Après des conférences de presse, des sit-in dans les marchés, pour amener le gouvernement à baisser le prix des denrées de première nécessité qui ont flambé, les responsables du Front Contre la Vie chère au Mali n’abdiquent pas. Le 1er avril 2021, ils ont organisé une assemblée générale qui a regroupé les leaders de plusieurs associations qui se sont ralliées au front. Le but de ladite assemblée, selon eux, est de montrer, manifester leurs mécontentements face à l’incapacité du gouvernement, notamment du ministre de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements, Harouna Niang, à baisser les prix de l’huile, de la viande, du pain, de la farine, etc. « S’il ne peut pas, qu’il démissionne, qu’il rende le tablier », disent les responsables du front.
Nous avons appris, hier, à la télévision nationale, dit la présidente du front contre la vie chère, Mme Mariam Koné, que le prix du pain a baissé, que la miche n’est plus vendue à 300 Fcfa. Nous avons trouvé, ajoute Mariam, que cette déclaration n’est pas fondée, pas vraie, que c’est un mensonge d’Etat de la part du Ministre Niang. De cette déclaration à ce soir, souligne la présidente Koné, nous avons sillonné 70 Boulangeries à Bamako. « Elles nous ont toutes dit, d’abord, qu’aucun centime n’a été enlevé du prix de la farine encore moins le pain. Deuxièmement, que personne ne les a approchées pour leur dire que cette disposition a été prise pour que les prix baissent. Qu’elles ne pourraient donc baisser leurs prix », nous ont-elles dit.
En plus, poursuit Mariam, 500 Fcfa ont été ajoutés au prix de la viande. Et personne ne parle, les autorités restent indifférentes à la situation pour soulager les peines des populations. «Nous disons haut et fort aux Maliens que le Ministre de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements, Harouna Ninag, n’a pas dit la vérité à la télé ; il a menti sur toute la ligne, aucun prix n’a été baissé», a-t-elle fait savoir. Et nous lui demandons humblement, supplie Mariam Koné, que s’il ne peut résoudre cette crise des denrées de première nécessité, qu’il démissionne de son poste pour donner la chance à d’autres. « C’est lui le ministre, il est entouré des conseillers pour travailler afin de soulager les peines des populations au lieu de les aggraver. On ne peut pas comprendre que le ministre négocie avec quelques personnes seulement, et part s’asseoir à la télé dire que les prix ont baissé. On ne peut pas permettre que deux à trois boutiques vendent la miche de pain à 250 F et que les autres vendent à 300 Fcfa. Cela ne doit pas, ne peut pas être la façon de travailler d’un responsable soucieux du devenir de ses sujets. Nous avons vu ces dernières années que quand les prix montent, l’Etat fait tout pour les faire baisser. C’est la même chose qu’on attend de nos autorités », a rappelé Koné. Ce front, insiste Koné, n’est nullement politique. « Et nous demandons humblement aux Maliens de mettre tout de côté d’abord, qu’on se batte pour avoir de quoi manger. Nous ne nous battons que pour ça. Si les prix ne baissent pas, la lutte va prendre d’autres formes. C’est pour cette raison, dit-elle, que nous allons marcher dans quelques jours pour dénoncer la situation, nous allons faire des désobéissances pour ramener le gouvernement à la raison afin qu’il baisse les prix alimentaires ».
Et Adama Sogodogo d’ajouter : «Si on a des responsables qui sont les autorités de l’Etat, ils doivent nous dire la vérité et non nous mentir. Et s’ils ne peuvent pas nous dire la vérité, la moindre des choses, c’est de démissionner de leurs postes. Nous sortons aujourd’hui avec diverses associations pour dire que les prix reviennent là où ils étaient avant les dernières augmentations. Le Front contre la vie chère s’élève contre les déclarations mensongères du Ministre de l’industrie, du commerce et de la promotion des investissements, Harouna Niang, à la télévision nationale au brave peuple du Mali. Pour nous, il est en train de tromper tous les consommateurs. On veut seulement la baisse du prix des denrées comme l’huile, la farine, le pain, la viande qui ont monté de façon exponentielle alors qu’on est dans un pays où le SMIC est à 40 000 Fcfa. On demande aux autorités d’agir pour le bonheur, pour l’intérêt des populations pour lesquelles elles sont là et non pour leurs propres intérêts. »
Hadama B. Fofana