Elu avec une victoire sans précédent dans l’histoire de la jeune démocratie de notre pays, Ibrahim Boubacar Keita, qui devient du coup le président le mieux élu de l’histoire démocratique de notre pays, doit répondre à des attentes latentes d’un peuple meurtrie et qui veut y croire. Cependant, toutes les attentes de ce peuple ne peuvent être résolues d’un coup, il va falloir de la patience, surtout beaucoup de retenue. Il faut aussi continuer de croire en l’homme et à son équipe, qui, certainement, ne ménageront aucun effort pour être à la hauteur des attentes légitimes du peuple. Il faut croire que le nouveau Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita et son Gouvernement, ont du pain sur la planche, tellement les attentes du peuple sont nombreuses et ses marges de manœuvres très étroites. Les attentes sont très nombreuses et ont pour noms : restauration de l’autorité de l’Etat, l’indemnisation des victimes de guerre, la promotion des compétences, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le combat contre chômage, les soins pour l’école, le développement de tous les secteurs d’activités de l’économie, entre autres. La restauration de l’autorité de l’Etat, car dans les décennies passées, l’autorité de l’Etat est clouée au sol. L’incivisme, le favoritisme, le clientélisme, l’affairisme, bref le laxisme des plus hautes autorités érigé en mode de gestion, qui a amené le peuple à ne plus croire aux politiques, à ne plus les respecter.
D’ailleurs c’est ce laxisme et ce favoritisme qui ont contribué à désarticuler et à désintégrer notre armée nationale. Armée qui est devenue le refuge de tous les repris de justice et autres rebuts sociaux.
C’est également à cause de ce laxisme que des bandits armés venant de la Libye et accueillis avec le gîte et le couvert se sont emparés de plus des 2/3 du territoire national avec leurs amis faux djihadistes et narcoterroristes de tout acabit qui représentent tout ce que la civilisation a de plus répugnant. Aujourd’hui, grâce au concours de pays amis, le Mali a retrouvé son intégrité territoriale du moins de façon officielle. Le président IBK a promis un grand forum autour de ces rébellions cycliques. Il le fera, le peuple l’a choisi pour cela. Il n’a pas droit à l’erreur; il faut en finir avec ces soulèvements récurrents de certains touaregs dans le nord du Mali. Il a des préjugés favorables, car son sens de l’autorité, son caractère ferme, sa maîtrise du sujet et l’angle par lequel il l’aborde, plaident en sa faveur. Le peuple y croit. Et cela devra être l’un de ses plus grands projets avant fin 2013. L’école, parce qu’elle est l’un des secteurs les plus malades de notre pays. Maladie qui a débuté depuis le moment où le tout nouveau président élu présidait aux destinées de la primature. De ce jour à aujourd’hui, que de déceptions, que de générations sacrifiées. Là également, le peuple l’attend. Il se doit de répondre avec efficacité pour assurer une relève performante pour le devenir de ce pays. Le connaissant, on peut à ce niveau également lui accorder les faveurs de nos préjugés.
Fonctionnaires milliardaires
La corruption et la délinquance financière constituent certainement le secteur où, IBK et son Gouvernement vont s’illustrer de la plus belle des manières. En effet, les caisses de l’Etat ont assez saigné et le peuple a certainement choisi IBK pour son sens de l’autorité et du respect de la chose publique. Dans son discours d’investiture, il l’a encore affirmé; ça va être de la tolérance zéro pour tout le monde. Toute chose qui a renforcé la confiance du peuple en lui pour qu’il assainisse les finances publiques et empêcher le phénomène des Fonctionnaires milliardaires.
Vu le profil du Premier ministre, en la personne de Oumar Tatam Ly, qu’il a proposé aux maliens, il y a lieu de lui accorder encore une fois la confiance dû à un Président œuvrant pour le bonheur des maliens. Ce technocrate a tout l’air d’un homme du sérail, ayant les mêmes caractéristiques que son président IBK. Le sens du travail bien fait, la rigueur et le respect de la puissance publique, donc de l’Etat tout court. Le peuple y croit, nous aussi. Le chemin est long, donc il faudra de la patience chez le peuple, de la conviction, de la volonté dans les actions chez le nouveau Président et son équipe dont les efforts ne sauraient s’apprécier que dans le moyen et le long terme.
Harber Maïga
