Le Centre International de Conférence de Bamako ( CICB) a abrité la cérémonie du 3ème congrès ordinaire du parti Convergence pour le Développement du Mali ( CODEM), le samedi 17 décembre 2022. Occasion pour le président de cette formation politique, Houseini Amion Guindo dit Poulo de dénoncer “la vie extrêmement chère, des grèves en cascade, une situation économique très grave … l’insécurité grandissante…“
Dans son intervention, Housseini Amion Guindo a exprimé des inquiétudes par rapport à la transition en cours.“Ces assises du troisième congrès ordinaire de notre parti – CODEM – nous permettent aussi et surtout, d’augurer notre combat pour le futur en fonction du contexte actuel du MALI et de notre offre politique”, a déclaré le leader du parti de la quenouille.
Situation socio-sécuritaire explosive
Pour le président de la CODEM, ce congrès se tient dans un contexte très particulier, caractérisé par : la vie – extrêmement – chère ; des grèves en cascade sur le front social ; une situation économique très grave née du cumul des effets de l’embargo de la CEDEAO, des séquelles de la pandémie du Covid-19 et de la guerre en Ukraine ; l’insécurité grandissante dans presque toutes les régions, voire les environs de Bamako ; la montée en puissance des groupes terroristes, notamment l’ÉIGS et le JNIM ; les affrontements récurrents, d’une part, entre les groupes terroristes, et d’autre part entre ces derniers et les mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.
Pour Poulo, le mécontentement grandissant des groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR), notamment la CMA, rend très volatile la situation sécuritaire du pays. Et de souligner que l’expansion du terrorisme sur les zones de grandes productions agricoles avec la menace de famine en filigrane ; l’apparition d’un banditisme endogène causé par la confusion semée par les groupes terroristes, le manque d’emploi, l’effondrement de l’économie rurale, l’absence d’État et des services sociaux de base ; les désaccords avec certains de nos partenaires traditionnels; etc.
Vers le non-respect du chronogramme électoral
“Parallèlement à cette liste d’ingrédients qui remet en cause la fiabilité du Programme d’Action Gouvernemental, l’agenda politique de la Transition court des risques susceptibles d’entraver le respect des chronogrammes relatifs aux élections référendaire, communales, régionales, législatives et présidentielle, qui ont été rendus publics par le gouvernement le 03 juillet 2022”, a martelé le leader de la CODEM.
«il y a des signes qui nous permettent de douter de la bonne foi de certains acteurs de premier rang pour une organisation régulière, transparente, démocratique et inclusive desdites élections, en raison notamment de : la violation de la nouvelle loi électorale dans la mise en place des structures de l’AIGE ; le manque d’un dispositif transparent et inclusif d’approbation des candidatures aux prochaines élections ; l’applicabilité de la nouvelle Loi électorale, notamment l’article 155 relatif à la possibilité pour certains responsables de la Transition de se présenter, ce qui suscite déjà des débats dans les écuries politiques ; les nombreux griefs relatifs au projet de la nouvelle Constitution ; le manque de Fichier électoral fiable, jusqu’à nos jours ; l’intransigeance des autorités à rendre opérationnel l’AIGE sans la quasi-majorité de la classe politique ; l’inadaptation de l’actuelle Charte des partis politiques au contexte actuel ; etc..”
Pour l’orateur, l’expérience malheureuse des crises politiques vécues par certains pays de la sous-région, qui se sont muées en crises dites crises post-électorales, nous oblige à lancer un appel aux plus hautes autorités de prendre les dispositions idoines pour l’organisation et la tenue d’élections apaisées et sécurisées, devant garantir le succès du processus électoral de 2023-2024.
Le chef de la Transition interpellé pour des élections crédibles
“Nous suggérons au Président de la Transition de s’impliquer personnellement pour apaiser les tensions avec la classe politique et la société civile afin de créer des conditions idoines pour des élections crédibles et acceptées de tous”, a souligné Housseini Amion Guindo.
Pour lui, concomitamment à la préparation et à l’organisation des élections de 2023-2024, le Gouvernement devrait s’atteler à l’accomplissement sans réserve des missions régaliennes de l’État. “La bonne gouvernance desdites missions requiert l’homogénéité et la cohésion dans l’action gouvernementale, ce qui ne semble pas être le cas à ce jour”, a-t-il indiqué.Et Poulo de plaider pour des solutions urgentes. “Nous considérons que la situation de notre pays appelle à des réponses urgentes et de rupture”.
Abréhima GNISSAMA