Les Présidents de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, réunis en mini-sommet le dimanche 16 février 2014 à Nouakchott, ont créé le «G5 du Sahel», pour coordonner leurs politiques de développement et de sécurité, selon le communiqué final de leur réunion.
D’après le texte, ce nouveau groupe est «un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale» et sa présidence a été confiée au chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, par ailleurs nouveau Président en exercice de l’Union africaine (UA).
De prime abord, on ne peut que se réjouir de la naissance de pareille organisation, d’autant qu’elle procède d’une dynamique interne propre au Sahel, dont les pays partagent les mêmes menaces amenées par les narco-jihadistes d’AQMI et autres aventuriers de tout poil, qui entendent faire de ce vaste espace un no man’s land, un territoire de non droit, en se nourrissant de la pauvreté et de la faiblesse des Etats. Une heureuse initiative à saluer donc, dans la mesure où elle prend en compte, dans une démarche originale, à la fois les dimensions de développement et de sécurité.
Il reste juste à souhaiter que la démarche qui a abouti à la mise sur les fonts baptismaux de cette organisation, ce G 5 du Sahel, ne soit pas dictée par un simple phénomène de mode, mais qu’elle procède d’une volonté commune et ferme de surmonter des défis communs, imposés par la géographie, l’histoire et les relations humaines. Que la démarche soient empreinte de sincérité et de réalisme. Qu’on ne se retrouve pas, dans quelques mois, devant une espèce de bal masqué du Sahel, où les acteurs avancent effectivement masqués, chacun ayant son idée derrière la tête et cherchant à berner l’autre.
En son temps, nous avons eu à dénoncer «la démarche partiale, partielle, voire parcellaire» dont les pays du champ faisaient montre dans leur gestion des problèmes sécuritaires de la zone sahélo-saharienne. L’Algérie et la Mauritanie ne prenaient en compte que la lutte contre le terrorisme, notamment les jihadistes d’AQMI. En ignorant superbement le problème ayant trait à l’irrédentisme targui, la rébellion touareg, à laquelle ils se faisaient même un malin plaisir d’offrir gîte et couvert aux principaux leaders.
De là à penser que ces pays constituaient des bases arrière pour la rébellion armée du Nord du Mali, il n’y avait qu’un pas, allègrement franchi par nombre de Maliens. De son côté, le Mali de l’époque – sous le régime ATT – ne faisait pas de la lutte contre le terrorisme et les narco-jihadistes sa priorité.
Nous avons plaidé, en son temps, pour une approche holistique, prenant en compte les besoins sécuritaires des uns et des autres et de tous et de chacun. En mutualisant les moyens, les intelligences, les savoir-faire et les renseignements. A ce sujet, il est heureux que le Tchad, qui partage le même espace géographique que les 4 autres pays, fasse partie de la nouvelle organisation. D’autant qu’il possède la meilleure armée de la région, rompue aux techniques de lutte contre le terrorisme en milieu sahélien.
On ne peut que regretter l’absence de l’Algérie, autre pays du champ pouvant peser lourd dans les questions sécuritaires au Sahel. Le pays d’Abdelaziz Bouteflika est plutôt absorbé par ses problèmes domestiques: la santé du Président et les manœuvres de positionnement pour la prochaine présidentielle. Souhaitons que ce ne soit que partie remise et qu’à terme, l’Algérie prendra le train en marche.
Yaya Sidibé
Ce G5 n’aura pas, à mon avis, une durée de vie assez longue, car tout simplement 2 présidents sur les 5 sont impliqués dans les sales affaires avec les narcotrafiquants et les preneurs d’otage (Blaise du Burkina Faso et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie). L’Algérie doit forcement faire partie de ce groupe, car il partage les mêmes problèmes et le même espace géographique.
En attendant de voir la suite, je souhaite bon vent au nouveau né! 😆
Cela ne marchera pas par ceque certains chefs d’état sont des trafiquants de drogue et tirent profit dans l’insécurité du Sahel. Vive le président Idrss
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