Le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga est, sans doute, le dernier du premier quinquennat du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Aux yeux de l’opinion, il apparait comme étant celui de la dernière chance du président IBK annoncé comme candidat à sa propre succession par certains de ses collaborateurs. Par conséquent, l’équipe dirigée par SBM aura la lourde mission de convaincre les Maliens sur le choix d’IBK en juillet 2018. Si certains de ses membres abordent ce dernier virage avec sérénité, d’autres, au regard des dossiers brûlants dont ils héritent, devront carburer fort pour assurer au président IBK une douce fin de mandat à l’image de Housseini Amion Guindo et Jean Claude Sidibé, respectivement à l’Education nationale et au Sport. Quant à Diarra Racky Talla, reconduite au département en charge du travail, le gouvernement SBM arrive au moment où le dossier HUICOMA refait surface avec une grande intensité.
Housseini Amion Guindo, ministre de l’Education nationale
Après avoir passé trois ans à résoudre la crise qui secoue le football malien depuis 2015 en tant que ministre de la Jeunesse et Sports puis ministre des Sports, Housseini Amion Guindo a aussi eu la « malchance » d’hériter du département de l’Education nationale ; un secteur en pleine effervescence dans le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga. Il arrive dans un département considéré comme étant l’un des plus difficiles à gérer et au moment où le spectre d’une année blanche plane sur l’année scolaire 2017-2018 à cause d’une grève des enseignants. Il remplace à ce poste Mohamed Ag Erlaf qui a eu le tort de concentrer ses efforts à maîtriser les élèves, tout en oubliant les enseignants. Le ministre Guindo aura ainsi la lourde tâche de réparer cette erreur de son prédécesseur pour sauver l’année scolaire 2017-2018.
La question que les Maliens se posaient d’emblée était de savoir s’il va réussir à déjouer les pronostics majoritairement sceptiques.
Pour rappel, le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (SYPESCO), le Syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (SYLDEF), le Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB), le Syndicat national des enseignants du secondaire de l’Etat et des collectivités (SYNESEC), le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT) et la Fédération nationale de l’éducation, des sports, arts, de la recherche et de la culture (FENAREC) observaient une grève de 2016 heures depuis le lundi 18 décembre 2017 anticipant ainsi les congés de Noël. Ils réclament l’adoption immédiate par l’Assemblée nationale du projet de loi portant statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale ainsi que la promulgation et l’application de ladite loi.
Même l’AEEM était dans la danse.
Mais déjà, en moins de temps qu’il n’en faut (une dizaine de jours), le ministre Guindo, un homme du sérail, a convaincu les Maliens sur sa capacité à régler les causes perdues. En effet, les élèves et étudiants du Mali sont « rentrés dans les rangs » et les maîtres sont sur leurs pas. Et pour cause : Housseini Amion Guindo a fait voter par l’Assemblée nationale la loi, objet de la discorde. Il peut désormais avancer, tranquillement, avec tous les acteurs de l’Ecole malienne. « Poulo » n’est-il pas dans son domaine de prédilection ! C’est pourquoi, beaucoup de Maliens ne sont pas surpris de son exploit et pensent que l’Ecole malienne vient de trouver, enfin, son HOMME.
Me Jean Claude Sidibé, ministre des Sports
A la différence de son devancier à la tête du département des Sports, Me Jean Claude Sidibé est à son premier essai en tant que ministre dans le Gouvernement. Il a comme seul point commun avec Housseini Amion Guindo d’être celui qui est désormais appelé à achever l’impressionnant acquis de celui-ci. Mais, il n’en demeure pas moins que le ministre Sidibé hérite d’une patate (toujours) chaude qu’est la crise du football malien.
En quelques jours, lui aussi suscite l’espoir chez les amoureux du ballon round. Le lendemain de sa prise de fonction le mercredi 3 janvier, il a rencontré les différents protagonistes en vue de calmer les esprits. Une autre rencontre de ce genre a été organisée à sa demande, le jeudi 4 janvier 2018, à l’intention des journalistes afin de les inciter à contribuer à la résolution de la crise. Toutes choses qui augurent d’une bonne mission pour le ministre Sidibé.
Pour rappel, la Fédération malienne de football souffre depuis 2015 d’une crise de leadership qui mine le bon déroulement de ses activités au grand désarroi de ses amoureux.
Le ministre Sidibé aura la lourde tâche de veiller à l’organisation d’une élection apaisée à la fin du mandat du Comité de Normalisation (CONOR) et de rassembler les acteurs du football malien.
Mme Diarra Racky Talla, ministre du Travail…
Depuis plus d’un an, le ministre du Travail et de la Fonction publique, chargée des relations avec les institutions souffre du problème des travailleurs compressés de HUICOMA, sans résultat concret. La patate chaude qu’elle échange entre ses mains depuis le 5 janvier 2017 suite à l’installation de Huicomabougou au siège de l’UNTM a pris une tournure dangereuse en fin d’année 2017 suite à la menace des femmes des compressés à « marcher nues » sur le Palais de Koulouba. Elles ont même fait une tentative, réprimée par la police.
Pour calmer le front social, le ministre, lors d’une conférence de presse animée le 3 janvier 2017, évoquait la présomption d’un détournement des fonds de solidarité débloqués par l’Etat en faveur des travailleurs compressés en 2010 et annonçait l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. La liste de ceux qui ont touché l’argent débloqué par l’Etat est pourtant disponible. Mais, le hic est que les habitants de Huicomabougou refusent de décamper avant la résolution définitive de leur problème. A savoir : le paiement de leurs droits.
Hamidou Younoussa Maïga, ministre de la Justice, Garde des Sceaux
Youssouf Z Kéïta
Sékou Tamboura