2013, une année fatidique. Elle frappe de plein fouets la classe politique malienne. Par la tenue des élections présidentielles et législatives. Deux élections, qui au final, ont dévié tous les pronostics qui se dégageaient avant la chute du pouvoir ATT par l’inattendue mutinerie perpétrée par des soldats de Kati, un 22 mars, avec à leur tête un certain capitaine Amadou Haya Sanogo.
Soumaîla Cissé de l’URD ou Modibo Sidibé des FARE, étaient cités l’un ou l’autre probable président, mais les résultats définitifs des présidentielles donnent vainqueur, Ibrahim Boubacar Keïta, président du RPM. Un dinosaure de la scène politique malienne qui était à un pas de sa retraite politique pas glorieux mais par un échec qui lui avait été affligé par ses adversaires politiques (ADEMA, URD, YELEMA, CODEM).
Cette page est bouclée. Par un salut fraternel du vaincu, Soumaila Cissé, au nom de la réconciliation nationale. Une vision allant dans le cadre de panser la plaie béante, qui était sur le point d’être gravement infectée, par la crise au nord du Mali et la confusion totale qui régnait à kati et dans la capitale quant à la conviction réelle des hommes forts du moment à tenir debout le Maliba en chute libre.
Oui, la réconciliation nationale. Cela faisait vibrer le cœur de tous les fils maliens sans exception aucune. Qui étaient dépassés par le soutien sans condition du monde entier à la cause du Mali. Mais…
Là où la rancœur frappe fort
Et pourtant, les choses étaient loin d’être unifiées, tirées au clair. Les élections législatives ! La revanche ne se fait pas attendre. Le parti au pouvoir, se met dans une position de destruction de ses adversaires politiques même ses alliés, au premier et deuxième tour des présidentielles.
Alors la jeunesse, récolte les frais d’avoir affiché sa conviction indépendance de la chose politique : ‘’Mettre les vieux à la retraite au profit de l’alternance générationnelle’’. Le slogan commun, à eux tous, vibrait fort et était en bonne voie. Mais son âge d’or fut si vite écourté. Le pouvoir leur coupe le souffle de diverse manière.
Moussa Mara, berné par un poste ministériel, qui selon des réactions pèsera lourdement sur son avenir politique. Et pourtant, il était censé être le seul à peser lourd face au parti RPM pour les législatives en commune IV. Cela compte tenu de ses résultats antérieurs contre IBK et aussi son élection à la tête de la mairie de cette même commune. Il n’en tient pas compte. Yeah Samaké, maire d’Ouelessebougou, un jeune politique qui verra son alliance disqualifiée des courses législatives à Kati pour des histoires. Et enfin Housseini Amion Guindo, le seul des jeunes leaders ayant fait chemin sans les vieux, qui aussi est forcément conduit vers la défaite illégale au deuxième tour des législatives dans la circonscription électorale de Sikasso. Un fief qu’il avait conservé au premier tour avec un écart considérable de plus de 12 000 voix de différence entre son alliance, CODEM-ADEMA-MIRIA et celle RPM-FARE-MPR. Mais la raison du plus fort a finalement tranché. Le pouvoir s’est dressé contre lui seul à Sikasso pour une histoire de revanche dont les faits remontent à 2007. L’année à laquelle, POULO claque les portes du RPM crée son association, Union pour le Développement de Sikasso (UDS) et ensuite son propre parti politique, La Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) en 2008.
Ainsi, de 2008 à 2013, leur (jeunes leaders) histoire politique se bute à un obstacle coriace. Et cinq ou dix ans, ils seront pilonnés. Que restera-t-il, après, de leur poids politique pour l’avenir ?
Des dinosaures disparaissent
Cette politique de chasse à l’homme pour quelle fin, fait trembler aussi le clan des vieux. Des dinosaures de la classe politique malienne tombent. Il s’agit bien de : Me Hamidou Diabaté, Koniba Sidibé, Adama Sangaré, Mountaga Tall, Me Kassim Tapo, Me Demba Traoré (sa vision des choses), Assarid pour ne citer que ceux-là. Leur défaite a véritablement surpris plus d’un. Des hommes qui pouvaient faire bouger les choses dans l’Assemblée Nationale compte tenu de l’expérience antérieure de certains au sein de l’AN et aussi l’influence d’autres sur d’autres fronts.
Des nouvelles des résultats définitifs des législatives annoncés par la Cour Constitutionnelle, donnent le parti au pouvoir largement en tête avec plus de 65 sièges. Il est suivi par l’URD, l’ADEMA. Et leur nombre de sièges ? Ironie du sort.
Ces résultats réconfortent bien aujourd’hui le président IBK, mais pour quelle fin ?
Boubacar Yalkoué