Hamady Sangaré, président Du Parti, PJA : “Je suis pour la suspension de partis, mais contre la dissolution”

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Hamady Sangare

Hamady Sangaré dit Zé la solution, président du parti PJA, finaliste aux dernières élections législatives en Commune IV du District de Bamako, aborde ici les questions politiques majeures du moment : Dissolution des partis politiques, prorogation de la Transition, aide aux partis, nombre pléthoriques des partis… Entretien.

Mali-Tribune : Comment se porte votre parti ?

Hamady Sangaré dit Zé : Mon parti, PJA-Mali se porte comme tous les autres partis politiques actuellement au Mali. Nous essayons d’exister ou de subsister dans la situation d’exception dans laquelle se trouve notre pays. La santé d’un parti politique s’évalue par rapport à son aptitude à animer les débats publics, à donner ses avis sur tout ce qui concerne la vie de la nation et surtout à ses résultats dans les différents scrutins. Force est de constater toutes les difficultés des partis politiques à travailler convenablement.

Mali-Tribune : Quel est votre avis sur la tenue prochaine de la présidentielle ou de son report ?

H S. : Nous sommes tous à l’attente d’un agenda tangible pour des élections présidentielle, législatives ou communales qui mettront fin à la transition. Je pense que les autorités actuelles travaillent à l’organisation de ces élections tant attendues par tous les partis politiques et même par tout le pays. Les élections sont les seules gages de la démocratie, et le Mali est un pays démocratique de par sa constitution.

Mali-Tribune : Quel est votre avis sur le débat actuellement en cours sur la dissolution des partis politiques ?

H S. : Je crois plutôt qu’il y a des rumeurs sur la dissolution des partis politiques. Je crois peu aux rumeurs qui ont déjà gangrené notre pays. Tout de même, si par extraordinaire, cette dissolution devait advenir, ce serait pour moi un coup dur à la démocratie. Le mieux selon moi, serait de suspendre les partis n’ayant pas de siège social ou qui sont méconnus de tous. La suspension serait donc plus opportune que la dissolution.

Mali-Tribune : Êtes-vous pour la prorogation de la transition ?

H S. : Une transition n’a très souvent pas vocation à perdurer. Je ne suis donc pas d’avis qu’elle soit prorogée une fois de plus. Je comprends les difficultés sécuritaires et économiques auxquelles le pays fait face, mais cela ne doit pas empêcher le retour à un ordre constitutionnel normal. Je pense que nous devons tous travailler, main dans la main avec les autorités actuelles, à mettre fin à cette transition par la tenue des élections.

Mali-Tribune : Êtes-vous alors pour le maintien des partis politiques pour la consolidation de la démocratie ?

H S. : J’avoue que le nombre pléthorique des partis politiques au Mali ne détermine pas notre santé démocratique. Les transhumances politiques de certains élus dénotent du manque de conviction aux idéaux de leurs partis. C’est pour cela que j’ai écrit quelque part, il y a des années, qu’il faut faire la politique autrement au Mali. Les partis doivent pouvoir se retrouver dans des groupements politiques qui correspondent à leurs visions. Il ne peut y avoir trois cents tendances pour trois cents partis. Je serai donc pour une suspension de certains partis mais contre toute idée de leur dissolution.

Mali-Tribune : Que pensez-vous de l’aide accordée par l’Etat aux partis politiques ?

H S. : Cette aide doit être restaurée pour que les partis puissent jouer pleinement leurs rôles de formation civique des populations, d’animation des débats publics autour des sujets cruciaux, de sensibilisation des masses pour un mieux-être social, etc. Tout de même, ces fonds alloués par l’Etat devront faire l’objet d’audit sérieux en fin de chaque exercice.

Je pense qu’après tant d’épreuves, de velléités et de difficultés vécues, nous Maliens, devons-nous donner la main pour relever notre pays. Nous ne pouvons jamais aspirer à la paix et à la sérénité pour notre pays tant que nous ne recousons pas notre tissu social lardé et fissuré. Nous devons enterrer nos haches de guerre pour retrouver cette paix intérieure qui par réfraction devient une paix globale. Nous sommes un peuple héritier de grandes civilisations qui ne peut être à la traîne. Voyons-nous en frères et sœurs et non en ennemis !

Propos recueillis par

Ibrahima Ndiaye

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1 COMMENT

  1. Qui t’a sonne vieille cloche! La charte des partis politiques doit être révisée alors comme consequence ils sont automatiquement et directement dissous!

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