Housseini Amion Guindo sur le plateau de grand jury du groupe renouveau : «Il est clair que notre pays est victime d’une guerre par procuration»

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Fort d’une légitimité offerte par 4% des Maliens, l’ex-candidat de la Codem à la dernière présidentielle, et non moins actuel ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Housseini Amion Guindo, était encore sous le feu des projecteurs des médias. Après l’émission «Mali Kura» de Peace FM, toujours dans le cadre d’une redevabilité envers le peuple, il s’est plié volontiers aux questions du ‘’grand jury’’ du groupe Renouveau.

Créé pour donner la parole aux acteurs politiques ainsi que ceux de la société civile, le grand jury est l’une des émissions phares du groupe Renouveau. Dans son édition du 14 novembre dernier, il a donné la parole au président de la Codem pour éclairer la lanterne de nos compatriotes sur la vie de son parti, l’actualité du pays et les grands axes de sa politique au sein du gouvernement.

Très à l’aise dans l’exercice, Housseini Amion Guindo n’a pas déçu les téléspectateurs et les auditeurs de Renouveau TV et FM. Sans langue de bois, l’homme qui incarne le renouveau de la politique au Mali a rassuré si l’on en croit les observateurs.

Même si son bilan à la tête des différents départements milite en faveur de sa présence au sein de l’actuel attelage dirigé par Boubou Cissé, Poulo estime qu’il le doit aussi à la légitimité offerte par une partie du peuple dans les urnes. Même si sa présence découle de la confiance du président de la République, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a souligné qu’il est au service du peuple malien et non d’une personne. «Je ne considère pas le gouvernement comme une mangeoire, mais plutôt un moyen de servir le peuple à qui on doit tout», a martelé Housseini Amion Guindo.

 «J’ai démissionné pour m’occuper de mon parti»

En réponse à la question récurrente de sa démission du gouvernement en mai 2018, Poulo, qui dit ne rien regretter, a souligné qu’il l’a fait à la demande de son parti qui traversait un moment crucial imposé. Grâce à ce choix judicieux, le charismatique président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) estime que son parti connaît aujourd’hui son poids réel sur l’échiquier national, malgré l’impréparation de la présidentielle.

«Pour nous un poste de ministre n’est pas une fin en soi, mais juste une opportunité de prouver ce dont on est capable en attendant l’objectif principal de tout parti qui est de conquérir et exercer le pouvoir. Si notre ambition était d’être ministre, on n’aurait pas démissionné du département qui a le plus gros budget du gouvernement» a souligné le président de la Codem.

La Codem s’est assumée chaque fois qu’il est nécessaire !

Pour le premier responsable de la Codem, la politique n’est pas un jeu d’égo, mais plutôt une cohérence dans les idées et dans les actions. Le soutien assumé apporté au chef de l’Etat, lors du deuxième tour de la présidentielle de 2018, découle de cette logique de cohérence. Idem pour la participation de la COFOP au gouvernement.

Selon Housseini Amion Guindo, le fait d’avoir sollicité (COFOP et FSD) et obtenu l’accord politique de gouvernance, toutes les parties prenantes se devaient d’honorer leurs engagements en dehors de tous calculs personnels.

À la lecture de l’accord politique qui parle de lutte contre la corruption, de dialogue, d’écouter les Maliens et de proposer un agenda électoral consensuel, pour Poulo, logiquement tout le monde devrait s’y retrouver et par conséquent, donner une chance à notre pays de sortir de la crise.

«Je respecte le point de vue de tout un chacun, mais pour moi, le plus urgent est de sauver le Mali. Pour prétendre diriger, il faut un pays. Si l’unanimité est faite autour des menaces qui planent sur le pays, seule l’union sacrée peut nous sortir de cette situation», a laissé entendre l’invité du jour du grand jury.

La Codem se porte bien

«En pleine tempête nous sommes allés aux élections pour réaffirmer notre vocation de parti politique. Sans campagne, nous avons été 5ème avec environ 4% des voix, malgré une entreprise de subversion. Après la présidentielle, nous sommes honorés de savoir que le parti s’est beaucoup renforcé avec l’arrivée de renforts conséquents» affirme M. Guindo.

Aux dires du président Poulo, il est réconfortant pour tout regroupement politique de pouvoir compter sur les dinosaures comme le maire Sadou H. Diallo et le ministre AG. Au-delà de ces personnalités, Poulo s’est réjoui également de l’arrivée d’un parti entier au sein de la Codem. En dehors des mots, pour lui, cela prouve que notre mouvement se porte à merveille.

Il n’y a pas deux Cofop

Au sujet de la Cofop, Housseini Amion Guindo a été très clair. Malgré nos divergences fondamentales, l’objectif était de fédérer les énergies autour d’un combat commun, qui est celui de la défense de notre constitution, mise à mal par la prorogation du mandat des députés. Pour lui, à ce jour, cet objectif n’a pas changé. «Mon combat au sein du gouvernement et en dehors tourne aussi autour de la re-légitimation de notre assemblée, cela n’est pas caché», affirme le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable.

Concernant les divergences au sein de la COFOP, Poulo a estimé que cela est normal comme dans tout regroupement politique. Malgré tout, il a souligné que la COFOP n’a qu’une seule voix. Selon Poulo, cette voix n’est autre que celle qui a signé l’accord politique de gouvernance, celle qui a décidé souverainement de participer au gouvernement sur la base de cet accord, et celle qui a accepté et qui participe au dialogue national inclusif sollicité par l’opposition et accepté par le président IBK.

La crise du centre

En observateur averti de la crise qui mine sa région natale, Poulo évoque deux causes. Une cause lointaine et une cause immédiate. Pour résoudre cette crise qui n’a que trop duré, le natif de Bandiagara et, non moins première force politique de la zone, estime qu’il faut forcément tenir compte de ces deux facteurs. Comme causes lointaines, l’auteur de la publication «Le Peulh sans Troupeau» évoque un problème lié à la démographie, aux ressources, aux changements climatiques et à un déficit de gouvernance chronique dans toute la zone.

Avec seulement 10% de terres arables, la zone exondée est victime de la rareté des ressources accentuée par les sècheresses des années 70. Selon le président du parti majoritaire de la zone, le besoin d’extension des terres agricoles, des zones de pêche et du pâturage extensif par nature aurait provoqué des conflits qui restent larvés à cause des décisions de justice incomprises.

Concernant les causes immédiates, le fils du dernier chef de canton de Bamba, avec résidence à Bandiagara, annonce les périls djihadistes qui ont profité de ce terreau favorable, surtout avec le départ de l’Etat. «Le plus souvent, nous assistons à des règlements de compte. La façon des terroristes de trancher les conflits au nom de l’islam a fait que les plus pauvres ont épousé leur cause», a souligné Poulo. À ses dires, la solution passe forcément par le retour de la confiance entre la population et l’Etat.

Le Mali victime d’une guerre par procuration

Pour le président de la Codem, il est clair que notre pays est victime d’une guerre par procuration. «Il faut qu’on en prenne la mesure et toute la mesure. Ce n’est pas une guerre que nous avons voulue. Ce n’est pas une guerre que ceux qui pensent être les maîtres à Kidal ou à Gao ont voulue. Malheureusement, on fait semblant de se donner la main alors que tout le monde a son agenda. Une guerre d’intérêts divergents mine notre pays aujourd’hui.

Face à cette situation, nous estimons qu’il faut l’union sacrée, qu’on arrête de diviser et casser partout pour essayer de rassembler les Maliens», soutient le président du parti de la quenouille. Désormais inscrite dans cette logique, la Codem entend pleinement jouer son rôle et tout son rôle dans la sauvegarde de notre démocratie.

Cellule de la Communication de la CODEM

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