La Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) ne lâche pas son combat contre la prorogation du mandat des députés. Lors de son assemblée générale d’informations tenue le samedi 27 octobre 2018, à la Bibliothèque nationale, ses leaders ont réitéré leur opposition à cette prorogation qu’ils considèrent comme une violation grave de la loi fondamentale du Mali. Ils promettent même d’user de tous les moyens légaux pour empêcher ce « coup d’Etat institutionnel ».
Dans son introduction, Dr Abdoulaye Amadou Sy a précisé que la Coalition se battra jusqu’au bout contre la violation de la Constitution par le pouvoir en place, en complicité avec l’Assemblée nationale et les membres de la Cour Constitutionnelle.
« Le gouvernement a, lors du conseil de ministres dernier, pris un décret abrogeant la décision de convocation du collège électoral et a décidé de prendre une loi organique qui sera adoptée par l’Assemblée nationale pour la prorogation du mandat des députés », informe Moussa Mara dans son introduction avant de déplorer : « Cette décision viole la constitution malienne et nous ne l’accepterons pas ». L’ancien Premier ministre estime que ce combat ne doit pas intéresser que les hommes politiques ; tous les Maliens doivent s’unir contre la violation de la Constitution qui met en danger la démocratie de ce pays.
Le gouvernement informe les partis politiques de sa décision au lieu de se concerter avec eux
Aux dires du président du parti Yelema, lors de sa rencontre avec les partis politiques, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a montré sa ferme volonté de proroger le mandat des députés et de réaliser le découpage administratif tant contesté. Pour lui, Mohamed Ag Erlaf n’était pas dans la logique de prendre en compte les préoccupations des partis politiques. Donc la rencontre était comme un cadre d’informations des leaders des partis politiques de la décision du gouvernement et non une séance d’échanges avec eux pour prendre en compte leurs préoccupations, selon Moussa Mara. Or, dit-il, la prorogation du mandat des députés est une violation grave de la loi fondamentale. « Nous n’allons jamais accepter cette violation de la Constitution », signe l’ancien maire de la commune IV.
Pour sa part, l’ancien ministre de l’Education nationale, Housseyni Amion Guindo alias Poulo, tacle tous ceux qui doutent de la nécessité de leur coalition. « Notre coalition, nous l’avons créée pour le Mali. Qui peut-il dire que notre combat n’est objectif ? Nous nous battons pour sauver notre constitution et non des intérêts politiques », martèle-t-il. L’auteur du livre « Le Peul sans troupeau », estime que la prorogation du mandat des députés viole la loi. Ces auteurs, selon lui, doivent être poursuivis pour haute trahison. Pour Poulo, tous les Maliens doivent se donner la main pour gagner ce combat contre le complot contre pays. « Nous invitons tous les patriotes à nous rejoindre pour sauver notre constitution », dit-il. Le président de la CODEM affirme que la coalition ne se limitera pas aux conférences et assemblées. Elle se battra jusqu’à l’atteinte de ses objectifs, avec tous les moyens légaux. « Nous allons user de tous les moyens légaux pour empêcher la violation de notre constitution », a-t-il martelé.
Oumar Mariko du parti Sadi et M. Dembélé du mouvement politique Badenya Ton ont fustigé le président IBK qu’ils considèrent comme un président illégal qui a encore violé la loi en prorogeant le mandat des députés et en entreprenant un découpage administratif sans pour autant consulter les populations. Comme les autres membres, ils ont appelé les Maliens à l’union pour obliger IBK à respecter la loi fondamentale du Mali.
Nul doute, ce mouvement entreprendra d’autres actions dans les jours à venir pour contester ce report des législatives arrangé entre le gouvernement, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle.
Boureima Guindo