Face aux crises que traverse notre pays, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), président du Rpm et candidat à l’élection présidentielle, a animé une conférence de presse, le mardi 3 Avril 2012, à son domicile. Lors de cette rencontre, il a admis que la Cedeao est dans son rôle, mais les sanctions sont trop dures.
C’est un IBK apparemment abattu qui s’est entretenu avec les hommes de média sur les saccages, vandalismes et pillages qui règnent en maître dans notre chère patrie, créant la confusion et la désolation. IBK dira que l’impasse que le Mali traverse donne l’impression que le pays a été livré. « En aucun moment, aucun Malien n’avait imaginé un tel désastre pour le pays. Alors, le temps est venu pour chacun de nous pour un dépassement de soi. Nous refusons d’accepter la situation comme une fatalité. Car nous refusons de céder un pouce de notre territoire à qui que ce soit », a martelé IBK. «Même s’il restait un seul Malien sur terre, ce dernier doit se battre pour défendre l’intégrité territoriale » a-t-il soutenu. Cela, tout en espérant qu’on n’arrivera pas à ce stade. Au Mali, poursuit Ibrahima Boubacar Keïta, nous avons toujours dit non à l’indigne et l’amputation du pays n’en demeure pas moins une humiliation.
Parlant du maintien des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), il dira que celle-ci est dans son rôle. Car, explique-t-il peu importe le motif, aucun coup de force n’est accepté au monde à l’heure actuelle. Mais toutefois, compte tenu de la situation, affirme le candidat du Rpm, la rudesse de cette sanction a secoué tout le Mali.
En ce qui concerne l’incompréhension et la diversion de l’opinion nationale, notamment de la classe politique, le conférencier en appelle à l’unité. Il précisera que l’heure doit être au regroupement et non aux petites considérations et calculs individuels afin de convenir d’une sortie de crises. Pour ce faire, indique IBK, nous avons besoin de la communauté internationale aujourd’hui plus qu’hier. En attendant d’avoir une réponse favorable de la communauté internationale, le conférencier a suggéré de mettre en état de défense l’armée nationale afin qu’elle puisse défendre ce qu’elle peut défendre. Cependant, il déplore l’immobilité de l’armée malienne. «Malheureusement, le drame est que le Mali n’a pas d’armée mobilisable » a-t-il regretté. Partant, il affirmera que seul un pouvoir légitime nous permettra de sortir de l’ornière.
S’agissant du véritable blocage de la situation, c’est-à-dire le retour à l’ordre constitutionnel, IBK dira que l’application stricte de la constitution dans les conditions pareilles pose problème. Car, s’interroge-t-il, si le président de l’Assemblée nationale qui doit assurer l’intérim pendant au maximum 40 jours pour organiser des nouvelles élections, ne parvient pas à faire cela en temps imparti, que faudra –t-il faire? A l’entendre, il est impérieux de faire l’union sacrée au tour de l’essentiel, car pour lui, il serait difficile, voire impossible, de pacifier le pays en 40 jours et organiser les élections.
Oumar KONATE