La communication politique a pour vocation d’aider à l’élection d’un candidat en favorisant le soutien de l’opinion publique avant et pendant une campagne électorale. Si nos hommes politiques ont une bête noire, c’est sans nul doute cet exercice. Pourtant, la moindre erreur en la matière peut être fatale et comme a pu le constater ces dernières semaines l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Keita, non moins candidat malheureux des élections présidentielles de 2002 et 2007.
Ses gaffes ne datent pas d’aujourd’hui. Etant Premier ministre lors de la crise scolaire dans les années 90, IBK a provoqué l’indignation générale en tenant un discours totalement maladroit: « Si vos enfants continuent avec les sorties intempestives, ceux dont leurs parents disposent des moyens, et qui étudient à l’étranger viendront vous gouverner comme nous sommes en train de le faire » avait-il jeté à la figure des parents d’élèves.
Et cela a naturellement répercuté sur sa popularité, deux ans après, c’est à dire, en 2002. IBK était présenté un candidat de l’establishment. Cinq ans après, lors de la campagne présidentielle de 2007, IBK a, à la télévision nationale, au lieu de tenter de convaincre les Maliennes et les Maliens avec son projet de société, s’est attiré finalement l’apathie des électeurs notamment ceux qui ont bénéficié des réalisations du président sortant en revendiquant la paternité des « Les logements sociaux, les ponts »
Une maladresse de communication du président du RPM fut la lecture avaient malencontreusement, dans un communiqué de presse au journal télévisé, d’une condoléance à la famille du président de l’Adema-PASJ seulement évacué en France à la suite d’une attaque vasco-cérébrale.
Et le dernier gaffe et certainement le plus grave est celui qu’il a commis il y a quelques jours en tentant de défendre son camarade, le président ivoirien, Laurent Gbagbo qui « n’a aucun sang Maliens sur les mains ». Une maladresse qui a vite soulevé un grand tollé et la colère des Maliens vivant en Côte d’ivoire et les associations des Maliens rapatriés de ce pays, qui après dénoncé et critiqué sa prise de position, projettent d’organiser une marche de protestation contre lui dans les semaines à venir. IBK risque gros avec cet énième dérapage car il s’aliène la sympathie de la communauté malienne la plus importante à l’étranger avec plus de 3 millions de personnes. Pour 2012, il a déjà besoin du service d’un psy en communication.
B.B.Cissé
Des erreurs de communication à outrance
Avec son charisme et sa rigueur présumée, Ibrahim Boubacar Keita, en dépit de la dégringolade de son parti sur l’échiquier politique national, fait indiscutablement partie du lot des grands favoris de la course de Koulouba 20012. Mais, le hic est que l’ancien Premier ministre a un sérieux problème de communication avec la multiplication de bévues. S’il tient à monter à Koulouba, il lui faut impérativement soigner ses interventions publiques.