Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) a tenu les 23 et 24 juillet 2011 au CICB, son 3ème congrès ordinaire, sous la présidence de l’Honorable El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, Président du Parti. Le Mandé Massa ou le Kankélétigui comme l’appellent ses admirateurs, dans son style, a fait quelques mises au point.
C’est dans la salle Djeli Baba Sissoko pleine comme un œuf et devant une trentaine de partis politiques amis venus lui témoigner leur amitié que le Président du RPM a tenu un discours fleuve de 45 minutes d’horloge.
Dans ce discours, IBK a tenu à rappeler d’abord aux militants l’engagement du parti de n’être pas un parti de plus, de faire en sorte, par la pratique et le sens élevé de l’éthique, de désormais autrement la politique autrement. Un engagement selon le Président du parti, qui n’a pas changé depuis 2001.
Pour décrire la situation politique nationale, IBK trouve juste les mots à savoir le manque total de confiance entre acteurs politiques ; l’extrême fragilité voire la volatilité et l’échec répété des tentatives de regroupement, d’alliance ou simple d’unité d’action. Mais sans être pessimiste, il explique qu’il était possible d’essayer, sans prétention aucune, de rendre à la politique quelque noblesse.
Rétrospectives 2002:« Nous n’avons pas démérité !»
Sur le parcours politique du parti, IBK explique que le RPM a connu des hauts et des bas. «Aux élections présidentielles et législatives en 2002, nous n’avons pas démérité» Et cela appartient désormais aux historiens politiques.
Toutefois, IBK ne cache pas son amertume car s’interroge t-il, «avons-nous toujours été payés de retour ?» Chacun dans ce pays, qui a suivi l’évolution politique récente dans la dernière décennie, sait de quoi s’en tenir, a ajouté le N°1 des Tisserands.
S’agissant des militants, IBK a tenu à saluer leur loyauté, leur détermination et leur attachement aux idéaux du parti. «En dépit de toutes les difficultés, vous êtes restés et êtes aujourd’hui notre plus grande fierté (…) Au bal du mérite, vous ne serez pas à l’orchestre», a déclaré IBK aux militants venus de tout le pays et de la diaspora.
Réformes constitutionnelles: «Nul ne souhaite que survienne une période d’instabilité propice à toutes les dérives».
Si gouverner c’est prévenir, le Président du RPM est offusqué de voir qu’à moins d’un an des échéances hautement capitales pour la consolidation de la démocratie au Mali, on en soit encore à se demander sur quelle base élaborer le fichier électoral ? Pour lui, la question n’est plus de savoir s’il faut un fichier issu du RACE ou du RAVEC. Il s’agit de bâtir un fichier propre et incontestable. «Le temps presse et nous avons rendez-vous avec l’histoire. Sans grandiloquence, nul ne souhaite que survienne une période d’instabilité propice à toutes les dérives», a dit le Kankélétigui.
Quant aux réformes constitutionnelles proposées par le gouvernement sous l’impulsion du Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, IBK les juge nécessaires, mais estime inopportun le moment pour leur mise en œuvre.
De sa nationalité: «Je suis Malien et rien que Malien et je suis très loin de la retraite politique»
Parlant de lui-même, IBK précise qu’il n’ya aucun mystère autour de son âge. «J’ai l’âge canonique de 66 ans. C’est que je suis l’aîné et le tonton de beaucoup, mais croyez moi, je suis loin, très loin de la retraite politique par la grâce d’Allah Soub’hana Wat’Allah» a-t-il dit.
S’agissant de la question de sa double nationalité, IBK lève toute équivoque : «Je suis Malien et rien que Malien.» Les services français sont libres d’accès pour toute vérification.
La main tendue du RPM :« Personne n’a l’apanage du patriotisme et personne ne pourra ni gagner seul ni gérer seul.»
Convaincu de cela, IBK explique «Les hommes peuvent atteindre un but commun sans emprunter les mêmes chemins. Nous avons parfois été alliés, parfois adversaires. Je reste cependant convaincu que les valeurs que nous partageons sont plus fortes que celles que nous ne portons pas ensemble»
C’est pourquoi, IBK a annoncé que le RPM viendra aux autres partis politiques pour discuter, échanger et établir de cadres de discussion pour permettre de créer des convergences et pourquoi pas aboutir à des accords politiques.
Et cela est possible grâce à la disponible du RPM et à sa grande capacité d’abnégation au profit du confort de l’alliance, a assuré le Kankélétigui.
Daouda T. KONATE
