Nous ne défendons pas les médias français qui sont suffisamment grands et autonomes pour se défendre. Nous savons qu’en France comme ailleurs, que cette noble profession de journalistes peut être corrompue. Nous disons juste qu’il est temps pour IBK et ses sbires de se réveiller enfin. Qu’ils soient enfin modestes et honnêtes. Ils n’ont ni le savoir ni l’intelligence de tromper la terre entière. Il est temps pour eux de faire leur mea-culpa.
Le journal français l’Express a rapporté cette citation dite à propos d’IBK et qui le sied à tout point de vue : “Sa force, grince un déçu, c’est de savoir mentir les yeux dans les yeux.” Sans mentir les yeux dans les yeux, quel talent ! IBK se croit fort et très intelligent. Il est sans modestie parlant de lui-même, de sa famille, de sa belle-famille et de sa vie passée en France. À l’écouter, on croit souvent qu’il est descendant du baron Haussmann. Après tout pourquoi pas ? Cela a pour lui le malheur de lancer à sa trousse les journalistes français généralement plus rigoureux et mieux formés que lui. Les hommes de média en France veulent presque tous relever des défis. Ils sont dans une compétition frénétique. Plus on essaie de se faire voir, plus ils sont curieux. Les soubresauts du septentrion ont fini par les engager.
L’occupation du Nord
Les crises des régions du Nord occasionnées par les narco-trafiquants fainéants du MNLA ont poussé beaucoup de journalistes à s’intéresser au Mali. Il est vrai que depuis les prises et les libérations d’otages effectuées dans ces zones, pour les journalistes les plus tatillons, le Mali est un enjeu. Par la suite, l’opération Serval aujourd’hui Berkhane a poussé un dernier carré de talentueux journalistes à se préoccuper du Mali. Après tout, la France y a perdu des hommes et engloutit encore des millions d’euros pour les hommes et le matériel (salaires, primes, achats et entretiens de matériels).
Qui de sérieux et de patriote ne s’inquiétera-t-il pas d’où va son impôt, l’argent de sa patrie ? Il se trouve que des juges français enquêtent sur Tomi Michel. Par voie d’incidents, en écoutant Tomi Michel, les juges français ont écouté IBK et Aly Bongo, président du Gabon. Les liens mafieux furent établis entre IBK et Tomi Michel. Ce n’est pas le journal le Monde qui a présenté IBK à Tomi Michel. Où est le complot ? IBK avait promis une plainte contre le journal le Monde, nous l’attendons. Combien d’autres Tomi Michel sont avec IBK ?
Le site internet Mediapart a juste mis en ligne le contenu des écoutes entre IBK et Tomi Michel. Où est la conspiration ? Si IBK est excité à l’idée d’avoir comme cadeaux, une veste, une paire de lunettes, bien sûr, c’est la faute à la terre entière. Le péché originel. Mais non celle d’IBK. Un peu de décence pour misérables justiciers d’un IBK pris à la gorge. Si par la suite, il est écrit : «IBK est cerné par des juges anti-corruption», c’est la faute du journal Mediapart. Depuis quand les juges en France ont-ils un maître ?
Sur le «bilan décevant» d’IBK. Ce n’est pas le journal français Libération qui est à la base de l’insécurité en plein jour dans Bamako. Ce ne sont pas les journaux français qui ont surfacturé l’avion présidentiel. Ce ne sont pas les journaux français qui sont responsables de l’engrais frelaté qui empoisonne nos sols, encore moins auteurs et complices de la surfacturation des tracteurs.
Si les investisseurs autres que miniers ne se bousculent pas au Mali, ce n’est pas la faute de l’hebdomadaire français le Point, qui a vendu grassement à nos hautes élites insouciantes 4 pages de publicité. Le journal vend ses pages publicitaires, il ne peut obliger aucun investisseur à investir. IBK doit comprendre qu’il n’a aucun moyen pour contrecarrer la presse française surtout soucieuse de l’argent public français et de la déferlante du flux migratoire qu’occasionnerait une éventuelle déstabilisation du Mali, pays au cœur de l’Afrique Occidentale.
IBK doit comprendre qu’il n’a pas la vertu de son côté. Que les journalistes occidentaux ont les moyens humains et financiers pour décortiquer tous les flux financiers, de consulter les cadastres pour comprendre à qui appartient tel ou tel appartement en France et au Canada. Suivez mon regard.
IBK doit comprendre qu’il n’a pas des hommes de talent à la plume rare, capables de le défendre face à des professionnels aguerris. La seule issue qui reste à IBK, qui fera que nul ne pourra l’atteindre, c’est d’être honnête dans sa gestion de la chose publique. Or, cela est pour notre malheur commun un exercice quasi impossible. C’est comme si l’on demandait à un crapaud de planer au firmament. De cela, depuis que le monde est monde, il en a jamais été question.
Descendre sur terre
IBK, à quand la déclaration publique de vos biens ? Un journal français a pu titrer, montrant en page Une la photo de Sarkozy, alors président en exercice : «Cet homme est-il fou ?» Croyez-vous cher président que pareille presse vous épargnera ? Pensez-vous qu’une presse qui titrait, il y a quelques jours, s’agissant de Mme Dominique Folloroux, une Française, femme du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara : «La fortune tombée du ciel d’une Française d’Afrique». Croyez-vous une seconde que cette presse vous épargnera –vous- IBK ?
Il est temps, cher président, de cesser, d’arrêter, d’entretenir les obséquieux, les encenseurs, les gueux, les courtisans, les serviteurs, les flatteurs, les adulateurs, les complaisants, les flagorneurs et autres petites gens vivant de bassesse et d’intrigues au prétexte de vous aider. De grâce, interrompez de nourrir ces niamakalas (hommes de caste) des temps modernes. Gérer très bien, vous serez intouchable.
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr