L’occasion fut bonne pour Housseini Amion Guindo, président de la Codem et non moins ministre des Sports, de lever un coin de voile sur l’orientation politique de son parti, mais surtout de se prononcer sur des questions politiques, sécuritaires et sportives qui sont devenues des enjeux majeurs pour le peuple malien.
Sur le plan politique
Sans langue de bois, le président de la Codem a tenu à mettre les points sur les i par rapport à la démarche politique de son parti et son appartenance à la majorité présidentielle. «Quand on parle du Mali, il n’y a ni majorité ni opposition, il s’agit de la mère patrie. Ce qui exige de nous une synergie d’action. Donc, la Codem n’est pas un parti pour soutenir un clan, mais apporter notre vision à la construction nationale. Je suis dans le gouvernement grâce à la volonté du président de la République qui a exprimé le besoin de m’avoir à ses côtes pour apporter ma petite contribution au développement du sport. Et je dois cette présence à l’engagement politique des cadres et autres militants de la Codem. Donc, la Codem inscrit sa démarche dans toutes les actions allant dans ce sens», a-t-il précisé. A en croire Housseini Guindo, c’est cette volonté politique qui explique les actions de son parti, allant dans le sens de la consolidation de l’unité nationale et le renforcement de la démocratie dans notre pays. Elle s’est traduite par l’adoption des résolutions au sortir de la première conférence nationale du parti, tenue à Mopti en 2011, l’investiture du candidat du parti les 2 et 3 mars 2012 à l’élection présidentielle avortée d’avril 2012, et le combat du parti pour le retour des militaires dans les casernes au lendemain du putsch conduit par Général Amadou Haya Sanogo. Voilà autant d’actions qui expliquent aujourd’hui la performance politique du parti Codem.
A l’endroit de ceux qui les accusent, lui et son parti, d’avoir battu campagne en faveur d’un troisième mandat pour ATT, le patron de la Codem a été on ne peut plus clair : «Soutenir le troisième mandat de quelqu’un, et, au même moment, choisir un candidat en son propre sein, serait le comble de l’incohérence politique. C’est vous dire que personne ne peut apporter la preuve d’une telle démarche venant de la Codem ou de son président. Je mets quiconque au défi d’apporter la preuve. Ma candidature a été annoncée lors de la conférence nationale de Mopti, en 2011, bien avant le coup d’Etat de mars 2012. Mon parti n’a jamais soutenu un projet de troisième mandat d’ATT. Il s’agit pour nous de réfléchir et de faire des propositions sur les préoccupations. Nous sommes un parti intellectuel, nous réfléchissions sur les préoccupations de la nation», a-t-il indiqué.
Un autre défi politique qui se pose à la Codem est sans nul doute la tenue, en avril prochain, des élections communales et régionales. Le sujet devrait être discuté hier dimanche lors de la conférence nationale du parti. Mais avant, Poulo a indiqué que son parti souhaite la tenue des élections sur toute l’étendue du territoire national. «Avant cette date, nous pensons obtenir un accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés. Ce qui favorisera le retour de l’administration dans la région de Kidal».
Pour la consolidation des acquis, la Codem affiche ses ambitions électorales pour ces communales. Avec près de 1000 conseillers au sortir des communales de 2009, la Codem compte aller en compétition cette année dans 500 communes.
Les pourparlers d’Alger
La rébellion au nord du Mali, le trafic de drogue et le terrorisme transfrontalier sont devenus des préoccupations sous-régionales qui mettent en mal la stabilité des pays de la bande sahélo-saharienne.
Face à cette situation, le parti Codem a soutenu toutes les initiatives, tant sur le plan national que sous-régional, notamment en participant aux rencontres d’échanges entre les acteurs politiques du Mali et de la sous-région.
Le parti de la quenouille préconise une synergie d’actions des acteurs politiques et les autres forces vives de la nation avec le soutien de la communauté internationale. Le soutien de la Codem aux actions du président de la République s’inscrit dans cette logique de synergie d’action. «Nous faisons confiance aux actions du président de la République pour le retour de la paix. C’est une raison de plus pour nous de nous inscrire aux pourparlers en cours à Alger. Le mot d’ordre d’IBK est la paix, et cela est largement partagé par les Maliens. Malheureusement, ce qui ne sont pas impliqués dans la gestion du pouvoir peuvent interpréter autrement. Une chose est sûre, c’est que le Mali reste un et indivisible», a expliqué l’invité du jour de Klédu.
Les réformes dans le domaine du sport
Dès sa nomination à la tête du département des Sports, cet ancien dirigeant du Stade malien de Sikasso, Housseini Amion Guindo, a affiché des ambitions pour le développement du sport dans notre pays. Ses actions s’inscrivent largement en droite ligne de la vision présidentielle.
Avec une large participation des acteurs du monde sportif, le ministre Guindo s’active pour l’élaboration d’une politique nationale de développement du sport.
Il s’agit, à travers cette politique nationale, de créer une Agence nationale de développement du sport. Ce qui va permettre de diversifier les sources de revenus du sport avec une stratégie de sponsoring. L’accent est mis également sur la gestion et la rentabilité des infrastructures sportives avec la création d’un Office de gestion des stades et autres équipements sportifs. Déjà, un Centre de médecine sportif d’une valeur de deux (2) milliards de nos francs est en cours de construction. Ledit centre sera opérationnel en 2016.
Les actions sus citées doivent être soutenues par la formation des ressources humaines. C’est pourquoi, des pays amis comme l’Algérie, le Venezuela et le Cuba assistent le Mali en lui octroyant des bourses de formation.
Nouhoum DICKO