Un géant aux pieds fragiles. C’est ce que disent certains observateurs, à propos du Rassemblement pour le Mali (RPM). Le parti d’IBK envisage, toutefois, de participer aux futures élections présidentielles. Dans l’espoir de gagner.
A la faveur d’une conférence de presse, organisée la semaine dernière, les leaders du RPM ont réaffirmé leur volonté de s’aligner dans les startings -blocks pour la présidence de
Pour y arriver, IBK, doit compter sur une formation politique, assez solide. Mais surtout, sur sa capacité de mobilisation. Tel ne semble pas être le cas. Nombre d’analystes de la scène politique nationale indiquent que le RPM n’est plus que l’ombre de lui-même. Loin de son rayonnement de 2002, au lendemain de sa création.
A cette époque, IBK, présenté comme la victime expiatoire de la « trahison –Adema » avait le vent en poupe. Son parti avait de nombreux sympathisants. Et pouvait compter sur une jeunesse animée d’une grande force de mobilisation. On est loin de ces moments fastes pour le RPM. Entre –temps, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Woyo wayan ko. Aujourd’hui, le capital de sympathie du parti, a, énormément, baissé. La côte de popularité de son président ne cesse de baisser. Le parti compte moins d’élus que par le passé. Il n’est pas représenté au gouvernement. Ses cadres sont au chômage technique, virés de l’administration à cause de leur ligne politique. Conséquence : les militants se démobilisent de plus en plus. Les récentes élections législative et municipale ont démontré que le parti d’IBK, n’est pas au mieux de sa forme.
Mais IBK croit en son étoile. Qui, selon lui, brillera tôt ou tard sur la colline du pouvoir. Un jour, les portes de Koulouba s’ouvriront grandement pour lui. Mais IBK ne dispose plus d’un appareil politique, pour réaliser ses ambitions. Le RPM, à l’heure actuelle, ne peut hisser IBK au sommet de l’Etat. Croire le contraire, c’est refuser de regarder la vérité en face.
Aimé
IBK, leader du RPM
Intitulée « Quel Etat, ici et maintenant ? », l’ancien Premier ministre a, dans une tribune libre publiée lundi dernier dans les colonnes de notre confrère « l’Indépendant », mis le doigt sur le « mal malien ».
Réputé, comme l’un des meilleurs chefs de gouvernement que le Mali aient connu, IBK pose le diagnostic. Avec le franc –parler et la sincérité qu’on lui connaît. Selon lui, ce « mal » trouve son origine dans « l’affaiblissement de l’Etat, la dilution de sa pertinence et l’extinction subséquente de son autorité ».
Contrairement à la plupart de ses voisins, le Mali avance à… reculons. Ceci s’explique, selon Ibrahim Boubacar Keita, par l’absence de l’autorité de l’Etat. D’où la nécessité de lancer le débat sur la question de « l’Etat, ici et maintenant ».
Présentée, en janvier 1999 à Dakar, au colloque du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste sur le thème « Gouvernance et cohésion sociale », cette communication du leader du Rassemblement Pour le Mali (RPM) revêt une portée, hautement, patriotique. Car, elle pose la légitimation (pas la légitimité, nuance !) et l’aptitude de notre Etat à gérer les ressources publiques et nos institutions dans l’intérêt de nos populations.