Le président du tout nouveau parti, le Rassemblement travailliste pour le développement (RTD), Dr. Hamed Sow, a animé le samedi 23 mars 2013 une conférence de presse à l’hôtel Salam autour de la situation sociopolitique du pays et des ambitions que le RTD nourrit pour le Mali.
En compagnie du 1er vice-président du parti, Belco Maïga, également président de l’Assemblée régionale de Kidal, Mme Traoré Oumou Bocoum, membre du RTD et devant une assistance des grands jours, Dr. Hamed Sow n’a pas manqué à son face à face avec les hommes de médias.
Il a d’abord expliqué ce qui symbolisait la présence de ces deux responsables à ses côtés lors de cette rencontre avec les journalistes. Celle de Mme Traoré Oumou Bocoum dénote de la volonté de faire du RTD cette plateforme pour les femmes en guise de reconnaissance à leur force de mutation nécessaire pour déclencher le processus de changement dans notre pays. La seconde, celle de Belco Maïga est la preuve de la volonté du nouveau parti de se dépenser pour la réconciliation nationale en vue de bâtir une nation forte.
En ce qui concerne la situation sociopolitique de notre pays, le président du RTD a expliqué que “tenir les élections en mois de juillet est une bonne chose, mais encore faudrait-il que toutes les conditions soient réunies”. Dans le cas échéant, Hamed Sow ne voit aucun mal dans un report des scrutins.
“Si techniquement il est impossible de tenir les élections en juillet, la sagesse devrait nous amener à les reporter pour octobre ou novembre 2013, parce qu’il nous faut des élections incontestables en vue de l’obtention d’un pouvoir légitime devant la communauté internationale”.
Pour Hamed Sow, c’est là le sens primordial de la plateforme du RTD. Il s’agit de fédérer tous ceux qui œuvrent pour le développement du Mali. Deuxièmement, il s’agit de faire face à notre croissance démographique. “Demain, le chaos est possible. Nous sommes presque 15 millions de Maliens. Nous serons 48 millions en 2050. Dans 10 ans, les démographes nous prédisent qu’il y aura plus d’urbains que de ruraux. Le 1er défi sera de nourrir toutes ces populations avec un système agricole où les 2/3 des paysans utilisent encore la houe. Le 2e défi porte sur le chômage et le sous-emploi. Face à une croissance démographique forte et une croissance urbaine galopante, comment trouver du travail pour des milliers et des milliers de demandeurs avec un système économique extraverti, très peu créateur d’emplois”.
Le 3e défi pour Hamed Sow et ses camarades, c’est la jeunesse. “80 % sont dans un système scolaire sans débouché réel d’emploi ou sont déjà des jeunes diplômés sans emploi. Rien qu’avec ces 3 défis (nous pourrions en citer une trentaine), il y de quoi faire sauter 10 fois une République avec des décideurs politiques qui ne pensent qu’à eux-mêmes. Je prédis des soulèvements populaires au Mali dans les 2 prochaines années, si nous ne changeons pas de système de gouvernance. Dans un Etat faible, avec des institutions fragiles, la révolution est synonyme de chaos. Et cette fois-ci ce n’est pas le président Hollande qui viendrait nous sauver. Puisse le Bon Dieu nous en préserver”, prophétise Hamed Sow.
Il se dit étonné de voir que ce débat n’est pas mené et que les gens ne pensent qu’à des alliances pour arriver au pouvoir. C’est pourquoi le président du RTD appelle à barrer la route aux prédateurs de la République, ceux-là mêmes qui ont pillé les maigres ressources de l’Etat, à coup de milliards.
“Les uns, qui au cours de ces 20 dernières années ont occupé les plus hautes fonctions, et à qui on demande ce qu’ils pourraient encore apporter à ce pays. Les autres, fonctionnaires, avec des salaires nominatifs de moins de 600 000 F CFA arrivent à aligner plus de 200 de camions gros-porteurs. Le peuple français peut-il accepter que des prédateurs viennent diriger encore le Mali alors que la France a déboursé plus de 180 millions d’euro et perdu 5 soldats au Nord-Mali ?”
Abdoulaye Diakité
Je suis d’accord avec ce qu’il dit, nos décideurs politiques ne pensent jamais le Mali, leur Mali c’est leur personne. Il faut que nous ayons des intellectuels politiques qui sachent se projeter dans 10, 20, voire 40 ans; qui pensent comment mon petit fils va vivre et dans quel pays? Mais la plupart d’entre eux pensent à l’immédiat, du jour au lendememain. Mais vous savez, il y’a une génération, la génération d’ATT, qui a tout eu du Mali car formé, logé, nourrit pendant qu’ils étaient à l’école, le travail leur était prédestiné; donc ils ne connaissent pas la souffrance des gens de la génération des années 90 et 2000. Cette génération, il faut la balayer de tout au Mali.
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