Le secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), Hammadoun Amion Guindo, n’a pas mâché pas ses mots lors d’une conférence de presse qu’il a animée le jeudi dernier dans les locaux de la Cstm. Il s’est interrogé en ces termes : «Est-ce que quelque part on ne crée pas des conditions pour ne pas aller aux élections, compte tenu de la situation sociale, politique, économique et sécuritaire de notre pays. Il est possible que les autorités ne veuillent pas aller aux élections. Nous pensons que les conditions qui sont en train d’être créées, supposent la prolongation de mandat pour le président ATT».
Les échanges du secrétaire général de la Cstm avec la presse s’articulaient autour de trois points essentiels : les violations de liberté syndicale, le non-respect de l’engagement de l’Etat par rapport aux accords signés et l’assurance maladie obligatoire. La conférence de presse était animée par le secrétaire général de la Cstm, Hammadoun Amion Guindo, accompagné par ses homologues du syndicat de la police nationale, Siméon Keïta et de la Coses, Adama Traoré.
En réponse à la question des journalistes sur l’organisation des élections générales de 2012, le secrétaire général de la Cstm, Hammadoun Amion Guindo donne son analyse. Selon lui, vue la situation sociale, politique, économique et sécuritaire du Mali, «est-ce que quelque part on ne crée pas des conditions pour ne pas aller aux élections ? Il est possible que les autorités ne veuillent pas aller aux élections. Nous pensons que les conditions qui sont en train d’être créées supposent la prolongation de mandat pour le président ATT». Au sujet de la liberté syndicale, Hammadoun Amion Guindo a indiqué qu’ « au-delà des violations que nous constatons dans les services et entreprises, le cas de la police lors des festivités du 1er mai est édifiant. Depuis le mois de mai jusqu’aujourd’hui, dit-il, le gouvernement ne cesse de vouloir traiter à son niveau ses problèmes, alors que ça devait être gérer selon les statuts des organisations syndicales. Si quelque part on estime qu’il y a violation ou indiscipline à ce niveau là, nous pensons que l’Untm aurait dû avoir le courage de sanctionner ceux qui le méritaient. Nous pensons que si les hommes et les femmes ont cru qu’ils ont été effectivement agressés en tant que citoyens, ils peuvent porter plainte. Mais il ne revenait pas à l’Untm ou au gouvernement d’en faire un point de revendication et demander à l’Etat de sanctionner. Nous estimons que cela sort du cadre syndical», a déclaré Hammadoun Amion Guindo. Avant d’ajouter qu’«En tout état de cause, nous avons saisi le ministre de la Sécurité et écrit au chef de l’Etat pour leur dire que c’est une immixtion dans la gestion des affaires syndicales et que cela est interdit par la convention 87 du BIT ratifié par le gouvernement». Pour le moment, affirme-t-il, le gouvernement veut donner raison à l’Untm sinon l’aider à sanctionner.
Concernant les accords signés avec le gouvernement, il y a quelques années, le conférencier a fait savoir qu’aux dernières négociations sur le préavis de grève de l’Untm, le gouvernement a renvoyé l’application de ces accords au non de relations avec l’Untm en 2012-2013. «C’est une forme de violation syndicale et le non-respect de l’engagement», a-t-il dit. Il s’agissait de l’assurance maladie obligatoire, le secrétaire général de la Cstm a indiqué que son organisation pensait à ramener le gouvernement dans le droit chemin. Mais selon lui, «du moment où le gouvernement ne comprend pas ça, nous avons dit qu’il faut arrêter cette histoire». À en croire le conférencier, pendant que le gouvernement est en train de rembourser le prélèvement, il coupe dans le même temps sur les salaires des non-adhérents. La vie chère n’a pas échappé au conférencier. Lequel a estimé que la situation alimentaire sera difficile si on regarde la faible pluviométrie dans la zone sahélo-saharienne.
Par ailleurs, M. Guindo n’apprécie guère l’idée du gouvernement de coupler l’élection présidentielle avec le référendum. «Nous ne comprenons pas l’organisation du couplage de l’élection présidentielle et du référendum. L’année universitaire 2011-2012 peine à démarrer. Les enseignants du secondaire sont en arrêt de travail. Où on va sans l’éducation et on veut mettre coûte que coûte 9 milliards pour l’organisation un référendum», a déploré le secrétaire général de la Cstm.
Diango Coulibaly