De mémoire de malien et même de soudanais, aucun de nos chefs d’Etat n’a jamais été accueilli par la France avec autant d’honneur et de faste. Les atomes semblent aujourd’hui plus crochus entre François et IBK qu’ils ne l’ont été entre De Gaule et Modibo. Autres temps, autres réalités !
Au-delà d’un accueil digne des grands de ce monde, le programme présidentiel traduit éloquemment la portée de cette visite qui répond fort opportunément à des impératifs majeurs.
LA FRANCE HONORE LE MALI
Le sommet économique est certainement la raison principale qui sous-tendait la visite d’Etat du président de la république. Il intervient après la conférence des donateurs de Bruxelles et il a permis de réunir des moyens supplémentaires pour consolider la paix et amorcer le développement par la mise en œuvre de la décentralisation. Non seulement la conférence économique a été un succès avec l’annonce de plusieurs milliards d’aide mais les autres activités menées par le Chef de l’Etat sont tout aussi dignes d’intérêt. Ainsi, la visite à Verdun où reposent de nombreux anciens combattants maliens de la première guerre mondiale est un devoir de mémoire qui rappelle le prix du sang liant les deux pays. Le président Hollande lui-même ne l’évoquait-il pas pour justifier l’intervention militaire et l’opération SERVAL au Mali?
Ensuite, la visite à la Mairie de Paris où travaillent plus de cinq mille maliens ou la prière du vendredi à la grande mosquée ont été l’occasion de grandes communions qui ont mis en exergue le caractère diversifié et intégré de la société française. Et que dire de l’animation d’une conférence à l’Université Paris I, Panthéon Sorbonne en ses qualités d’ancien étudiant et d’ancien enseignant chercheur, qui a permis d’apporter un démenti cinglant aux médisants impénitents qui avaient tenté vainement de jeter un doute sur son parcours universitaire ? Enfin, la rencontre avec la diaspora malienne en présence du président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur a été le clou de cette visite historique qui ouvre incontestablement une nouvelle page des relations franco – maliennes, même si les rabat-joie ont une fois encore sorti de vieux disques rayés dont les sons ne satisfont plus que leur propre ego.
S’ECARTER DU MIROIR POUR BIEN REFLECHIR
Pourtant, une simple analyse du déroulé, des objectifs et résultats de cette visite mémorable permet de comprendre qu’’IBK était en mission pour le Mali et les Maliens, mettant toutes les chances de son côté par l’exploitation judicieuse de la force des images et des symboles. Pendant tout le périple, il a correctement tenu son rang grâce à sa bonne connaissance de la France et de ses habitants. D’où vient-il alors que des individus au patriotisme chancelant et au sens des responsabilités débridé l’attaquent si bassement à un moment aussi crucial? L’explication la plus plausible est que la médiocrité et la corruption savamment entretenues s’accommodent mal de l’excellence et de la transparence. En effet, devant les chantages et menaces habituellement utilisés pour obtenir promotions et subsides, IBK est resté imperturbable, certainement parce qu’il ne se reproche rien. Que ceux qui pensent détenir des preuves irréfutables contre lui les produisent enfin ou qu’ils aient la décence de se taire. Certes, tout n’est pas encore rose autour du président parce que le pays revient de loin, après avoir été empêtré pendant longtemps dans des pratiques mafieuses dont les auteurs et bénéficiaires sont bien connus.
Le Mali défiguré et humilié en 2012 à cause de l’incurie de certains contestataires actuels a aujourd’hui besoin de paix et de développement qui ne peuvent s’obtenir que grâce à la réconciliation, la justice, l’indulgence et le pardon. Les adorateurs de Baal doivent comprendre une fois pour toutes qu’IBK a une très haute idée des charges de sa fonction et qu’il entend s’y conformer. Il a une sainte horreur de la pestilence des poubelles qu’adorent les hommes mouches qui écument le ciel politique, cherchant à manger à tous les râteliers. Ceux qui ont choisi de se vautrer dans la fange et d’élire domicile dans les poubelles doivent donc chercher des interlocuteurs à leur taille car les Maliens attendent leur président ailleurs, sur les chantiers du développement et de la réhabilitation du pays.
On prête volontiers à Voltaire qui avait le sens de la repartie le pamphlet suivant :
L’autre jour au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.
Certes les Maliens n’ont pas connu Jean Fréron, mais ils sont témoins de l’œuvre de ses adeptes qui manient à la perfection l’arme de la médisance. Calomniez, calomniez ! Il en restera toujours quelque chose !
Mahamadou CAMARA
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