Honorable Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire VRD : « L’élément le plus important, c’est la relance de l’économie »

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L’Honorable Mody N’Diaye de l’Urd
L’Honorable Mody N’Diaye de l’Urd

Dans une interview qu’il nous a accordée, l’honorable Mody N’Diaye, député élu à Baroueli, non moins président du groupe parlementaire VRD à l’Assemblée nationale, revient sur ce qui n’a pas marché lors de cette première année qu’IBK a passée au pouvoir. Dans le franc-parler qu’on lui connait, il dénonce les dérives à corriger. Mais aussi, fait des propositions concrètes qui, de son point de vue, contribueront à sortir le Mali de la crise.

Le Tjikan : En tant qu’opposant, pouvez-vous nous dire, après un an d’exercice du  pouvoir par IBK, ce qui a marché et ce qui n’a pas marché ?

Honorable Mody N’Diaye : Après un an de pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita, il apparait que les espoirs que les Maliens avaient placés en lui par un vote massif en sa faveur n’ont pas été comblés. Parce que tout d’abord, le Mali sort d’une crise. Les conditions étaient très favorables pour que le nouveau pouvoir puisse tirer partie, relancer l’économie, sécuriser  davantage le pays.

Mais, dans la pratique, il ya certaines maladresses du pouvoir qui ont contribué à dégrader la gouvernance et les conditions diplomatiques de notre pays. Ensuite, la position stratégique dont jouissait notre pays au nord a été mise à mal.  Ces  deux grands événements et les revendications des travailleurs qui se sont  transformées en grève, montrent que le front social est en ébullition. Cela, veut dire tout simplement que le dialogue social n’a pas été à hauteur de souhait.

Nous notons aussi que le dialogue politique entre la majorité et l’opposition, d’une certaine manière, a tardé à se manifester malgré le fait que le gouvernement a procédé à la relecture du statut de l’opposition pour rendre l’opposition plus efficace en vue de conforter la démocratie dans notre pays.

Malgré, ces grandes avancées, nous constatons qu’il n y a pas eu de dialogue entre la majorité et l’opposition à part quelques débats au niveau de l’Assemblée nationale qui relèvent purement de l’exercice parlementaire.

Le souhait c’était que l’opposition  puisse donner son avis sur les grandes questions telles que la question du nord, les questions de développement et le front social qui a connu une certaine dégradation. Globalement, on peut dire que cette année a été dure au vu des résultats attendus  par le peuple.

Mais,  concrètement est-ce que  vous avez été associés à la gestion de la crise du nord   ?

Comme je l’ai dit, le mode d’emploi en termes de participation à la gestion des questions majeures de l’Etat est le dialogue. C’est vrai que vers la fin de l’année, le président IBK a invité l’ensemble des partis politiques. Nous pensons qu’avec le statut de l’opposition qui est en cours d’élaboration, les choses vont changer. Pour la gestion de la crise du nord, jusqu’à la rencontre de l’opposition avec le président, la question n’a pas été abordée.

Dans quelles circonstances, le président de la République vous a rencontrés?

Les circonstances de la rencontre nous importent peu, ce qui nous intéresse, ce sont les faits.  Nous souhaitons que la rencontre entre la majorité et l’opposition évolue. Que l’approche communication que le président veut faire aboutisse à une véritable séance de travail. Nous pensons qu’à la faveur de la relecture du statut de l’opposition et avec la clarification du rôle du chef de file de l’opposition, les choses vont s’améliorer. Nous estimons que  de telles rencontres  sont le cadre idéal pour donner  notre avis et apporter des propositions concrètes sur toutes les questions d’intérêts nationales.

Concrètement, qu’est-ce que l’opposition a fait pour contribuer à la gestion de la crise ?

Puisque le dialogue politique était au point mort, il n’était pas approprié de discuter avec la presse de certaines questions.  En réalité, les avis de l’opposition doivent être partagés avec le pouvoir. Le 2ème aspect, c’est qu’à la faveur de notre récent meeting, nous avons rendu public une déclaration.  Lors des discussions, les difficultés que le pays à traversées  ont été largement mentionnées.

Il y a neuf (9) points qui intéressent le président de la République par rapport au changement de cap. A travers cette déclaration, l’opposition souhaite que les insuffisances, voire,  les dérives qui ont été commises  pendant la première année puissent être corrigées.

L’urgent, c’est surtout  la bonne gestion des finances publiques, la reforme de l’armée à travers une loi de programmation militaire. Que le dossier des questions d’armement soit confié à des militaires qui connaissent les types d’armes qui   conviennent.

Notre souhait  est que  les préoccupations des populations soient prises en compte   , que ces préoccupations soient au cœur de l’agenda  gouvernemental.

L’élément le plus important, c’est la relance de l’économie. Tant qu’on ne relance  pas l’économie  on ne résoudra rien.   On a mis l’accent sur les reformes politiques, sur la décentralisation au détriment des reformes économiques. Or, c’est à travers  la relance de  l’économie à travers un secteur privé dynamique que l’on peut résoudre le problème de chômages des jeunes. En tant que quantitativiste, l’Etat représente 25%, le reste vient du secteur privé. Le secteur privé est le meilleur soubassement d’une économie.

Propos recueillis par Badou S. Koba

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1 commentaire

  1. Je souhaite qu’au Mali, chacun et chacune devienne sérieux avec les pieds sur terre. Le pays n’est pas en paix sur toute l’étendue du territoire national et vous voulez parler de relance économique. C’est ce que l’on peut appeler “mettre la charrue avant les boeufs”. A qui l’opposition malienne veut faire croire que la question militaire la préoccupe ? Le monde entier a vu les résultats de votre politique en matière de sécurité et de défense du territoire nationale. Ceci étant, quelle leçon l’opposition malienne pourrait donner dans ces domaines ?

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