IBK : Une main de fer dans un gant de velours

La mine serrée, le regard menaçant et phraseur, les Maliens font  aujourd’hui une  comparaison entre les discours poignants d’Ibrahim Boubacar Keita et les actes qui s’en suivent. Constat général : les actes posés par le nouvel homme fort du Mali sont loin d’être à la hauteur du discours qu’il tient en gesticulant. Derrière l’image de l’homme à poigne se cache, en réalité, un homme sous l’emprise de son fils Karim et de sa famille…politique, l’obligeant  ainsi à mettre sa main de fer dans un gant de velours.

Nombreux sont les Maliens qui sont aujourd’hui  inquiets sur l’avenir du Mali  au regard des premiers pas d’Ibrahim Boubacar Keita à la tête du pays.

Celui que les populations ont plébiscité à la faveur de l’élection présidentielle à cause du caractère d’homme à poigne qu’on lui attribuait, déçoit déjà. Même s’il est un peu trop tôt pour le juger, selon un fin observateurde la scène politique malienne.

En effet, nombreux sont les Maliens qui justifient le suffrage  qu’ils ont accordé à IBK par des raisons suivantes : la résolution définitive de la crise du nord,  l’amélioration des conditions de vie des populations, la restauration de l’autorité de l’Etat, la fin de l’impunité, de la gabegie, du népotisme…

Mais, c’est la déception générale car, les premiers actes posés par  IBK  font dire à certains, que ces mots sont bien chimériques.

Un président sous l’emprise de son fils et de sa famille politique

Les premiers pas d’IBK au pouvoir ont laissé plus d’un Malien perplexe, à tel point que certains regrettent aujourd’hui d’avoir  « gaspillé » leur suffrage.

D’abord, dans la formation de son premier gouvernement où les intérêts de la famille (Keita et Maïga) l’ont emporté avec des ministres nommés, non en considération de leur compétence, mais du degré des liens de famille.

Ce fut aussi le cas, lors de l’élection des députés où, une fois de plus, IBK a pesé de tout son poids  pour que son fils soit élu député. Même si  Karim est un « citoyen à part entière comme les autres » et que c’est un poste électif,  mais force est d’admettre que c’est la première fois qu’on voit un fils de président de la République dans l’antre du bas peuple. Sous l’emprise du même fils, le choix de son parti sera contourné  dans l’élection du président de l’Assemblée nationale.

Même scénario, lors de l’élection des présidents de commissions. Candidat à ce poste contre l’ancien DG de la police nationale, Niamé Keita,  Karim sera préféré à ce dernier pour ce poste stratégique. Avant qu’on lui demandât de mettre son expertise au service de Karim Keita en tant que vice-président de cette commission. Toute chose que Niamé Keita a refusée.

Selon des sources bien introduites, IBK aurait du mal à refuser les décisions de sa famille. Et c’est  ce qui expliquerait d’ailleurs le retard pris dans la formation d’un nouveau gouvernement. Car l’homme se trouve aujourd’hui pris entre le marteau des désirs de sa famille et l’enclume des aspirations profondes et légitimes des Maliens.

En effet, sujet à  toutes sortes de critiques, souvent des plus virulentes, et conscient de la déception de la majorité des Maliens après seulement quelques mois, IBK doit rectifier le tir pour tenter de gagner à nouveau, la sympathie des Maliens. Et revoir sa cote de popularité à la hausse.

Pendant ce temps, les Maliens désespèrent de voir leurs aspirations légitimes se réaliser. Du coup,  nombreux sont ceux qui doutent des capacités d’IBK à outrepasser les intérêts partisans de sa famille au profit de l’intérêt général des Maliens, surtout dans les nominations en mettant les personnes qu’il faut à la place qu’il faut. Et surtout, à traduire dans les faits, la fermeté qu’il tient dans les discours.

D.J.D

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