IBK face à la crise du nord malien : La désillusion !

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Ceux parmi nous, au pays qui pensent être conscient de la gravité de la situation, se rendent encore mieux à l’évidence, lorsqu’ils sont au parfum de la compréhension des nôtres à l’étranger. Nous venons de loin de loin certes, mais aussi, sommes-nous au bord d’un précipice jamais vu. Le Mali d’Ibrahim Boubacar Kéita doit ouvrir les yeux, s’il ne voit rien (il est à craindre que c’est le cas) alors il doit seulement écouter et suivre ceux qui ne veulent pas nous précipiter dans le gouffre, et qui tiennent au Mali.

 

Ibrahim Boubacar Keïta« IBK ne veut toujours pas comprendre qu’il n’est qu’en ‘’présidence surveillée », c’est le titre, pas ironique de ‘’La Dépêche Diplomatique’’, du 5 février 2014.  Cinq mois après avoir prêté serment (4 septembre 2013), le Président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) n’aura déçu que ceux qui avaient des illusions. La rupture, ce n’est pas lui, écrit La Dépêche Diplomatique

 

 

Ainsi poursuit- il : IBK, promu président de la République du Mali par la grâce de l’opération « Serval » et confirmé dans la fonction par une élection présidentielle sans surprises, a donc tiré un trait, dès lors qu’il était installé à Koulouba, sur la réalité de la situation malienne. A propos de réalité de la situation, ne journaliste ne s’y trompe pas. Cette réalité contenue dans l’accord signé à Ouagadougou le mardi 18 juin 2013. Dont IBK n’était pas signataire mais qui l’engage clairement et absolument puisque c’est cet accord, signé par tous les acteurs de la « crise malo-malienne » et les représentants de la « communauté internationale » partie prenante dans sa résolution, qui a permis l’organisation de la présidentielle du 28 juillet /11 août 2013.

 

 

Un caillou dans sa chaussure présidentielle

Or, chacun savait que IBK voulait ardemment accéder à cette fonction mais n’entendait pas, pour autant, se soumettre aux contraintes internes (les groupes armés installés au Nord-Mali) et aux contraintes externes (la Cédéao et la « communauté internationale » à commencer par la France) qui lui avaient permis de conquérir le pouvoir. Illusion : il pensait chausser tranquillement les mocassins de grande marque de son prédécesseur, Amadou Toumani Touré (ATT), afin de parcourir le Mali, l’Afrique et le monde avec l’étiquette de président de la République. Or, il y a dans sa chaussure présidentielle un caillou dont il aura bien du mal à se défaire et qui va l’obliger à claudiquer, et peut être même à chuter, s’il ne se résout pas à l’ôter.

 

 

L’Afrique adore organiser des sommets auxquels les chefs d’Etat des pays membres se rendent en délégation fournies qui les obligent à louer des avions ou à en emprunter. IBK s’est rendu au dernier sommet de l’UA, à Addis Abeba (24-31 juillet 2014), dans un aéronef prêté par le roi du Maroc, Mohammed VI, qui dispute le parrainage du Mali à son « frère ennemi », l’Algérie. Et pendant ce temps-là, l’opération « Serval » et la Minusma s’efforcent de remettre de l’ordre dans le Nord-Mali tandis que l’UE s’est attelée à donner une capacité défensive (à défaut d’être offensive) à l’armée nationale malienne. Ce qui n’empêche pas IBK de penser qu’il est un chef d’Etat souverain dans un pays souverain.

 

 

Appelé à prononcer la motion de remerciements à la fin de la conférence de l’UA (la première à laquelle il participait en tant que chef d’Etat), IBK s’est montré redevable à l’Afrique (particulièrement au Tchad et à la Cédéao) et à la « communauté internationale » (particulièrement non pas à la France – qu’il n’évoque pas – mais à François Hollande qu’il appelle d’ailleurs tout simplement François) de pouvoir être là où il est après le « calvaire » et la « descente aux enfers » du Mali. Pour autant, c’est le silence radio complet sur l’évolution de la situation dans le pays et ses perspectives.

 

 

Or, le passé du Mali chacun le connaît : la « guerre » déclarée par le MNLA à Bamako ; le coup d’Etat militaire contre ATT ; la médiation de la Cédéao menée par le Burkina Faso afin de ramener le pays dans une norme constitutionnelle acceptable ; l’intervention militaire française avec le soutien des Tchadiens ; la négociation à Ouagadougou avec les différents acteurs de la crise ; les élections présidentielle et législatives, etc. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le devenir de ce pays. Et l’observation de sa capacité à « gérer la crise ».

Malheureusement, le sentiment qui domine est que IBK fait comme si la crise était derrière lui et que son élection à la présidence avait, d’un coup de gomme, fait disparaître les causes internes et externes qui avaient provoqué le chaos. Mais IBK peut bien cacher sous un buvard les « pâtés » de l’histoire récente malienne, ils remontent, inexorablement, à la surface.

 

 

Dans son dernier rapport trimestriel, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est dit « vivement préoccupé par les conditions de sécurité précaires qui règnent dans le Nord du Mali et notamment par la recrudescence des attaques terroristes ». Il a noté l’absence de fonctionnaires, y compris de responsables de services techniques essentiels, les insuffisances en matière de policiers, de gendarmerie et de garde nationale, le manque de tribunaux, de prisons, de bureaux, de logements, les insuffisances de l’administration pénitentiaire, etc.

 

 

Et, du même coup, il a « engagé le gouvernement malien à mettre en place un cadre de concertation associant l’ONU et la communauté internationale, conformément aux dispositions de la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et de l’accord préliminaire [signé à Ouagadougou le 18 juin 2013] pour accompagner le processus ouvert de pourparlers et de négociations avec les parties signataires de l’accord ».

 

 

Chacun sait que c’est là que le bât blesse. Elu massivement à la présidence, disposant d’une majorité aux ordres à l’Assemblée nationale présidée par une personnalité (si tant est que le mot ait un sens pour l’occasion) atone, avec un chef de gouvernement dont on se demande de quel gouvernement il est le chef, IBK entend prendre le large. Et, du même coup, il va chercher ailleurs que dans la nébuleuse des acteurs de la gestion de la crise (ONU, Cédéao, France, etc.) des soutiens à sa vision strictement malienne de la résolution de la crise. Principale étape : Alger. Sa diplomatie a été en retrait sur le dossier malien dès que l’armée française est intervenue dans le Nord-Mali, ce qu’Alger voulait éviter.

 

 

Les Algériens n’entendent pas voir Paris se balader sur sa frontière Sud et mettre le nez dans leurs trafics locaux, y compris avec des groupes « terroristes » en réserve. Et puis, il y a eu « l’affaire In Amenas », douloureuse pour la bureaucratie algérienne dont l’existence est liée à la rente pétrolière et gazière. Bamako joue la carte algérienne pour dégager en touche la médiation menée par la Cédéao via Ouagadougou. Jugée trop en connexion avec le MNLA et Paris. IBK était d’ailleurs à Alger le jour où devait se signer le nouvel accord de défense franco-malien. Reporté du coup à une date ultérieure. Face à l’imminence de cet accord, Alger avait « mis les petits plats dans les grands ». Mais sans parvenir à rassembler tous les protagonistes de la crise. En d’autres temps, les Algériens ont joué la carte des dissensions au sein des groupes armés ; aujourd’hui, les « exclus » du jeu diplomatique algérien n’entendent plus jouer la carte de l’inclusion.

 

 

Alger peine ainsi à imposer sa médiation alors que Mohammed VI s’efforce, lui, de mettre la main sur le Mali, le grand voisin du Sud de son « frère ennemi » algérien. Le roi du Maroc y a passé une semaine, en septembre 2013, lors de la prestation de serment de IBK ; cette proximité entre Rabat et Bamako irrite Alger. Pour contrebalancer l’influence marocaine, les Algériens ne peuvent pas se couper de la médiation burkinabè ; il leur faut « ménager la chèvre et le chou » et « ne pas lâcher la proie pour l’ombre ». On ne s’étonne donc pas de voir le très habile ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Y. Bassolé, séjourner à Alger quand il le faut.

 

 

Ibrahim Boubacar Keïta s’est déplacé à Addis Abeba avec son épouse, Aminata Maïga Keïta, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, le ministre du Développement rural, Bokary Téréta, et plusieurs membres de son cabinet.

Jean-Pierre BEJOTLA Dépêche Diplomatique

 

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1 commentaire

  1. La feuille de route Kassin pour le nord!

    1. Définir clairement les modalités concrètes de la décentralisation telles que arrêtées par les états généraux de la décentralisation tenus à Bamako.

    En y précisant clairement les compétences, les prérogatives et les ressources à transférer aux communes décentralisées urbaines et rurales avec à la clé des exigences de résultats sur le plan du développement économique et social.

    RESPONSABILITÉ RIME AVEC RENDRE COMPTE!

    Cela passe par:

    a) une redéfinition des rôles dans la chaîne de gouvernance:

    -Le rôle des gouverneurs et des préfets dans la gouvernance décentralisée

    -Le rôles des maires et des élus locaux.

    -Le rôles des chefs coutumiers

    -Le rôles des leaders d’opinions

    -Le rôle des ONG et associations

    -Le rôle des organisations féminines

    -Le rôle de la jeunesse

    -La place de armée malienne dans les communes décentralisées et la nouvelle carte militaire pour le nord du Mali et pour les 100 prochaines années.

    b) La définition claire de la politique sécuritaire du pays et sa déclinaison dans les communes décentralisées du pays eu égard aux menaces permanentes erratiques et imprévisibles sur la stabilité et la sécurité du Mali.

    c) La définition claire des modalités de coopérations des communes décentralisées avec l’extérieur et particulièrement les pays limitrophes.

    d) La place et le rôle des services de sécurités et du renseignement du pays.

    e) La relecture du code pénal et du code de procédure pénal du Mali eu égard aux agissements des voyous armés au nord du Mali

    f) La place et le rôle des juridictions du pays au nord du Mali dans le combat contre l’insécurité et le banditisme armé et les trafics de stupéfiants

    g) La place des médias publics et locaux dans la gouvernance décentralisée

    h) La place et le rôle des écoles publiques et privées dans la sensibilisation et l’information aux exigences d’un état de droit et du caractère intangible de la forme républicaine de l’Etat malien un et indivisible.

    i) La place et le rôle des communes décentralisées dans l’éducation des masses populaires aux valeurs de la république du Mali.

    2. Réunir à Bamako tous les chefs coutumiers, élus locaux, membres de la société civiles et leaders d’opinion pendant un séminaire d’un mois pour expliquer de fond en comble la nouvelle politique de décentralisation dans ses aspects de la gouvernance décentralisée (compétences, prérogatives, relations entre institutions, ressources transférées aux structures décentralisées, obligation d’éducation et de sensibilisation, droits et devoirs dans la république, modalités de coopération extérieure, aspects sécuritaires, aspects juridiques et pénaux de la gouvernance décentralisée etc).

    Une fois les leaders locaux formés à la gouvernance décentralisée, il faut définir un calendrier et un chronogramme de transferts des compétences et des ressources.

    Une structure de contrôle des transferts et de l’avancement de la feuille de route de la décentralisation poussée doit être mise sur place.

    L’aspect sécuritaire et économique doit faire l’objet d’un Observatoire National de la gouvernance décentralisée.

    Le dialogue inclusif demandé par l’ONU ne doit être fait qu’avec les leaders locaux formés par la république du Mali à la gouvernance décentralisée telle que définie et mise sur place par le Mali.

    Les propositions d’amélioration de cette gouvernance décentralisée doivent être adressées à l’Observatoire National sur la gouvernance décentralisée, constitué à cet effet et logé à l’Assemblée nationale du Mali.

    Tous les autres groupes armés et organisations ou associations parallèles n’ayant pas été prévus dans la gouvernance décentralisée est un ennemi de la république à combattre comme tel jusqu’au dernier sans autre forme de procès.

    LA CONFUSION EST LA PIRE ENNEMIE DE LA RÉPUBLIQUE

    L’action militaire et judiciaire doit être permettante tant que des menaces du banditisme armé sévit sur le territoire malien.

    LE MINISTRE DE LA DÉFENSE DOIT MENSUELLEMENT PRÉSENTÉ UN RAPPORT SÉCURITAIRE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE SUR LA SÉCURITÉ DANS NOS COMMUNES DÉCENTRALISÉES!

    C’est une soupape de sécurité, car on n’est jamais prudent!

    Aucune négociation ne doit être faite avec aucun groupe armé illégal au Mali.

    À cet effet il faut déchirer, toute de suite et maintenant, l’accord préliminaire bidon de Ouagadougou du 18 juin 2013, parce qu’il ne sert à rien.

    C’est un nid de banditisme armé et rien d’autre.

    L’ONU s’en sert pour se donner de la valeur sinon elle sait mieux que nous que c’est du caca nerveux.

    Une attaque armée contre un symbole de l’état malien doit être requalifiée juridiquement en crime imprescriptible contre le peuple malien et punie d’une peine de condamnation à mort par pendaison.

    La guerre contre le banditisme armé et les rébellions armées doit être la raison d’être de l’armée malienne (qui doit pour refroidir l’ONU et sa bêtise, sans tarder renouer une dense coopération militaire avec la Russie et la Chine) dont la présence doit être multipliée par 100 au nord du Mali pour les 100 prochaines années.

    QUI VEUT LA PAIX AU MALI APPLIQUE SCRUPULEUSEMENT CE QUI PRÉCÈDE.

    Wa salam!

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