Incapable d’innover son discours et de l’adapter aux préoccupations de ses militants, le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), Hamadoun Amion Guindo, n’a trouvé rien de mieux que de s’attaquer aux journalistes au cours d’une mise en scène pathétique qu’il a appelée “conférence de presse” tenue samedi à son siège à Bamako. Mal lui en a pris. Hamadoun Amion Guindo cherchait ses arguments. Il ne les a pas trouvés.
Il est des individus indignes de la démocratie qui peuvent bien se réjouir des libertés offertes par cette même démocratie pour raconter ce qui n’est pas appréciable. Hamadoun Amion Guindoest de ceux-ci. Connu pour son discours haineux et son incapacité notoire à soigner son image auprès de ses quatorze sections syndicales, le politicien-syndicaliste/putschiste s’est trouvé un nouvel adversaire politique : la presse malienne à qui il n’a jamais pardonné sa dénonciation du coup d’Etat du 22 mars 2012.
Les journalistes maliens ont eu leur dose ce samedi 13 décembre à la conférence de presse de la CSTM. Un cirque digne d’une comédie grecque qu’Hamadoun Amion Guindo et les siens ont appelé “position de la CSTM sur la situation actuelle”.
La démocratie permet à Hamadoun Amion Guindo de ne pas partager la ligne éditoriale d’un journal et le mode de traitement de l’information par un journaliste. Mais de là à exiger les principes parce qu’ils ne partagent les mêmes combats ?Le pas a été franchi par le secrétaire général de la CSTM qui se trompe d’adversaire.
Indignation des syndiqués
Pour comprendre l’exercice pathétique du bras politique des ex-putschistes, il faut remonter à l’organisation du congrès de la centrale syndicale, où la presse ne cesse de le rappeler au renouvellement des instances de la centrale.
Si la presse a des leçons à recevoir, ce n’est pas du vieux tocard qui a passé le plus clair de son temps à soutenir un putschiste invétéré. Pis, sous son mandat toute une génération de travailleurs s’est privée de l’Assurance maladie obligatoire qui est une réforme majeure sur le plan social.
Hamadoun Amion Guindo a plutôt intérêt à se taire et continuer à défendre les travailleurs de la CSTM dont les conditions de vie laissent à désirer. Les 58 points de revendications de la CSTM en date 2007 sont toujours d’actualité.
Depuis 2007, le secrétaire général de la CSTM est engagé dans une lutte qui n’a jamais abouti. Au nombre de ses doléances, la création d’une ligne budgétaire en faveur des syndicats, le relèvement de 80 % du Smig, l’augmentation de 100 % du taux des allocations familiales, l’arrêt immédiat du recrutement anarchique des enseignants, la baisse des prix des denrées de première nécessité, la réduction des tarifs d’eau, d’électricité, de téléphone, la reprise des travailleurs abusivement licenciés dans les sociétés privées, etc.
Dans son exercice indigne, M. Guindo peut donc continuer sa campagne de dénigrement de la presse malienne. Il peut toujours courir. Mais les médias maliens ne se laisseront pas divertir par un apprenti-syndicaliste pardon… apprenti-sorcier.
Bréhima Sogoba