IBK, nos espoirs déçus seront-ils perdus ?

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IBK désavoue la compagnie des griots et des masseurs de pieds
Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita

Depuis 10 mois que le président IBK dirige imprévisiblement le Mali, les maliens épris de justice et d’équité se détournent peu à peu de l’homme. Cette déception grandissante n’est causée que par les tergiversations de ce président qui a été porté au pouvoir par une majorité écrasante du peuple.

 

Les belles phrases ne sauraient combler les attentes d’un peuple.

 

Il est une évidence absolue que l’espoir suscité par l’élection d’Ibrahim Boubacar KEITA comme Président de la République est loin de la voie de satisfaction du peuple malien.

Toutes celles et tous ceux qui connaissent la vie politique malienne conviendront avec nous qu’il y avait 4 candidatures sérieuses (au sens de l’emporter) lors de la présidentielle passée.

 

Premièrement IBK homme de sérail a passé 6 ans et 10 jours comme Premier ministre, chef du parti majoritaire ADEMA pendant presque 5 ans. Et, par la suite, il fut Président de l’Assemblée Nationale durant 5 ans, sous le premier mandat d’ATT. Il a prouvé par son année blanche 1993-1994 qu’il avait de la poigne. Par sa perspicacité et sa pugnacité à la primature, il a eu le temps de s’ancrer politiquement et méthodiquement dans la mentalité collective des maliens.

 

Deuxièmement Soumaila CISSE l’enfant de Niafunké, fut Directeur de l’ACI (Agence de Cession Immobilière), Secrétaire Général de la Présidence, Ministre des finances et super Ministre de l’Équipement et des Transports. Il a été le challenger d’ATT lors de la présidentielle de 2002 pour le compte de l’ADEMA, le parti du président KONARE.

Battu en 2002, Soumaila a été par la bénédiction d’ATT désigné Président de la Commission de l’UEMOA. Ce qui lui a permis d’avoir une carrure internationale.

Pendant ce temps, l’ancien Premier Ministre Younoussi TOURE veillait aux destinées de sa formation politique l’URD, deuxième parti du MALI. Il faut reconnaître que Younoussi a été correct avec Soumaila.

 

Troisièmement Modibo SIDIBE Depuis le coup d’état du 26 mars 1991 ayant porté ATT au pouvoir et jusqu’au 22 mars 2012 la chute d’ATT,   Modibo et sa famille ont profité du Mali.

Sa sœur fut Ministre, son grand frère Premier Ministre pour mieux diviser l’ADEMA et, ainsi, faciliter le retour d’ATT. Ce qui fut fait.

Modibo fut à son tour Premier Ministre. Si ATT n’avait pas été renversé, Modibo avait 99,99 pour 100 de chance d’être Président du Mali. Mais, dans les cieux, il était écrit, quelque part, qu’un certain SANOGO passerait par là.

 

Quatrièmement Dramane DEMBELE L’homme en lui même est insignifiant politiquement même s’il a été Directeur national de la géologie et des mines et à ce titre devenu très « riche ». Sa chance résidait essentiellement dans son parti l’ADEMA.

 

Parmi ces 4 candidats le meilleur était certainement IBK. C’est lui qui a dit non à l’accord d’Alger, c’est lui qui a répondu à l’intimidation de la SUISSE, lors de la mort de son Consul Jean Claude BERBERA, que le Mali n’entend obliger aucun partenaire à continuer sa coopération avec lui.

Le choix d’IBK a donc été fait par défaut, faute de mieux dans un lot de 4 candidats.

 

Cet IBK n’a donc pas été simplement élu, il a été plébiscité.

 

Mais, à l’évidence, il a quadruplement déçu aujourd’hui.

Le jour de son investiture, il a osé dire publiquement de Moussa TRAORE, dictateur déchu, que celui-ci est un grand républicain, crachant sur nos martyrs ( ceux-là mêmes qui ont été assassinés pour que notre démocratie soit). Ces martyrs se sont retournés, certainement, dans leurs tombes.

Les maliens les plus optimistes crurent à une folie passagère liée à l’obtention du pouvoir ce que les juristes appellent une insanité passagère.

 

Cependant, on doit énumérer les quatre principales erreurs nuisibles à la bonne réputation d’IBK lui-même et au bon fonctionnement des institutions de la République :

Premièrement

 

L’intrusion flagrante de la famille dans la gestion du pouvoir exécutif. La grande influence nocive du fils, les présences très remarquables de proches parents dans le gouvernement. Du jamais vu depuis l’indépendance du Mali.

 

Deuxièmement

Le pouvoir législatif commandé par la belle-famille du fils dont le beau-père devient président de l’Assemblée Nationale. Du Mali d’abord comme slogan, la pratique devient la FAMILLE d’abord.

 

Troisièmement

Vous avez remis aux commandes du pays des opportunistes professionnels sans crédibilité qui ont, avec vos prédécesseurs, largement contribué au délabrement du pays devant tout le monde.

Quatrièmement

Des changements maladroits de médiateurs étrangers dans la crise du nord du Mali. Le manque total du contrôle de l’Etat malien sur sa huitième région de Kidal suite à la honteuse défaite de l’Armée nationale au terme des affrontements meurtriers du 21 mai dernier qui étaient évitables.

 

 

Concernant l’achat de l’avion, soyons clairs : IBK Président du Mali bien élu mérite d’avoir un moyen de déplacements adéquat, confortable et sécuritaire.

Mais, étant donné que c’est le pauvre contribuable malien qui paiera, pourqu

oi acheter cet avion sans mettre en concurrence les différents vendeurs possibles ?

Pourquoi toute cette opacité ?

 

Pourquoi confier le marché de l’armée à KAGNASSY fils en faisant semblant d’ignorer ce que le peuple malien sait et pense de KAGNASSY père ?

 

Cher Président, vous avez reconnu dans JEUNE AFRIQUE que votre communication a été « lamentable », on ne devient pas communicateur par hasard. Le meilleur communicateur au monde ne saurait défendre l’indéfendable, l’absurde. Entre vous et votre cellule de communication qui n’écoute pas qui ?

 

Cher Président ne pas vous dire que les choses vont mal aujourd’hui c’est vous mentir, vous tromper. Pas besoin d’un sondage scientifique pour s’en apercevoir.

 

Les maliens aspirent à un changement, ce qui nécessite la transparence, la perspicacité dans le choix de vos proches collaborateurs, la lutte contre la corruption et l’impunité.

Cher Président ne transformez pas des patriotes sincères en vos ennemis jurés.

Cher Président la démocratie malienne est fragile, de grâce, faites en sorte que plus jamais d’autres individus de type Moussa TRAORE, ATT, SANOGO ne surgissent tout comme le récent cas d’un lieutenant Mohamed Ouattara qui serait arrêté pour tentative de coup d’Etat.

Dans la vie politique, il n’y a pas d’acquis, oui il n’y a pas d’acquis, œuvrez pour l’intérêt général dans toutes vos actions.

 

Ayez pitié de ce pays qui vous a tout donné.

Vous avez le destin du Mali entre vos mains, soyez à la hauteur, Excellence Président de la République.

Ressaisissez-vous cher Président pour l’honneur du Mali et la dignité des maliens.

Pour notre Mali éternel. Nous croyons fermement que vous êtes capable de vous ressaisir et de redresser notre Mali pendant les 4 années et 2 mois restants de votre mandat de 5 ans renouvelable. Nous vous critiquons sévèrement pour vous assurer que nous vous appuyons sincèrement. Car, ici en France et au Mali, depuis plusieurs années et pendant les campagnes électorales, sans passer par votre parti, RPM, nous n’avons ménagé aucun effort pour que vous soyez au sommet de l’Etat malien. Nous avons encore confiance en vous. Une confiance sans méfiance ni défiance d’abord.

Donc, dans les semaines, les mois et les années à venir, c’est à vous de prouver aux maliens que les espoirs ont été certes, périodiquement déçus mais qu’ils ne seront pas du tout entièrement perdus.

 

Boubacar Sékou SOW, Juriste de droit public diplômé de la SORBONNE.                                                                                                

Correspondant du journal Option en France.

 

 

 

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