Changement “. Ce seul mot doit résumer le bréviaire que le nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, doit se donner durant son quinquennat. Seulement, tout le monde ne conçoit pas tous les contours de ce concept. Moussa Mara du parti YELEMA (changement) ne dira pas le contraire. Certes, les Maliens ont majoritairement souhaité le changement mais tous n’en mesurent pas la portée.
D’abord, les habitudes ont la vie dure. IBK aime à dire qu’elles sont tenaces. «Chassez le naturel, il revient au galop!» Certains acteurs politiques et des hauts cadres de l’administration s’offusqueront de voir les exigences du changement les frapper de plein fouet. Avec par exemple la fin des marchés de gré à gré non réglementaires, des exonérations fantaisistes à des opérateurs économiques, l’amorce d’une lutte farouche contre la corruption sous toutes ses formes, des contrôles inopinés de la présence physique des fonctionnaires à leur poste de travail vont faire tomber des têtes, certains ” amis ” du président seront refroidis dans leurs ardeurs.
Lorsque le nouveau gouvernement ne comportera que très peu de ceux qui ont déjà fait leur preuve à la tête de l’Etat, les applaudissements en faveur du nouveau chef de l’Etat baisseront d’ampleur. Et si IBK, réaffirmation de l’autorité de l’Etat oblige, venait à déclarer la guerre aux circuits d’argent sale et que l’argent se raréfie, pourra-t-on l’aduler ? Ne pas le faire comme aujourd’hui c’est oublier qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Et c’est cela qui fait que le désir de changement est une épée à double tranchant. Le président Macky Sall vient de le vérifier. La demande sociale forte peut-elle être atténuée par le nouveau Premier ministre Aminata Touré ? C’est la question dont la réponse inspirera IBK à maintenir le cap en ne décevant pas la soif du changement de son peuple.
Même si l’on ne change pas une équipe qui gagne, le besoin de sang neuf peut le susciter. Si cela se réalise, les laudateurs seront déçus. IBK doit se le prendre pour dit. Bon vent, président !
Bruno D SEGBEDJI
IBK pourra bien faire ce changement. Il faut qu’il inscrive dans son agenda qu’il ne fera pas deux mandants.Mais un très bon mandat durant lequel il va bien nettoyer même au sein de sa propre formation politique. Il doit frapper dur sans pitié sinon comment comprendre que des fonctionnaires maliens roulent dans des 4×4 de 50 millions de FCFA avec des villas de 125 millions. Ils doivent rendre compte et les restituer.
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