Honorable Ousseyni Amion GUINDO, président de la Codem : « S’il y a trois ou quatre partis qui doivent avoir des ministres dans ce pays, il y a la Codem »

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Le Psychiatre a rencontré l’honorable Ousseyni Amion GUINDO, président de la Codem à Sikasso. Aujourd’hui la Codem a des députés, son ambition de demain c’est d’avoir des ministres, après demain, le président de la république. « Mais soyez sûr d’une chose on va chercher comme les autres et nous estimons aussi que nous avons des chances, beaucoup de chance comme les autres ». Pour le président de la Codem, c’est d’ailleurs surprenant que la Codem n’a pas de ministres aujourd’hui. Une interview exclusive, à lire absolument !

Le Psychiatre :Honorable Ousseyni Amion GUINDO, présentez-vous à nos lecteurs ?

Ousseyni GUINDO : Je m’appelle Ousseyni Amion GUINDO, je suis professeur d’enseignement secondaire général de formation, spécialisé en Histoire et géographie. Je suis aujourd’hui député à l’assemblée nationale du Mali élu à Sikasso, je suis également président du parti politique Convergence pour le Développement du Mali (CODEM).

Le Psychiatre :Qu’est ce qui vous a incité à créer un parti politique ?

O. GUINDO : Ousseyni n’a pas en fait créé un parti, mais il à été créé par une volonté collective, je suis élu à Sikasso ici et le collectif qui a eu à me soutenir venait de tous les partis politiques. Ma candidature a divisé pratiquement tous les partis politiques à Sikasso parce qu’en son temps le maître mot c’était ‘’si c’est lui, ce n’est pas une question de parti’’. Après mon élection pour ne pas humilier ceux qui m’ont soutenu, qui ont refusé autres partis et ayant voulu m’accorder leurs soutiens dans une nouvelle vision on ne pouvait pas envisager autre chose que de nous retrouver dans une nouvelle formation. Il y a eu une réunion des responsables de l’association qui s’appelait à l’époque U.D.S. (Union pour le Développement de Sikasso) pour dire nous souhaitons créer un parti. La tâche d’Ousseyni Amion GUINDO a été d’aller toucher les Maliens et les Maliennes pour partager le projet avec eux. Donc j’ai été mis en mission par un collectif et c’est ce qui a amené la création du parti.  

Le Psychiatre :La codem est-elle implantée partout sur le territoire malien ?

O. GUINDO : la Codem à été d’abord créée le 24 mai 2008 et le parti à eu son récépissé en Août 2008, et les activités ont commencé en septembre. A seulement huit mois d’existence notre parti à pu présenter officiellement des listes au niveau de 327(trois cent vingt sept) communes dans le Mali sur 703 communes. Si nous avons des éléments clairs pour évaluer l’implantation du parti est satisfaisante. 

Le Psychiatre :La codem est-elle connue à l’extérieur aujourd’hui ?

O. GUINDO : notre parti est sincèrement connu partout et nous nous battons quotidiennement pour que la Codem soit connue d’avantage, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, pratiquement tous les journaux Maliens étant sur internet, sont lu par les amis du Mali et les Maliens pour s’informer.

Le Psychiatre :Votre parti à combien de députés aujourd’hui ?

O. GUINDO: la Codem a sept députés à l’Assemblée nationale. Nous avons commencé le parti politique avec cinq députés, juste un groupe parlementaire. Après les communales 2009 la Codem à continué son implantation à Macina. Maintenant, nous avons avec nous, un député de la localité. Nous avons aussi un autre député de l’URD nous a rallié à Bafoulabé.

Au sortir des communales on a eu 21 maires, dont certains ont quitté leurs partis pour se joindre à nous.

La LJS et les maires de koutiala nous rejoignent avec 77 conseillés et des maires

Le parti RMC Mali Kanu a adhéré la Codem avec des conseillés et des maires. Aujourd’hui le nombre de maires de la Codem dépasse 30 sur le territoire national.

Le Psychiatre : Quelles relations la Codem a avec les autres partis politiques ?

O. GUINDO : La Codem est un parti qui respecte les ainés et aujourd’hui nous pensons que nous sommes tous Maliens quelque soit le parti, mais c’est autour des valeurs que chacun se retrouve et le principe de la Codem, c’est d’avoir un très bon rapport avec les autres partis politiques et respecter toutes les autres opinions. C’est un engagement démocratique qu’on à pris en créant le parti, d’accepter toutes idées contraires car la diversité est une source de richesse.

Le Psychiatre : les élections présidentielles de 2012 s’approchent à grand pas, Poulo ( une appelation de Ousseyni) sera-t-il candidat ou la Codem soutiendra-t-elle un autre parti ?

O. GUINDO : Je n’ai pas une ambition personnelle, le plus important est le groupe. Si la Codem présente un candidat qui s’appelle Poulo, il en sera ainsi. Je ne suis pas le père fondateur de ce parti non ! Ce parti resulte de l’aspiration des populations au niveau de la base. Alors le choix du candidat reviendra à ce collectif. Aujourd’hui en tant que président de la Codem, je pense que 2012 c’est une aubaine pour le parti afin de savoir exactement combien le parti vaut. Si à huit mois de la création, nous somme partis aux élections ; à la création de la Codem nous étions cent dix neuvièmes parti (119ème) au Mali.

Le Psychiatre : donc aujourd’hui Codem est cinquième parmi 128 partis politiques ?

O. GUINDO : En avril 2009 aux élections communales la Codem est arrivée cinquième, mais aujourd’hui elle a dépassé cette performance. La Codem dénombre aujourd’hui 812 conseillers dans tout le Mali, notre parti est premier en terme de nombre de conseiller dans la région de Sikasso.

La région de Sikasso vaut le tiers du Mali. Donc aujourd’hui, la force de la Codem n’est pas la cinquième place.

Le Psychiatre : Lors de vos sorties, comment les Maliens de l’extérieur voient-ils la Codem ?

O. GUINDO : Sincèrement chaque fois que je sors, je me suis toujours intéressé aux Maliens de l’extérieur parce que ma mission en tant que le président de la Codem c’est de porter le message des populations et fondateurs du parti aux Maliens. Nous avons fait des sorties en Côte d’ivoire où des milliers de Maliens se sont mobilisés à notre meeting. C’était du jamais vue en réalité de la part d’un parti politique en côte d’Ivoire. Le mois dernier, en Octobre nous étions aux Etats Unis sur l’invitation de l’ONU. J’ai pris le temps à New York malgré le programme très serré d’aller vers les Maliens de New York ou d’ailleurs. J’ai même profité pour la mettre la structure du parti politique. Tout récemment je viens d’Italie, où j’ai rencontré les Maliens d’Italie. Partout où on a passé, le message du parti a été bien accueilli parce qu’il est saint.

Le Psychiatre : le candidat de la Codem se présentera seulement pour briguer la magistrature suprême ou pour avoir des portefeuilles ministériels comme le pensent beaucoup de nos compatriotes ?

O. GUINDO : Rire, les Maliens pensent que nous, nous cherchons des ministres, c’est normal. Je pense que c’est surprenant que la Codem n’a pas de ministres, nous somme de la mouvance présidentielle. S’il y a trois ou quatre partis qui doivent avoir des ministres dans ce pays, il y a la Codem, ce n’est pas pour arranger la Codem, mais quand tu veux avoir un état apaisé, il faut que la majorité se reconnaisse dans le pouvoir. Si aujourd’hui la Codem a un ministre c’est pour tous les militants de la Codem. Quand on met en place un gouvernement, avec des gens coupés de la base, forcement tous mauvais actes du gouvernement seront mal ressentis par les gouvernés, par ce que la population ne ce reconnaîtra pas en eux. Pour moi ce n’est pas un cadeau comme on le dit : « ceinture en argent vaut mieux que couronne dorée, mais si les gens pensent que la Codem a été créée pour soutenir quelqu’un ou si c’est pour faire alliance avec quelqu’un pour avoir un ministre, c’est aussi une partie du pouvoir. Aujourd’hui la Codem a des députés, son ambition de demain c’est d’avoir des ministres, après demain, le président de la république. Mais soyez sûr d’une chose on va chercher comme les autres et nous estimons aussi que nous avons des chances, beaucoup de chance comme les autres.

Le Psychiatre : Un tas de personnes pensent que votre succès a été trop véloce en politique nous voulons savoir quel est le secret de Poulo ?

 O. GUINDO : Sincèrement, il n’y a de secret mais on m’a dit dans les différentes communes que j’ai visité pendant les élections législatifs, ‘’ vous les députés, on à besoin de votre présence, même si vous n’avez rien à nous donner il faut quand même aller vers les populations’’. S’il y a une formation, des recommandations que j’ai reçu de la base, c’est qu’on ne veut plus de député qui viennent avec du sucre et du sel chaque cinq ans, nous avons besoin quotidiennement des gens qui partagent nos problèmes, ce sur quoi j’ai été élu pour moi ce n’est pas un secret, j’ai compris la politique, il faut la faire sur les jambes, la politique ce n’est pas pour se servir, ce n’est pas pour être élu et disparaitre, rester et ne pas partager la préoccupation de la population, non ! Pour nous la politique était sur la tête il faut la ramener sur ses gambes et la meilleure manière de faire ramener la politique sur ses jambes c’est de faire en réalité la politique pour le peuple. Notre démarche quotidienne, c’est éviter les grands bureaux et aller vers la population recueillir leurs problèmes, les connaître. Mais ils ne font pas ça, ils sont dans la politique pour s’enrichir, voler, ils n’ont pas le temps d’aller dans les villages, c’est ce qu’on combat au niveau de la Codem.

Le Psychiatre : Sikasso est la ville qui vous a élue qu’avez-vous à dire aux Sikassois ?

O. GUINDO : D’abord, je dis merci aux Sikassois  de m’avoir révélé, de m’avoir permis de s’avoir qui je suis, de m’avoir permis d’être. Le message que je dirais au Sikassois est d’adopter la Codem, parce que notre parti est parti de façon primaire, en réalité, des préoccupations des Sikassois. Et ma seule expérience politique, c’est ici. Je suis dans la politique il n’y a que cinq ans, aujourd’hui tout ce que je défends comme principes c’est ici que je l’ai appris et les Sikassois comprennent que dans leur initiative qu’est la Codem, d’autres régions et d’autres peuples les ont suivis, soutenus aujourd’hui, toutes les régions se l’approprient. Comme on le dit : « le médecin qui ne connait pas ta maladie ne peut pas te soigner», pour aider un peuple il faut le connaitre. Quelqu’un qui ne va pas vers les populations ne peut pas savoir ce qu’il faut pour résoudre leurs problèmes. Ce serait toujours des solutions inventées par le fond monétaire international (FMI) par les exemples de la Banque mondiale, les exemples en France, en Chine pour venir imposer aux gens ici sans forcement avec les résultats escomptés.

Le Psychiatre : Quel est le message que vous voulez adresser à la jeunesse malienne, africaine et du monde entier ?

O. GUINDO : Notre avenir est maintenant, il faut se tenir débout, nous avons compris aujourd’hui que surtout au Mali, à la Codem, il faut le rajeunissement du leadership. Si je suis aujourd’hui à la tête de la Codem, ce n’est pas parce que je suis le plus populaire, je suis député, ce n’est pas parce que j’ai les moyens, il y a des gens qui ont plus de moyens que moi, qui sont plus populaires que moi, mais c’est pour ma jeunesse. C’est un message qui a été lancé à la jeunesse pour dire désormais nous osons vous faire confiance ceux qui m’ont élu, soutenu ici à Sikasso, c’était des vieillards ils nous ont fait confiance, ils nous ont mis en mission, il faut qu’on se tiennent debout pour aussi revendiquer notre place dans la gouvernance de notre pays parce, qu’il s’agit de notre avenir. Nous voulons construire un avenir. Beaucoup de ceux aujourd’hui qui nous dirigent, eux ne nous parlent que de souvenir, du 26 mars, de Taoudénit, de Moussa TRAORE, mais personne ne nous parle de demain or ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est demain et la Codem s’est lancé dans une compétition comme au nom de la jeunesse, c’est pour dire c’est possible.

Le Psychiatre : Que pensez-vous du journal le Psychiatre ?

O. GUINDO : Je pense vraiment que c’est un journal qui est bien parti, surtout le nom de votre journal qui m’a mis à réfléchir parce que le Psychiatre, c’est un médecin spécialiste qui soigne les malades mentaux ; bon vent, au journal plein de réussite, encore vous dire c’est possible.

Le Psychiatre votre dernier mot de fin ?

 O. GUINDO : Je profite de cette fête de Tabaski pour souhaiter bonne et heureuse fête à tous les Maliens, à tous les partis politiques, à la société civile au gouvernement, au président de la République, à toutes les institutions du pays, mais surtout à nos braves populations et aux musulmans en particulier.

Propos recueillis par Mamadou D TRAORE

 

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