L’Association de Défense des Victimes de la Répression (ADVR) a mobilisé le maximum des militants pour rendre Hommage à leurs camarades victimes de la couronne d’enfer du Général dictateur, pardon « le républicain » Moussa Traoré. C’était en présence des ministres, Hammadoun Konaté, Mahamane Baby, représentants le Gouvernement, des icones de l’avènement de la démocratie au Mali, des parents, et une foule de sympathisants.
La cérémonie a commencé par la réception des marcheurs de l’ADVR par les représentant de l’Etat, ensuite suivra le dépôt de gerbes de fleurs par le ministre Hammadoun Konaté au son des morts des éléments de la garde nationale et visite des tableaux..
Après la minute de recueillement, le président de l’ADVR, Abdoulaye Dembélé, dira que les événements douloureux du 22 mars 1991 ont contribué à l’instauration de la Démocratie et du multipartisme dans notre pays. Pour lui, ces morts ne sont pas morts car dit-il, leurs sacrifices n’ont pas été vains. Il a ensuite déclaré que ceux qui sont tombés ce jour, sont tombés pour le Mali et que leur nom sera gravé dans l’histoire de notre pays. « Nous avons un devoir de reconnaissance pour ceux là qui sont tombés sous les balles assassines de la dictature. La présence à cette cérémonie de ceux qui étaient là hier pour lutter au nom de la liberté, constitue un engagement constructif pour un Mali démocratique. », a ajouté Mr Dembélé. Le président de l’ADVR a entretenu l’assistance sur le fait que l’association se bat quotidiennement pour que ce qui s’est passé le vendredi 22 mars 1991 ne se reproduise plus jamais. Il a exhorté les jeunes à œuvrer pour la consolidation de notre démocratie et de notre gouvernement. Il a souligné qu’il s’agit de la démocratie du peuple et pour le peuple.
Après celle allocution, le représentant du gouvernement, le ministre de la Solidarité de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hammadoun Konaté a accordé une interview à la presse dont la teneur suit : « le premier message du Gouvernement, c’est de saluer la mémoire de tous ceux sont morts ici pour que ce que nous vivons aujourd’hui soit possible. Je peux au nom de S.E.M le Président de la République, et du Premier ministre, dire que le Gouvernement du Mali tiendra toujours sa place dans le respect de la mémoire de nos martyrs, en faisant que tous les jours son action matérialise les idéaux du 26 mars. Deuxième chose, je voudrai saluer ici tous les marcheurs de l’ADVR, saluer la constance, saluer aussi la jeunesse qui marche depuis 24 ans, saluer et respecter le pas lourd de cette jeunesse du fait du poids de l’âge. Je salue cette jeunesse qui, après avoir marché et avoir permis que notre pays connaisse l’ouverture démocratique, sont venus servir les premiers moments de l’administration et du gouvernement de ce pays. Je voudrais saluer tous les ministres présents et dire que nous sommes fiers de ce qu’ils ont fait. Je les rassure que nous restons dans la ligne des idéaux du 26 mars. Nous pays est un grand pays dont la vie a été jonchée de beaucoup d’histoire. Différentes crises ont émaillé l’histoire de notre pays, mais des sorties glorieuses de crises ont toujours bouclées des moments difficiles. Parce que chacun de nous porte en lui, l’histoire fastidieuse de notre pays. Dans ce lieu, je mesure tout le sacrifice de tous ceux qui sont tombés, dont certains n’ont pas leur nom dans les tableaux que nous avons visité tantôt. Ils sont aussi morts pour que la démocratie triomphe dans notre pays. Nous ne permettront jamais, que ce soit l’atteinte, soit faite à cette démocratie. Nous ne permettrons jamais que la démagogie vienne habiter le terrain da la gouvernance dans notre pays. Nous avons par moment la nostalgie de l’unité autour des grandes causes. Notre pays sort d’une crise, mais nous nous félicitons de ce que les forces vives de notre pays, toutes celles qui ont en mémoire les combats pour la démocratie, se soient mobilisées autour du triomphe de la paix et de la rapide mise en œuvre des accords d’Alger. Notre pays est un pays de paix. Mais c’est un pays qui ne marchera jamais dans les allées d’une paix ou il n’a pas de dignité. Notre pays ne marchera jamais dans les allées d’une paix ou c’est l’albinisme et la servilité qui auraient permis de l’obtenir. Notre pays est un pays qui respecte la mémoire. Je le dis ici au carré des martyrs, il n’est pas acceptable que ce lieu ne soit pas respectée. Le carré des martyrs doit être respecté comme la mort est respectée dans notre pays. Le carré des martyrs tout comme les lieux ou sont inhumés nos compatriotes doit être honoré. Nous nous attelons à l’initiative de la fondation de l’ADVR. Nous estimons qu’au 22 mars prochain, que l’on puisse avec la fondation, célébré nos martyrs. Que Dieu accueille encore une fois en son paradis nos martyrs du 22 mars et tous les martyrs pour la grandeur de notre pays. »
Tiémoko Traoré
Des icônes de l’avènement démocratique s’expriment p 5 pleine couleur
Mme Sy Kadiatou Sow ADEMA ASSOVIATION ? ANCIENNE MINISTRE
« Un devoir de mémoire et de reconnaissance vis-à-vis de ceux qui se sont sacrifiés »
« Nos attentes ne sont pas comblées. Aujourd’hui, nous avons un devoir de mémoire et de reconnaissance vis-à-vis de ceux qui se sont sacrifiés pour que cette démocratie soit tous les maliens doivent être reconnaissants aux martyrs de la démocratie. C’est aussi un devoir de solidarité vis-à-vis des familles de ces victimes. Pour nous démocrates, c’est une façon de dire que cette démocratie est à consolider. Nous devons constamment revoir le fonctionnement de notre démocratie et chercher les voies et moyens pour la renforcer. Sans elle, le Mali ne peut plus avancer. Pour ce faire les maliens doivent s’occuper de la bonne santé de leur démocratie. C’est le sens de cette commémoration. Après 24 ans, il faut songer aussi à ce qui va se passer demain. Tout ceci constitue le socle commun de la démocratie malienne. Quand la république va mal, les maliens doivent se mobiliser. Il est clair que le Mali ne peut fonctionner sans cette démocratie. Mais si celle-ci à des faiblesses, il faut les corriger pour avancer. Mon appel est que les gens se mobilisent. Il ne faut pas que les problèmes quotidiens amènent les gens à oublier notre raison d’être au Mali. Et l’an prochain, ce sera un quart de siècle que Dieu nous accordera pour nous souvenir de ces martyrs. Nous devons faire en sorte qu’on n’oublie pas leur sacrifice pour la nation. Nous devons œuvrer pour consolider la démocratie afin que ce sacrifice ne soit pas vain. Si nous continuons à travailler pour le développement de notre pays, en ce moment, nous pourrons mériter la confiance de ces martyrs. »
Djiguiba Keita, du PARENA, ANCIEN UNEEM et MINISTRE
« La révolution n’est pas terminée »
« Nos attentes ne sont pas totalement comblées mais la lutte continue. Nous célébrons aujourd’hui, le seul 22 mars valable au Mali. Le 22 mars c’est le reflet des anciens pour notre démocratie, pour le Mali républicain, laïc et démocratique. Le 22 mars pou lequel des jeunes et les vieux ont donné leur vie pour le Mali, doit être célèbre. Les revendications d’antan demeurent encore aujourd’hui. Le Mali a encore besoin de démocratie, de transparence, de bonne gestion. Nous sommes sur cette lancée. Tant que le peuple ne sent pas libéré, tant qu’il ne se sentira pas maitre de son destin chez lui, il n’évoluera pas. Pour nous, la révolution n’est pas terminée. Le Mali sa besoin de changement. C’est ce 22 mars qui nous a permis d’ouvrir les yeux. Nous continuerons à mener cette lutte. Toujours prêt pour la révolution avec exigence. »
Issa Mariko : Ancien secrétaire général de l’AEEM.
« Célébrons la bravoure et le patriotisme de ces martyrs. »
« Ce jour du 22 mars 2015, me rappele comme si c’était hier le vendredi noir, 22 mars 1991. Ceux qui ont donné leur vie pour que l’espace démocratique soit une réalité, ne sont pas morts pour rien. Aujourd’hui, l’espace de liberté et de démocratie que nous disposons, est le résultat de leur combat. Il ne faut pas ignorer qu’il n’y avait pas de liberté d’Association, ni la liberté de réunion. C’est la lutte de ceux qui sont morts, qui nous a permis d’avoir la possibilité de mener librement ces activités. Nous prions le tout puissant Allah pour le repos de leur âme. Je souhaite que nous nous retrouvions en 2016 pour célébrer la bravoure et le patriotisme de ces martyrs. Si l’ADVR n’existait pas, il fallait la créer. »
Propos recueillis par Tiémoko Traoré