IBK à Poitiers : « La Chine est une amie généreuse, mais l’Afrique doit se développer par elle-même »

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C’est dans une atmosphère cordiale et estivale que Jean Pierre Raffarin, président de la « Fondation pour l’innovation et la prospective », et ancien Premier ministre de Jacques Chirac, a reçu son homologue Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) dans son fief de Poitiers (Sud-Ouest de la France), le 26 août 2010 pour participer au séminaire « la Chine vue d’Afrique ».


Les deux hommes, qui se vouent une estime réciproque, ont pour points communs d’être des élus locaux et de diriger des grands partis dans leurs pays respectifs. Jean-Pierre Raffarin est en effet sénateur de la Vienne et vice-président du parti présidentiel français, l’Union pour un mouvement populaire (UMP),  alors qu’IBK est député de Bamako et président du Rassemblement pour le Mali (RPM). Bien que sa formation politique soit membre de l’Internationale socialiste, l’ancien Premier ministre malien a tenu à répondre à l’invitation de Jean-Pierre Raffarin, qui est également Représentant personnel du président Sarkozy pour la Francophonie. « Ce n’est pas ma famille politique, mais je suis là par ouverture d’esprit et pour favoriser l’échange d’expérience », indiquait IBK, venu débattre avec d’autres hommes d’Etat et chercheurs lors de ce séminaire consacré à la « Chine vue d’Afrique ». Avant lui, et cela a été opportunément rappelé, d’autres hommes de gauche comme Jean-Pierre Chevènement ou Hubert Védrine avaient eu les honneurs de la « Fondation pour l’innovation et la prospective ».

Seul invité d’Afrique sub-saharienne, IBK a eu l’occasion d’évoquer son expérience de la coopération chinoise à travers ses fonctions passées de ministre des affaires étrangères, puis de Premier ministre du Mali. Il est notamment revenu sur le soutien indéfectible que la Chine apporte à l’Afrique, et particulièrement au Mali depuis plusieurs décennies, notamment à travers la construction d’infrastructures. Ayant balayé les accusations de néo-colonialisme souvent portées par les occidentaux, il a tout de même encouragé la Chine à favoriser davantage le transfert de compétences et la transformation sur place de certaines matières premières. Le président du RPM a insisté sur le fait que les africains ne pouvaient pas tout attendre de la Chine et des autres partenaires, et qu’ils devaient impérativement se développer par eux-mêmes, en commençant par bâtir des Etats forts.

La plupart des autres intervenants ont approuvé IBK sur le rôle positif que joue la Chine en Afrique, et la chance qu’elle représente pour stimuler les investissements sur ce continent. Jean-François Copé, ancien ministre et président du groupe parlementaire UMP à l’Assemblée nationale française, Anne-Marie Idrac, ministre du commerce extérieur, ou encore Stéphane Gompertz, directeur Afrique du ministère des affaires étrangères français, ont chacun relativisé la prétendue perte d’influence de la France en Afrique, et ont appelé les entreprises françaises à faire preuve de plus d’audace.

Quant à Chen TAO, vice-président de l’Institut chinois des affaires étrangères et ancien Ambassadeur de Chine au Mali, il a exprimé sa joie de retrouver Ibrahim Boubacar Keïta, qu’il considère comme « un véritable ami de la Chine », puis s’est fait l’avocat de la relation sino-africaine, « bénéfique pour les deux parties », en égrenant les nombreuses réalisations de son pays sur le continent.

Avant de quitter Poitiers le vendredi 27 août en fin d’après midi, IBK s’est prêté à une série d’interviews auprès des médias français présents sur place.

Cellule Communication RPM

 

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