de son arrogance, de son amateurisme et surtout de son extrême zèle à continuer à mentir à l’opinion dans l’affaire de l’avion présidentiel, le Premier ministre se présente aujourd’hui comme le pire des occupants de cette noble fonction au Mali. Certes, IBK a des problèmes. D’ailleurs, comment aurait-il pu en être autrement dans un pays laminé par une si profonde crise ?

Mais, s’il ne prend pas garde, son Premier ministre risque d’accélérer son échec dans sa mission à la tête du pays. Ce qui serait très dommageable eu égard à l’extraordinaire mobilisation de la communauté internationale au chevet du Mali et les souffrances endurées ces dernières années par les populations maliennes du fait de la crise et de ses conséquences.

Pour ne pas conforter davantage ses détracteurs, il doit recadrer immédiatement son gouvernement, à commencer par son Premier ministre. Sinon, c’est lui qui en pâtira le premier et le pays ensuite.
Que Dieu assiste le Mali !

Bréhima Sidibé

Commentaires via Facebook :

16 COMMENTAIRES

  1. je salue l’action menée par Monsieur Mara et son gouvernement à Kidal, comme ça l’opinion internationale nous donnera raison et la vérité s’est éclatée.

  2. de tels arcticles ne sont pas de nature à contribuer à l’apaisement et à la cohésion entre le Président et son P.M. De grâce, contribuer positivement sinon même si c'est la liberté d'expression, c'est exagéré ce qu'il nous est donné de lire.

  3. Bonjour à vous tous.

    Arrêtons d'être aussi mauvais entre nous maliens. Au lieu de se donner les mains et encourager celui qui porte le fardeau pour nous reconstruire un nouveau Mali, nous sommes là en train de se salir. Il est facile de détruire en 1 an que construire en 10 ans. Tantôt telle personne a acheté un avion ou voiture très chère ou encore, certaines personnes n'arrivent pas à atteindre les 2 bouts. Posons-nous la question suivante: Si nous obtenons une aide financière équivalente à mille milliard d'Euros, vous pensez que cette somme sera partagée entre les familles? Je crois que non. Qui verra la trace de cette somme? Les travailleurs et magouilleurs.
    Mettons-nous au travail au lieu de papoter nuits et jours et arrêtons de salir notre patrie en salissant nos dirigeants. Les problèmes maliens doivent se régler au Mali et entre maliens et non au dehors car c'est honteux.
    Vive le Mali, oui le développement, oui à la création d'emploi pour nos jeunes et non à la corruption.

  4. Mes frères spv arrêtons de nous ridiculiser devant le monde, donnons nous la main pour construire notre pauvre Mali. s’il s’agit de se critiquer et de s’humilier, nous sommes les plus puissants mais quant il s’agit de travailler c’est une autre chose. aidons ces gens à travailler après leur mandat s’il a lieu de les poursuivre on le fera car notre façon de faire donne envies des gens qui veulent nous aider de se dire que cela ne vaut pas la peine et mesurons aussi les mots quand nous volons critiquer nos responsables.

  5. On pourrait réellement dire maintenant que vous aviez vraiment tirer toutes vos balls sans succès.

    Vous nous aviez inventer et racontez toute sorte d’histoire contre le regime en place sans succès à travers vos fausses informations erronnées et voueés toujours à l’echec.

    Maintenant vous tentez de créer des discordes entre le président et son Premier misnistre en utilisant l’opinion publique mais vous devez savoir que le regime en place est plus mûr que vous ne pouviez jamais l’imaginer. Vous n’arriverez jamais à votre fin.

    Ce changement est inévitable quoi que vous fassiez ou n’importe quoi que vous diriez ne pourra arrêter ce train en marche et il irra jusqu’à sa destination en vous montrant que d’autres reussiront là ou vous aviez échoué. Le mieux pour vous est de respecter l’éthique de la presse pour qu’un jour, les maliens puissent accorder un peu de considérations à votre fonction. La majeure partie de la population commence á comprendre maintenant vos pitoyables manoeuvres.

    • Judge Litigation (ouf) votre motivation est apparente. 6 commentaires. Ton pseudo est créé à dessein. Tant mieux! Mais, mr Sidibé écrit à la fin de son article ceci “Pour ne pas conforter davantage ses détracteurs, il (en parlant de IBK) doit recadrer immédiatement son gouvernement, à commencer par son Premier ministre. Sinon, c’est lui qui en pâtira le premier et le pays ensuite.
      Que Dieu assiste le Mali !
      C’est dire que si nous avons tous une chose en commun, c’est bien le Mali. Mais pour l’intérêt de la démocratie, un Mali de diversités et de libertés. Laissons la presse faire son travail même lorsque les articles ne nous encensent pas. C’est le Mali qui y gagnera et nous tous avec.

  6. C’est grave ce que les maliens sont intolérants. Pourquoi s’attaquer à celui que IBK a choisi lui-même pour l’aider. Pourquoi voulez-vous Monsieur le savant oiseau de mauvais augure prophétiser le malheur pour notre pays? Voudriez-vous devenir PM à la place de Mara? Dites-le donc au lieu de vous lancer dans une attaque diffamatoire contre celui qui séduit par la clarté de son propos. 👿

    • Lorsqu’il est établi qu’un si haut responsable ment dans l’exrcice de ses fonctions, il doit en tirer toutes les conséquences et se démettre. Sinon, le peuple peut exiger sa démission et le juger éventuellement. Car, ce qui se passe actuellement au Mali est très grave. Ce n’est pas l’achat de l’avion en tant que tel qui est en cause, mais les mensonges dui soutiennent cet acte sont révoltants et cyniques.

  7. he,vous les maliennes,vous critique IBK parceque il vous ampeche de vole ,de correput.si vous voulez une resultat precoce laisse lui fai son travail,mme pas un an alors que un mandant ce 5ans laisse lui ou parceque il lute contre correption du pour le bonne heure du ce sa que vous ne voulez pas sinon qu’est ce que il la fait du mal .vous qui critique son mandant, ce vous qui veut l’avenir du mali

  8. “Curieusement, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, semble pitoyablement seul à faire face à ce qui ressemble de plus en plus à une fronde généralisée.”

    Il faudra m’expliquer en quoi IBK “fait face”!…

    Comme à chaque fois, et comme dans TOUS les scandales qui l’ont éclaboussé jusqu’ici, il n’est pas capable d’apporter la moindre contradiction TANGIBLE (et pour cause!…)

    Je ne vois vraiment pas en quoi “il fait face”!

    L’avion est en très mauvais et il est dangereux? “Voici le rapport d’expertise qui nous l’a signalé!” et…fin de la discussion!

    Nous n’avons jamais “bidouillé de montage” pour décaisser cet argent? “Voici point par point la procédure que nous avons suivi!” et… fin de la discussion!

    Polémique autour du prix réel de l’avion? “Voici la copie de la facture en bonne et due forme et le prix EXACT de l’avion!”… fin de la discussion! etc, etc, etc…

    Seulement, comme dans chaque “sale affaire” il est REELLEMENT mouillé, il ne peut pas FAIRE CA!

    • vous voulez les resultats précoce ou quoi un mandat fait 5 ans meme pas une année vous commencé à crié laissé faire son travail après on verrait les resultats car on savent tous que IBK est un homme de bien

  9. Le P-M a honteusement MENTI, délibérément, sciemment, mais… de façon stupide!…
    Et oui Monsieur Mara, en ayant eu la légèreté de vous contenter de bobards qu’un enfant de 15 ans aurait pu démonter, votre erreur a été celle de beaucoup de boxeurs débutants: SOUS-ESTIMER L’ADVERSAIRE! Ca ne pardonne pas!…
    Du haut de votre nouvelle stature de PM, vous avez un vite conclu que vu le taux d’analphabétisme chez nous, le premier mensonge mal ficelé à la va-vite ferait l’affaire pour « enfûmer » tout le monde!
    Mauvais calcul; C’est vous qui vous êtes « enfûmé » vous-même! Justifier l’injustifiable aura été votre « examen de passage » dans la sphère IBK, votre baptême du feu en quelques sortes; Raté! Ce même feu vous brûlé les ailes, et désormais au Mali, vous resterez pour tous à la fois le politicard-aux-ordres, et le MENTEUR DE SERVICE!
    Avec une telle casquette, bon courage pour votre carrière politique future! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  10. Le titre n’as rien a avoir avec le contenu, tous se passe très très bien entre le Président et son PM qui est d’ailler l’un des meilleurs PM que le Mali n’ait jamais connut malgré son jeune âge donc tu veut tous simplement nous distraire, je comprend que tu veux qu’on achète ton journal avec ce titre pour que tu puisse avoir le prix du condiment , mais ait quand meme pitié du Mali et occupons nous des vrais problèmes

    • “Le savant” que fais-tu donc du point d’interrogation? le titre est bien adapté au contenu. Sauf si nous n’avons pas la même compréhension du français. Ah! ça se comprend à partir du moment où dans ce pays n’importe qui se prend pour donneur de leçon. Tandis que cela exige quant même un certain niveau de culture.

Comments are closed.