IBK : le Pouvoir, l’Etat et le Peuple : L’impatience, la confusion et l’incertitude

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,Ibrahim Boubacar keita
Ibrahim Boubacar keita

Les cents premiers  jours du Président IBK au pouvoir  n’ont pas permis d’établir un bilan qui saurait orienter les maliens sur sa politique générale. Mais de là, il y a lieu de retenir, tout de suite quelques fora qui ont donné ce qu’on peut  appeler  ici : le déclic.

 

 

Il y a six mois déjà que le sacro saint de sebenikoro préside à la destinée du pays, élu avec un taux incontestable de 77 %. Le temps passe et les enjeux semblent être énormes pour un pays qui vient de loin, car envahi et détruit par la guerre multiforme.

 

 

Son élection à la tête de l’Etat  confirme la croisade de quatre courants sociaux, puisqu’on sait  qu’à l’époque, son parti était au banc de touche et sans espoir.

L’occupation djihadiste a permis à certains ordres religieux de converger vers un seul candidat, dont IBK.  Secundo, les populistes du CNRDRE, enfin les ex putschistes  avaient battu campagne pour le candidat du RPM, même si l’on ne peut à ce jour  édifier l’opinion sur les compromis qui les liaient. Tercio, la classe politique malienne avait donc décidé, d’une vague, de suivre IBK au dépend de la vie de leurs partis d’origines. Quarto,  les indécis, les déçus et la majorité analphabète se retrouvèrent autour de lui, le moindre mal ou alors « Kankelentigui ». Le maitre mot qui a rassemblé tous ces courants était : assoir l’autorité de l’état, régler la crise du nord.

 

 

Six mois après…

Le discours politique n’est pas forcement la réalité au sommet de koulouba. Quand on s’en tient à la composition de son gouvernement, qui laisse jusqu’ici les maliens sur leurs faims. Même, il est assez tôt pour prétendre les juger. Attendons de les voir à l’œuvre. Néanmoins ce temps doit permettre à tous,  de se situer, sinon de s’orienter sur sa politique et le nouveau système de gouvernance qu’il veut incarner. La hâte par laquelle, le Président de la République  s’est mis au boulot a ouvert une lueur d’espoir.   En partant de l’organisation  des assises sur le nord, sur la décentralisation, la relance des relations diplomatiques et la lutte enclenchée contre la corruption.

 

 

La visite du roi marocain Mohamed VI en terre malienne pendant cinq jours a donné un nouvel élan à la relation entre son pays et le nôtre. A cet effet les interrogations demeurent : que veut-il ? A-t-il envie de reprendre  la place du guide libyen ? Cela pourrait également susciter le mécontentement de la France et  de ses alliés. Par ailleurs, on voit, ce soudain intéressement du Maroc pour la partie subsaharienne de l’Afrique, d’un mauvais œil. Les accords passés avec notre pays, sont du moins prometteurs, mais, il y a lieu de garder raison et ne pas tomber dans le cirque libyen.

 

 

Les enjeux sont énormes et le maitre à bord doit, pour l’atteinte des objectifs  avoir un mental d’acier et une santé de fer.

 

 

La question de la refondation de l’armée…

La date du 30 Mars 2012 s’illustre comme haut fait  de la désarticulation  d’une armée pourrie par le commandement. L’équipement matériel était vieillissant ou inexistant, car  depuis deux décennies, elle n’a pas enregistré de renouvellement en matière d’équipement. Reconstruire une armée aussi atteinte dans le moral et dans le physique nécessite forcement la réconciliation des cœurs entre les corps d’armées, quand on sait la fracture qui y régnait. Oui, il faut refonder l’armée! Cette exigence appelle à l’ultime sacrifice  des autorités, c’est-à-dire créer les voies et moyens pour y arriver.  Enfin ne dit-on pas que : qui  veut la paix, prépare la guerre ? A ce jour, on peut noter la formation et l’équipement des bataillons  par la coopération européenne et l’engagement d’un processus de réconciliation des corps. En termes d’investissement immédiat, plus de deux milliards ont été engagés dans la dotation des troupes pour la commémoration du 53ème anniversaire du 20 janvier et la mise à exécution du projet de logements sociaux pour les hommes ; autant d’actes qui font naitre la confiance au sein de la grande muette. Il n’ya donc rien à négliger pour cette ambition nationale : construire  une armée forte.

 

 

Kidal, quand on entretient la confusion… 

Deux actes notoires ont du moins ébranlé l’attention du peuple : quand les ministres du gouvernement  se font caillasser et qu’on empêche au Premier ministre d’y atterrir et cela sous l’œil de la MINUSMA. Le bon sens doit nous guider à se poser des questions du genre : que cache- t- on au peuple malien ? Et pour quel intérêt ? On ne nous dira certainement pas pourquoi, mais le pétrole et le phosphate  de cette région du Mali font l’objet d’une grande convoitise par certaines puissances et le plus étonnement, selon certaines sources le déblaiement des sites aurait commencé.

 

 

 

Le regroupement familial en marche…

La coïncidence est trop juste, l’élection de Issiaka Sidibé au perchoir a fait lever une certaines voix pour crier garre ! On lui reproche d’être la recommandation du chef de l’Etat qui s’assure déjà une base arrière pour les manœuvres à venir. Mais auparavant, certains ministres doivent leurs nominations au lien familial qui les lie avec la Première dame et au lien d’amitié d’avec leur fils. Ce n’est pas tout, la belle fille du Président, donc épouse de Karim Keita se préparerait à se présenter aux élections communales qui pointent à l’horizon. Elle guetterait la mairie du district. A l’allure où vont les choses, l’actuel locataire de koulouba est entrain d’ériger autour de lui un château de paille dont l’effondrement pourrait entrainer le pire.

 

 

Le procès des généraux : du bluff ?

Plus d’un ont tout de même été surpris  par la vague d’arrestation opérée, dont les plus célèbres sont celles du général Amadou Haya sanogo et de certains magistrats. « Nul n’est et ne  sera au dessus de la loi », c’est le leitmotiv du président pour la justice. Il faut une justice équitable pour tout le monde. Le fait d’interpeller l’ancien président aujourd’hui en exil à Dakar pour haute trahison contre l’Etat est significatif.

 

 

Mais, ces faits ne sont  pas une fin en soi. Les généraux ATT et AHS doivent répondre devant la justice pour donner leurs versions des faits : comment, quand et avec qui ?

 

 

Car pour ATT, l’on sait que les faits ne datent pas seulement de 2012, ils sont aussi vieux que la 3ème république—l’incursion djihadistes au nord du Mali remonte en 1992 ; les rebellions sont devenues recrudescentes par ce que mal négociées et pétries sur le mensonge ;  la corruption, le favoritisme sont devenus les règles du jeu. S’il y a lieu de conclure, ATT a été mis devant les faits accomplis. Donc, le régime Alpha Oumar Konaré en est pour responsable et celui d’Amadou Toumani Touré pour coupable. Quant au général Sanogo, il est bien pris dans le piège des politiques. Son arrestation coupe court à beaucoup d’inquiétudes. Mais si on s’en tient à ce qu’il disait à propos de son procès « mon procès est aussi celui de la classe politique malienne », le film n’est pas encore fini.  Les autres arrestations se poursuivent  et les généraux qui avaient eu la grâce du pouvoir  pendant ce temps-là ne dorment presque pas. Pour le  juge Yaya karembé, le temps nous édifiera davantage, qu’il ne soit pas, lui non plus, emporté par ce flot. Que justice soit faite.

 

 

Pourvu que le déclic amorcé par le Président IBK ne voile pas la continuité d’une chimère.

 

 

Les promesses et les incertitudes

On est bien parti avec des promesses, des monts et cieux, un avenir radieux enfin le bonheur pour les maliens. Les promesses d’emplois, de bonne gouvernance et autres tiennent le peuple, mais de là, crier victoire est assez tôt. Les aides internationales annoncées sont conditionnées jusqu’ici au retour effectif à l’ordre constitutionnel. Nous y sommes presque. Les nombreux voyages à l’extérieur du Président IBK confirment sa détermination à y parvenir. Il pourra gagner le pari avec l’accompagnement de tout un chacun pourvu que l’engouement qui a valu à son choix le 11 Aout dernier ne soit pas mort né. Mais  n’oublions seulement pas que ce sont ainsi les conséquences d’une élection réussie à coup d’aide.

 

Si le chef de l’Etat a,  de son coté amorcé le changement, que le peuple qui l’a élu accepte d’en être l’artisan.

Source : Benjamin Sangala ( Fraternité africaine)

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3 COMMENTAIRES

  1. L’état c’est la continuité. Tu nous apprends rien en évoquant que c’est att comme si att n’avait pas achevé des chantiers d’Aok. Grand bien à vous ! Vive la république! Vive la démocratie !

  2. Interview exclusive d’IBK sur son programme économique et social.

    -Bonjour Monsieur le président et merci de nous avoir accordé cette interwiew exclusive sur votre programme économique et social pour le Mali.

    -Tout le plaisir est pour moi bonhomme, plaise à Dieu Inchallaaaa!

    – Monsieur le président, en sept mois de présidence, est-ce possible de connaître vos réalisations concrètes pour le Mali et/ou dans le Mali?

    -Oui bien sûr bonhomme!
    Par la grâce de Dieu “Alla Souba Ana Watalla”, j’ai pu faire le stade de Basket ball de L’ACI 2000 à Hamdalaye à Bamako!
    Ça fait quand même 5000 places et ça rigole pas.
    Et j’ai mis en garde le ministre des sports pour que ce joyau que j’ai réalisé ne se dégrade pas.
    J’y veille personnellement!
    Inchalla!

    -C’est peut-être un malentendu mais la salle de basketball de L’ACI 2000 c’est le PDES d’ATT…

    -Ah bon jeune homme?
    Autant pour moi alors, c’est plutôt la cité universitaire de KABALA!

    -C’est du ATT ça encore la cité universitaire de KABALA, monsieur le président IBK!

    -Du coup tu me mets en doute là jeune homme.
    Tu es sûr de tes infos?

    -Parfaitement sûr, monsieur le président!

    -Ah oui ce n’est pas KABALA, c’est l’hôpital de Mopti que j’ai inauguré hier.
    Ah oui ça m’a coûté de l’argent.
    J’ai dû taper sur la main de Karim et belle famille sinon ce ne serait pas finit à temps vu comment ça bouffe l’argent chez moi…

    -C’est encore du ATT ça, l’hôpital de Mopti, monsieur le président IBK.

    -Ah bonhomme t’es dur avec moi.
    Ah oui j’ai trouvé, c’est plutôt l’aéroport de Bamako Senou.
    T’as vu comment je suis en train de le construire avec satellites et tout?

    -L’aéroport de Senou c’est encore du ATT et un don du gouvernement américain du millenium Chalenge de 90 milliards de FCFA dont le coup d’état du 22 mars 2012 a fait perdre à tout le peuple malien. Il va falloir trouvé un autre bailleur de fonds pour finaliser les travaux.

    – Ah bon bonhomme?
    Mince alors!
    Donc on n’aura pas de sitôt un salon présidentiel ultramoderne à Senou?
    Oh purè!
    Attend je vais appeler le juge Karembé.

    Allo Karembé si jamais Sanogo est libéré tu me trouveras juste devant la porte du tribunal de la commune III.
    Il n’y a même pas Inchalla dans cela!

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